Le tribunal judiciaire de Paris a estimé, mercredi 5 janvier, que le groupe pharmaceutique Sanofi avait « commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d’information » concernant les risques de son médicament Dépakine pour le fœtus en cas de prise pendant la grossesse. Le tribunal a estimé « recevable » l’action de groupe contre Sanofi, présentée par l’APESAC (Association d’Aide aux Parents d’Enfants Souffrant du Syndrome de l’Anti-Convulsivant représentée par Marine Martin). Cette demande de reconnaissance du préjudice subit, est aussi partagée par l’ALKESAC (Association Les Kangourous Enfance Sous Anti-Convulsivant), regroupant les familles d’enfants ayant pris de la Dépakine, pour certains dès leurs premiers jours ou dans leur petite enfance. L‘ALKESAC regrette que SANOFI ait l’intention de faire appel plutôt que de reconnaître sa responsabilité. C’est pourquoi l’association, avec le Cabinet juridique Dante (qui défend aussi l’APESAC), souhaite être partie civile dans le futur procès. L’ALKESAC demande depuis août 2018 que « le Ministère de la santé, l’ASNM, diligentent enfin une étude épidémiologique sur l’impact sanitaire de la Dépakine auprès de nos enfants. »
Le combat d’une mère saumuroise
Sylvie Herbert, déléguée régionale de l’association ALKESAC et Saumuroise témoigne : « j’ai rejoint l’association ALKESAC en 2019, mon fils ayant pris de la Dépakine de 2 à 8 ans en prévention de convulsions fébriles et souffrant étrangement de troubles autistiques et de malformations diverses. Je souhaite que les difficultés de mon fils soient reconnues et qu’on lui permette d’accéder à l’emploi car malgré ses difficultés il a obtenu 2 CAP dans le domaine de la cuisine. Son autonomie est cruciale car nous, ses parents, nous ne serons pas toujours là. » « L’association est déterminée à poursuivre sa démarche afin de faire reconnaitre les effets de la Dépakine chez les enfants en ayant reçu sur ordonnance après la naissance. Ces troubles sont dans les faits similaires à ceux observés chez les enfants ayant reçu de la Dépakine in utero. La problématique est la même puisque les effets sont semblables », conclut-elle.
A propos des associations
En 2011, Marine MARTIN, maman de deux enfants exposés in utero à la Dépakine-valproate de sodium, décide en lanceuse d’alerte de dénoncer les méfaits de ce médicament, administré pour éviter les crises antiépileptiques, et de créer l’association L’APESAC, Association d’Aide aux Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de l’Anticonvulsivant. Depuis lors, grâce au rassemblement de familles œuvrant auprès des médias, de responsables politiques et ministériels, le danger de la Dépakine est enfin reconnu pour les femmes enceintes, alors que des études cliniques le mentionnait depuis 1982. L’APESAC intente avec le cabinet Dante (Cabinet d’avocats – Droit de la santé, dommages corporels : https://www.dante-avocats.fr/) une procédure juridique à l’encontre de Sanofi afin de faire reconnaitre le préjudice subi.
C’est ainsi qu’en 2016, Karine Tattu, mère d’un petit garçon ayant pris de la Dépakine dès la naissance, constate chez son enfant des troubles similaires et décide de fonder l’association ALKESAC.. En 2020, Sanofi est mis en examen pour homicides involontaires. De nombreuses familles ayant pris connaissance du combat mené par l’APESAC font un lien avec les malformations et trouble neuro-développementaux constatés chez leurs enfants ayant pris de la Dépakine à la suite de convulsions fébriles après leur naissance. Au printemps 2020, l’ALKESAC souhaite être représentée par des délégués répartis sur le territoire français afin de venir en aide aux parents d’enfants ou d’adultes concernés. En janvier 2021, l’ALKESAC lance une pétition sur change.org afin de réitérer sa demande présentée au ministère de la santé et de la solidarité en août 2018 en faveur de la réalisation d’une étude épidémiologique sur les enfants ayant pris de la Dépakine : Pétition · Ministre de la Solidarité et de la Santé : Étude épidémiologique d’enfants ayant pris de la Dépakine : https://www.change.org/p/ministre-de-la-solidarité-et-de-la-santé-étude-épidémiologique-d-enfants-ayant-pris-de-la-depakine
Infos pratiques : Sylvie Herbert, représentante régionale Pays de la Loire et Bretagne : alkesacsylvieh@gmail.com.
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