– 4° sur les hauteurs à Truquant, – 7° dans la plaine de Saint-Cyr-en-Bourg. Ces températures rappellent des mauvais souvenirs au vigneron Régis Vacher de Turquant : « Ce sont les températures que nous avions connu en 1991 quand l’ensemble du vignoble avait gelé. Nous ne savons pas encore. Nous avons fait attention de tailler tard. La vigne était moins avancée qu’il y a 3 ans. Notre vignoble est trop morcelé pour que nous puissions mettre en place des systèmes de protection efficaces. Ces épisodes de froid à répétition, 4 en 6 ans, cela devient très problématique ».
Système antigel chez certains
Certains professionnels ont investi dans des systèmes antigel. Julien Fouet, vigneron à Saint-Cyr-en-Bourg explique : « Nous avons allumé tout ce que nous avons à disposition : tours antigel, fils électriques, bougies. Nous attendons de voir. Les stations météo nous ont annoncé des -7° degrés dans certains endroits. A suivre, mais il y a un seuil de froid où les moyens de luttes sont inefficaces ». Vigneronne voisine, Amélie Neau a procédé de la même manière : « Dans la nuit de samedi à dimanche, le thermomètre n’est descendu si l’on peut dire qu’à -4°, mais tout dépend des cépages et de la période de taille qui conditionne le départ de la végétation. Sur le Chardonnay, cépage précoce, il va y a avoir du dégât. Certaines vignes de chenin étaient avancées. Pour les Cabernet Franc, il faut encore attendre. La végétation n’était pas trop en avance cette année. »
La météo s’annonce plus clémente pour les quinze prochains jours. Les vignerons devront attendre, comme il se dit traditionnellement le quatorze, le jour de la fin des saints de glace.
Du côté des vergers, au moins 30% de dégât
Pour régis Baudouin, arboriculteur à Villebernier, il y aura entre 20 et 50% de dégât : « Nous avons eu – 4° la nuit dernière dans les vergers. Un phénomène que nous n’avions plus connu depuis bien longtemps. Il y a une nette différence entre ce qui a été irrigué et arrosé cette nuit pour protéger la floraison et ce qui ne l’a pas été. Mais en tout état de cause, on peut d’ores et déjà avancer que sur les pommiers et poiriers, il y a bien 30% de fleurs gelées. Nous devons renforcer les arbres en oligoéléments pour renforcer le végétal et le stress provoqué par le phénomène. Quoiqu’il en soit, nous aurons de la perte en quantité mais aussi en qualité, car les 1ères fleurs sont toujours les meilleures. »
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Commentaires 1
Le paradoxe est que ce gel , qui n’est pas inhabituel , est plus dangereux qu’autrefois : le réchauffement climatique est bien là ; il accélère et avance plus tôt dans l’année – voire dès janvier /février – la sortie des bourgeons , qui sont en risque…