Légumes anciens tels le radis noir, le panais, le topinambour ou encore le rutabaga », mais aussi navets bottes, radis roses, petit pois et fèves, telles sont les productions de POMECO, l’exploitation agricole de 40 hectares exploités aux mains du couple Cardet depuis fin 2019. « Nous n’avons pas une large gamme, mais de la « masse ». De fait, nous n’alimentons que les grossistes, petits et plus gros qui revendent soit sur les marchés soit en GMS (Grande et moyenne Surface). »
Un métier dur pour tous
Par forcément prédestinés à l’exploitation agricole, quoi que : Christelle est diplômée de Sciences du langage et Christophe lui est ingénieur agronome. « Moi je ne connaissais rien à la terre, Christophe lui, oui. Il m’a transmis sa passion. Mais heureusement qu’il est là, » reconnaît Christelle. « Malgré tout, nous ne pensions pas que ce serait aussi dur : c’est 7 jours sur 7 et des journées de minimum 10 heures entre irrigation, arrosage, l’arrachage des mauvaises herbes, surtout pour les parcelles Bio. En légumes de nombreuses tâches sont manuelles. En plus, nous n’avons pas eu de transmission. Nous avons acheté l’exploitation à deux frères, il n’y a pas eu de transmission progressive. Nous avons donc été dans le dur dès le départ. Au moins, même si cela a été très dur et que nous avons fait quelques erreurs au début, désormais on est rôdé. Et c’est passionnant : cultiver la terre, nourrir, être à l’air libre, tout cela donne du sens au travail,…»
Sur l’exploitation, 4 CDI à temps complet et une dizaine de saisonniers pour la cueille. « De mi-mai à mi-juin, nous montons à 35 saisonniers pour la cueillette des petits pois et des fèves, qui représentent un moment très fort pour notre exploitation. Il ne faut pas se louper ! », explique Christophe.
« On ne tiendra pas »
Les deux jeunes agriculteurs subissent de plein fouet la crise actuelle. «L’exploitation n’était pas des plus florissantes quand nous avons repris. Mais petit à petit, nous remontons. Cela étant dit, nous ne savons pas comment se profile demain : comme nombre de nos confrères, nous subissons de plein fouet la crise actuelle et il est des choses que nous ne comprenons pas : alors que les prix sont plutôt à la hausse dans les grandes surfaces, pour nous ils sont à la baisse au niveau de leurs achats ! A cela se rajoute la hausse du prix du carburant, essentiel pour notre exploitation : en août 2020, on payait 0,80 € le litre, aujourd’hui nous sommes à 1,78 € ! Idem concernant les emballages cartons et autres palettes en bois : les petites ont pris 50 centimes de hausse et les grandes 70 centimes. Ce n’est pas tenable ! Mais nous n’avons pas le choix et nous ne pouvons pas répercuter, surtout par rapport à la Grande Distribution qui ne fait pas d’effort alors que les prix en magasin sont en hausse… », regrette Christelle qui assure la partie administrative de l’exploitation. Et par rapport au geste de l’état de remiser 15 centimes sur le litre de gasoil, l’ancienne élue se montre sceptique : « Le problème est de savoir comment cela va se passer : qui va toucher ces 15 centimes ? Le fournisseur de fuel ? Même si j’ai confiance en lui, il vaudrait quand même mieux que ce soit nous directement. »
Un engagement citoyen bien ancré
Concernant leur implication dans la vie politique, même si une page s’est tournée pour Christelle qui après 2 mandats de conseillère régionale (un dans la majorité de gauche sous la présidence Auxiette et un dans l’opposition sous la présidence Retailleau et Christelle Morançais), la militante écologiste reste motivée : « Pour le moment, je n’ai ni le temps ni la capacité intellectuelle. Je suis prise à 100% par l’entreprise. Ce n’est pas que je n’aurai pas envie, mais actuellement, ce n’est pas compatible et ce ne serait pas rationnel. Être élu demande du temps et de l’engagement. En plus, j’ai décidé de faire un break, après des années d’engagement et de vivre autre chose. » Pour l’avenir, Christelle ne ferme pas la porte : « Pourquoi pas me réengager dans le combat politique, mais plus en cohésion avec mon métier. Pourquoi pas à la Chambre d’agriculture… »
Christophe quant à lui est toujours adjoint à la ville de Saumur, délégué à l’éducation, à l’enfance et à la jeunesse. Il est par ailleurs conseiller communautaire. « Il est vrai que ce n’est pas simple, mais j’avoue que je peux me reposer sur des services municipaux très professionnels et qui mesurent la complexité de mon emploi du temps. Cela étant dit, j’essaie tant que faire se peut de me tenir à la vie quotidienne de la ville, sachant qu’en plus nous avons décidé de rester habiter à Bagneux. » Pour l’avenir, Christophe ironise : « Mon engagement d’élu, c’est le seul endroit ou je n’ai pas de TMS (n.d.l.r. Troubles Musculo–Squelettiques) ! » Et plus sérieusement de rajouter : « Être élu, cela me permet de prendre du recul par rapport à mon activité professionnelle. Être en mairie me permet de décrocher et tant que je pourrai, je continuerai. C’est aussi une ouverture d’esprit qui est essentielle à mes yeux, via l’échange et la confrontation, que ce soit dans la majorité ou dans l’opposition. » On l’aura bien compris, le couple de cinquantenaires est toujours très attaché à l’engagement citoyen, d’une façon ou d’une autre.
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Commentaires 14
Ca va leur changer de la vie d élus , il va falloir qu ils commencent à bosser ….
De plus c est cocasse de voir et d entendre des écologistes se plaindre du prix du GO , est ce les mêmes écologistes qui voulaient interdire le GO et passer au tout électrique.
Bonjour . Félicitations à vous. Du courage,des convictions .
Un changement de carrière professionnelle pas facile.
Une claque aussi face au concret loin des bureaux et de la cafetière
Des combattants comme j aime. Bravo
Eh Alain ! Les élus bossent. Quand ils lisent tes commentaires, ça leur donne du travail !
Et si pour une fois nous nous réjouissions de la réussite des autres ? Bravo et bon courage.
Si seulement tous les politiciens professionnels pouvait devenir entrepreneur leur vision ne serait plus la même sur le travail
Félicitations pour le courage d’entreprendre et dans l’agriculture secteur si difficile. Tous mes voeux de réussite.
Bravo à vous deux ……
Y a-t-il de la vente directe sur le site d’Allonnes?
Non, comme signifié dans l’article, ils ne vendent qu’à des négociants, soit qui revendent à des commerçants non-sédentaires (marchés) soit à des petites, moyennes et grandes surfaces.
Abandonner les avantages de la fonction publique pour vivre comme le menu peuple , bravo ! Ils devraient prendre en stage leurs confrères.
Pourvu qu’ils n’imposent pas des éoliennes à leurs voisins !
Oui, enfin, il garde le beurre et l’argent du beurre, il garde ses émoluments d’élu.
Mais il est toujours élu à la ville de Saumur et ce de façon très active
Pour les élus qui jouent leur rôle , « le beurre » (et l’argent correspondant) , n’est pas injustifié!