Les viticulteurs en ont désormais l’habitude, mais cette année 2022 n’aura pas été de tout repos et n’aura pas manqué de surprises climatiques. Au printemps, ils ont une nouvelle fois été confrontés à des gelées tardives et ont dû rallumer bougies et ventilateurs dans les vignes. Puis, quelques semaines plus tard, une partie de l’appellation Saumur Champigny a été frappée par d’importants épisodes de grêle détruisant au passage plusieurs hectares au plus mauvais moment de la floraison. Puis, ils ont été confrontés à un été particulièrement chaud et sec. Malgré tout, les récoltes devraient être plutôt bonnes avec une saison qui s’annonce de qualité. Amélie Neau, viticultrice et présidente du syndicat du Saumur Champigny explique.
SK : Dans quel état se trouve la vigne actuellement ?+
Amélie Neau : « L’été a été certes très chaud et très sec, mais heureusement, il y a eu autour du weekend du 15 août des pluies salvatrices pour la vigne. Il est tombé entre 15 et 35 millimètres sur le territoire de l’appellation. Cela peut sembler peu, mais cela suffit à la vigne pour qu’elle poursuive son développement. En effet, avec la chaleur et la sécheresse, les parcelles se sont bloquées et le raisin ne pouvait plus murir. Avec ces petites pluies, la maturité va pouvoir continuer d’évoluer. La sécheresse donne en effet de petites baies assez fermes. »
SK : Comment s’annonce ce millésime ?
Amélie Neau : « Au vu des premiers prélèvements, le vin de cette année devrait être de qualité. Les conditions météo ont été bonnes pour le moment. Il n’y a pas eu trop d’eau ce qui n’a pas fait pourrir le raisin et la chaleur devrait continuer dans les jours à venir pour continuer à faire murir les fruits. Pour le moment, les choses s’annoncent bien même si nous ne sommes jamais à l’abri d’un aléa climatique. »
SK : Concernant les quantités, comment s’annonce cette récolte ?
Amélie Neau : « Il est toujours difficile de quantifier à cette date-là. En effet, quelques millimètres de pluie peuvent parfois suffire à redonner quelques hectolitres. La météo prochaine sera donc déterminante sur ce point. On sait toutefois que la récolte ne sera pas abondante, mais moyenne et qualitative. On ne sera pas non plus sur une année avec peu de raisins. Par contre, on note une très grande précocité. En mai et juin, la vigne a pris beaucoup d’avance en raison d’une très belle météo. Même si cet été la sécheresse a un peu freiné le développement, je n’avais jamais vu une telle précocité depuis 12 ans que je suis installée. Nous n’avons pas encore la date précise des vendanges, mais celles-ci devraient commencer dans 3 ou 4 semaines pour les rouges. On commence actuellement les prélèvements de maturité. »
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