Tout commence en septembre 2022, lorsque les policiers de Saumur reçoivent un renseignement anonyme concernant notamment un trafic de stupéfiants, en l’occurrence du cannabis et de l’héroïne, une drogue particulièrement dure, addictive et destructrice qui est « très présente sur le territoire du Saumurois », rappelle la procureure Marine Labarthe. Des écoutes, des surveillances sont alors mises en place durant plusieurs mois. Elles conduiront à l’interpellation le 21 mars dernier de deux hommes à une station essence de Longué-Jumelles. Le troisième homme, convoqué au commissariat de Saumur, se rendra de lui-même le lendemain. L’enquête a également permis de découvrir et de retirer du « marché » d’importantes quantités de drogue. En effet, ont été découverts enterrés dans les bois de Rou-Marson où les trafiquants cachaient leur marchandise, des caisses contenant 5.6 kg de cannabis et plus de 8 kg d’héroïne pour une valeur de près de 250 000 €.
De simples petites mains ?
Les trois hommes sont âgés de 29 ans, 24 ans et 28 ans. Le premier est sorti de prison en décembre dernier après avoir été incarcéré durant 6 ans pour trafic de stupéfiants. Il a passé 9 années de sa vie derrière les barreaux, soit pratiquement toute sa vie de majeur. Le second, d’origine azerbaïdjanaise et en France depuis 2016, n’était connu des services de police que pour conduite sous l’état d’un empire alcoolique et port d’arme. Travaillant dans la restauration, il a tout plaqué en 2022 du jour au lendemain « pour me lancer dans un nouveau projet professionnel, celui d’agent de sécurité », mais sans que cela ne soit suivi d’un autre travail ou d’une formation. Il n’expliquera pas cette rupture brutale et soudaine devant la cour. Le dernier, d’origine albanaise en situation irrégulière et faisant l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français, a également fait 5 ans de prison pour violence avec arme. C’est là qu’il a rencontré le premier. Sortis de prison, ils sont restés en contact. Ce dernier est présenté par le tribunal de Saumur et l’enquête comme « un fournisseur à la tête du réseau. Bien au-dessus des petites mains qui comparaissent généralement devant cette juridiction », souligne la procureure. Durant l’audience, tous les trois resteront laconiques sur les faits. Les deux premiers nieront tout du long de l’audience leur implication dans le trafic, reconnaissant toutefois consommer du cannabis et revendre à la sauvette des cartouches de cigarettes. Le dernier reconnaît, mais minimise en assurant avoir seulement « gardé la marchandise pour une autre personne », dont il taira bien évidemment le nom. Mais pour Marine Labarthe « on ne confie pas 250 000 € à n’importe qui ! »
Un manque de preuves
Après une très longue audience de plusieurs heures, durant laquelle le tribunal a interrogé les prévenus très précisément sans que cela n’apporte beaucoup au débat et au fond du dossier, les trois avocats de la défense – Mes Baba, Benjador et Prigent – ont pu plaider. Tous ont présenté une ligne de défense similaire. Ils regrettent le manque de précision de l’enquête. « On s’est contenté des éléments à charge pour déduire que ces trois-là font partie d’un réseau organisé, en faisant fi de toutes les auditions que les désengagent. On a toute une liste d’endroits et d’horaires où ils seraient allés, sans pour autant savoir ce qu’ils y faisaient. Dans aucune transcription on entend que mon client a acheté ou vendu du produit stupéfiant. Vous ne pouvez pas avec les éléments du dossier, reconnaître la culpabilité de mon client », assène Me Baba. « Le dossier vient à manquer de preuves et vous n’avez d’autre choix que de le relaxer », lance Me Prigent. Et Me Benjador d’ajouter : « Oui, il y a des éléments, mais qu’elle en est l’articulation ? » La procureure de la République a requis contre l’homme de 29 ans une peine de 3 ans de prison et révocation du sursis d’un an d’une précédente peine, une amende de 5 000 €, l’interdiction de paraître en Maine-et-Loire pour 5 ans et la confiscation des scellés. Pour celui de 24 ans, elle requiert 4 ans de prison avec révocation d’un sursis de 5 mois, 15 000 € d’amende, l’interdiction de paraître en Maine-et-Loire pendant 5 ans et la confiscation des scellés. Pour celui de 27 ans, présenté comme à la tête du réseau, 7 ans de prison, 30 000 € d’amende et une interdiction définitive d’entrer sur le territoire français. Finalement, après un délibéré intervenu tard dans la soirée, le tribunal a condamné l’homme de 29 ans à 3 ans de prison et 6 mois de révocation d’un sursis, 5 000 € d’amende et une interdiction du Maine-et-Loire pour 5 ans. L’homme de 24 ans a été condamné à 30 mois d’emprisonnement dont 12 mois avec sursis, obligation de soins et 3 000 € d’amende. Enfin, l’homme de 27 ans, a reçu une peine de 4 ans d’emprisonnement, 15 000 € d’amende et une interdiction du territoire français pour une durée de 10 ans. Les scellés ont été confisquées, soit un peu plus de 6 000 € au total.
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Commentaires 4
La justice est toujours trop clémente avec les trafiquants de drogue.
Quand au OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) on demande a voir…..
Ben voyons ☹️
Je demanderais de quitter le pays définitive et un retour dans leur pays … En a encore pas fini surtout au centre ville de Saumur .
Les scellés seulement 6000€,,je croyais qu’il y en avait pour 250 000 € de drogues saisies…..????