Les services hospitaliers du Maine-et-Loire ont connu de très fortes tensions liées au cumul des épidémies hivernales et des difficultés rencontrées par les établissements pour le recrutement des professionnels de santé. Dans ce contexte, l’ARS accompagne les établissements et active différents leviers pour leur permettre de répondre aux besoins de santé de la population. Pour soulager les services, notamment les services d’urgences, elle invite également la population à adopter les bons comportements, en se vaccinant, en respectant les gestes barrières et en limitant le recours aux urgences aux réelles situations d’urgences.
Quelles sont les causes des tensions dans les services d’urgences et sur le système de santé ?
A. Le contexte d’épidémies hivernales cumulées
– Une épidémie de bronchiolite particulièrement intense ayant entraîné des tensions sur les services d’urgences et de soins critiques pédiatriques
– Un rebond épidémique Covid
– Une épidémie de grippe plus précoce que les autres années (fin novembre)
Nous sommes confrontés cette année à une situation inédite avec le cumul de 3 épidémies que sont la bronchiolite, le Covid et la grippe. Cela intervient dans un contexte où le système de santé est déjà fragilisé en raison notamment de tensions fortes sur les ressources humaines. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les virus grippaux sont cette année assez sévères. Dans le contexte d’une circulation toujours active des virus, la vaccination doit être renforcée. Pour protéger les populations à risque de complications, les gestes barrières, comme le port du masque (notamment dans les lieux clos et les transports en commun) sont également nécessaires. Ils sont efficaces contre le Covid, mais aussi contre la grippe. Le respect des autres mesures reste également primordial en cas de symptômes, de test positif ou de contact à risque.
B. Des tensions sur les ressources humaines
En Maine-et-Loire, comme ailleurs dans la région et au niveau national, les difficultés de recrutement de professionnels de santé (médicaux et paramédicaux) peuvent conduire à des situations de fortes tensions aux urgences, dans les maternités, les services de pédiatrie, les lits d’aval en médecine et SSR (soins de suite et de réadaptation) et en psychiatrie.
Les mesures prises par l’ARS pour améliorer la situation et répondre aux besoins de santé de la population du Maine-et-Loire
A. Les mesures à court terme
– Une sensibilisation de la population pour mieux orienter les patients en privilégiant un appel au 15 pour une prise en charge adaptée aux besoins.
– Favoriser la coordination ville-hôpital, notamment les HAD (hospitalisation à domicile), pour fluidifier les prises en charge.
– Veiller à ce que la permanence des soins soit adaptée au niveau de tensions rencontrées.
– Mise en place d’une cellule d’ordonnancement sur le GHT (groupement hospitalier de territoire).
– Mobilisation de la Protection civile sur Cholet et Saumur.
– Mobilisation des EHPAD pour favoriser les sorties d’hospitalisation.
– Coordination des acteurs du territoire, sous l’égide de la direction territoriale de l’ARS, notamment pour l’organisation entre les différents services d’urgences.
B. Les mesures à moyen et long terme
– Favoriser l’attractivité et les recrutements sur les métiers de la santé (cf. ci-dessous, le plan de mobilisation de l’ARS et ses partenaires).
– Un accompagnement au renforcement des équipes de la régulation.
– Favoriser le bon usage des services d’urgences en facilitant le recours à des soins spécialisés ou actes techniques sans passer par les urgences.
Le plan de mobilisation de l’ARS et ses partenaires autour des enjeux de formation, d’emploi et d’attractivité dans le secteur sanitaire, médico-social et social Les difficultés dans les services d’urgences sont notamment liées aux tensions sur les ressources humaines, dans les services d’urgences eux-mêmes, mais aussi en amont et en aval de ces services. Face à cette problématique des ressources humaines, l’ARS et la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) Pays de la Loire ont engagé avec leurs partenaires une mobilisation régionale en faveur de la formation, de l’emploi et de l’attractivité des métiers de la santé, du médico-social et du social. Lancé officiellement en mars 2022, ce plan prévoit une série d’actions pour les 5 années à venir, autour de 7
thématiques :
– Attractivité des territoires
– Offre de formation en milieu scolaire
– Offre de formation par alternance
– Offre de formation en milieu professionnel (stage)
– Pratiques managériales
– Qualité de vie au travail (QVT)
– Recrutement d’urgence
Voici quelques exemples d’actions prévues.
A. Sur le volet formation
Une augmentation significative de l’offre de formation de la région :
– +20% d’étudiants en médecine/pharmacie d’ici à 2027 (soit 500 étudiants en plus)
– +25% d’étudiants sages-femmes sur 5 ans (soit 70 étudiants en plus)
– +10% d’internes à court terme
– +280 places d’infirmier d’ici à 2023 (soit + 400 places en 3 ans)
– +300 places d’aide-soignant d’ici à 2023 (soit + 500 places en 3 ans)
– +100 places d’assistant de régulation médicale (ARM) et d’accompagnant éducatif et social (AES)
Le développement de l’apprentissage et de l’alternance :
– Le financement de l’apprentissage est amorcé dans le secteur public sur le profil aide-soignant.
– L’alternance est proposée sur des profils aide-soignant, ambulancier et auxiliaire de puériculture, avec la volonté de la développer également sur des profils infirmier et infirmier de pratique avancée.
B. Sur le volet attractivité des territoires
La formation d’infirmiers de pratique avancée (IPA) :
– En libéral : 52 IPA formés ou en cours de formation depuis 2019 (25 IPA formés) ont reçu un financement de l’ARS.
– Santé mentale : 34 IPA déjà formés, dont 6 en Maine-et-Loire. 14 IPA en cours de formation, dont 3 en Maine-et-Loire.
– Urgences : Cette mention devrait être ouverte à la rentrée de septembre 2023 à l’Université d’Angers.
Des contrats allocation études (CAE) pour fidéliser les étudiants dans la région sur des profils en très forte tension :
Les étudiants qui entrent dans les critères définis (dernière année d’étude sur les formations aide-soignant, assistant de régulation médicale (ARM), infirmier, masseur kinésithérapeute, manipulateur radio, sage-femme, éducateur spécialisé, accompagnant éducatif et social (AES) pourront percevoir une allocation forfaitaire (prise en charge à 50% par l’ARS et à 50% par l’établissement) en contrepartie d’un engagement à servir pendant 18 mois au sein de la structure (établissement de santé ou médico-social).
Un premier appel à candidature a été lancé en décembre 2022. Un 1er bilan sera fait de cet appel à candidatures en vue d’en lancer un nouveau au printemps 2023.
Dispositif territoire universitaire en santé (TUS) :
L’université d’Angers, en collaboration avec celle du Mans, le CHU Angers et les CH de Laval, Le Mans, Cholet, les conseils départementaux du Maine-et-Loire, de Mayenne et de Sarthe, les villes de Laval, Le Mans, Cholet, le Conseil régional, l’Institut de cancérologie de l’Ouest (ICO) et l’ARS se sont inscrits dans le dispositif TUS (territoire universitaire en santé), afin de valoriser les établissements de santé hors CHU. Ce dispositif permet d’ouvrir des postes hospitalo-universitaires dans les hôpitaux périphériques afin de rendre attractifs des territoires qualifiés de déserts médicaux comme la Sarthe et la Mayenne. En créant des postes universitaires, cela permet d’attirer des étudiants et de leur proposer un encadrement de qualité dans le cadre de leur stage ou internat.
Ce dispositif est porté par l’université d’Angers. L’ARS s’y associe car elle reconnait son intérêt et permet de répondre à des problématiques d’accès aux soins, de diversification des terrains de stage, d’attractivité des territoires.
C. Autres mesures
– Pratiques managériales : l’ARS a la volonté d’accompagner la ligne managériale et les transformations, notamment organisationnelles, à mener au sein des établissements de santé afin de redonner du sens au travail, de valoriser les organisations, les métiers. De nouveaux modes d’organisations pourront attirer de nouveaux professionnels et ainsi s’inscrire dans un cercle vertueux pour favoriser les recrutements.
– Qualité de vie au travail (QVT) : l’objectif est de lancer un nouveau CLACT (contrat local d’amélioration des conditions de travail) en 2023 qui aura un impact sur la QVT des professionnels de santé exerçant au sein des structures qui auront déposé un projet. Les projets les plus ambitieux ou innovants permettront aussi d’attirer de nouveaux professionnels, ou de fidéliser ceux qui sont déjà en activité.
– Recrutements d’urgences : les recrutements d’urgence portent notamment sur la conclusion de parcours emploi compétence (PEC) permettant à des personnes non qualifiées de pouvoir accéder à un emploi dans le secteur médico-social et de le pérenniser via un parcours de formation adapté et un accès facilité à la formation (pour entrer en formation d’aide-soignant). Plus de 530 PEC ont été conclus depuis 2021.
Des formations spécifiques, dites « formation 70h », ont également été mises en place pour permettre à des personnes sans emploi ou à des professionnels exerçant en tant qu’agent de service hospitalier qualifié de pouvoir participer aux soins de confort et de bien-être de la personne âgée sous la supervision d’un aide- soignant, et ensuite de les orienter vers une formation d’aide-soignant avec des conditions d’accès facilitées.
Rappel des principes généraux en cas de problème de santé
– En cas d’apparition de symptômes, il convient de consulter prioritairement son médecin traitant. En cas d’absence de médecin traitant, on peut joindre une maison ou un centre de santé le plus proche de chez soi afin d’obtenir un rendez-vous.
– Le soir après 20h, le week-end à partir du samedi midi et les jours fériés, il est possible de joindre un médecin de garde en appelant le 116 117.
– Ne pas se déplacer aux urgences avant d’avoir pris un avis médical (en appelant le 15), car les délais d’attente peuvent y être très allongés en cette période.
– En cas d’urgence vitale, composez le 15.
Plus d’informations sur le plan de mobilisation : https://www.pays-de-la-loire.ars.sante.fr/en-pays-de-la-loire-lars-la-dreets-et-les-partenaires-du-territoire-lancent-un-plan-de-mobilisation
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