Depuis quelques mois, le centre de la commune de Varennes-sur-Loire est le théâtre d’un vaste et impressionnant chantier. En effet, des études ont montré que le réseau d’eau potable et d’assainissement de la commune était plus que vieillissant et montrait quelques dysfonctionnements. La communauté d’agglomération Saumur Val de Loire s’est de son côté engagée à réaliser des travaux sur les réseaux de l’ensemble du territoire pour améliorer la qualité du service et faire des économies. Les travaux de Varennes se déroulent donc en plusieurs étapes. Une première étape s’est déroulée de mars à juin 2023 sur les rues de la Gare et des Sabotiers. Ce sont 380 mètres linéaires de réseau d’assainissement qui ont été changés et 33 dispositifs d’assainissement collectif branchés. Pour l’eau potable, cela a représenté 360 mètres linéaires et 46 raccordements particuliers. La seconde tranche, démarrée à la fin du mois d’août, concerne le secteur de la place du Jeu de Paume, la rue de la Loire et la rue de Gaure. Elle devrait s’étendre jusqu’à la mi-décembre. Sur cette seconde phase, ce ne sont pas moins de 690 mètres linéaires de réseau d’eaux usées (branchement de 58 dispositifs) et 620 mètres linéaires de réseau d’eau potable (46 branchements) qui vont être renouvelés. Un chantier colossal, entièrement financé par l’agglo à hauteur de 979 000 euros environ (368 000 pour la phase 1 et 616 000 pour la phase 2). Les réseaux dataient des années 60.
Les réseaux plutôt qu’une station
Pour le président de l’agglomération, Jackie Goulet, ce sont « des travaux d’ampleur et exemplaires ». En effet, sur Varennes-sur-Loire, les eaux usées et les eaux pluviales, dites eaux parasites, se mélangeaient et ces dernières allaient directement dans la station d’épuration. « Cela occasionnait un dérèglement de la station et celle-ci arrivait à saturation dans des périodes pluvieuses comme actuellement. Cela engendre un besoin de redimensionnement de l’équipement. Toutefois, si l’on reprend les réseaux et qu’on retire les eaux pluviales, la station n’aura peut-être pas besoin d’être redimensionnée », précise-t-il. Ainsi, des études seront réalisées en 2024/2025 pour étudier les besoins ou non d’agrandissement de la station. Il s’agit là d’un réel enjeu de développement pour la commune comme l’explique le maire, Gilles Talluau : « Nous avons plusieurs projets de construction dont un lotissement représentant quelques dizaines de nouvelles habitations à venir. Actuellement, le dimensionnement de la station ne permet pas ces constructions. On estime qu’il y a environ 30% d’eaux parasites à la station, ce qui permettrait, une fois les travaux effectués, de construire ces maisons. » L’édile se réjouit également que ces travaux aient été réalisés si rapidement. « Cela nous permettra d’envisager, pour le prochain mandat, une requalification totale du centre en intégrant davantage les mobilités douces, en sécurisant les piétons et en facilitant l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Mais il était indispensable de refaire les réseaux avant. Il faut faire les choses dans le bon sens », témoigne-t-il.
Réduire les fuites sur le réseau
Chaque année, l’agglomération mobilise environ 10 millions d’euros pour l’eau : 4.5 millions pour l’eau potable et 5 millions d’euros pour l’assainissement. Dans cette enveloppe, environ 1.5 million d’euros sont consacrés à la recherche de fuites. « Il s’agit en effet d’un enjeu essentiel. Sur l’agglomération, nous sommes actuellement à 87% de taux de rendement. C’est-à-dire que 13% de l’eau part dans des fuites dans la nature. Au vu de la préciosité de la ressource aujourd’hui, nous nous devons d’améliorer ce rendement. L’objectif est d’être à 89% fin 2024 et à 92% en 2028. A noter qu’avec 87% le territoire est déjà particulièrement exemplaire en la matière. C’est assez exceptionnel lorsque l’on sait que certains territoires sont en dessous des 50% de rendement », poursuit le président de l’agglomération. La Saur, délégataire de service public pour une partie du territoire, dispose de 2 agents à temps complet dédiés à la recherche de fuites, de même du côté de la Régie.
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