Chaque année, la communauté d’agglomération, via la société publique locale Kyrielle, collecte 25 000 tonnes de déchets ménagers (poubelles) et 5 000 tonnes de déchets dans le tri sélectif (poubelle jaune). Depuis quelque temps, les règles de tri ont été simplifiées permettant ainsi aux usagers de jeter dans cette dernière l’ensemble des emballages. Toutefois, malgré une simplification et une homogénéisation des règles depuis la fusion des différents syndicats sur le territoire, de nombreuses erreurs de tri sont à déplorer. « Un trop grand nombre de déchets ne sont pas conformes, et nous accusons un taux de refus de tri encore trop important une fois arrivé au centre de tri de Saint-Barthélemy-d’Anjou (NDLR : les poubelles sont quant à elles envoyées à l’usine de valorisation de Lasse) », souligne le président de l’agglo, Jackie Goulet. Christian Ruault, vice-président en charge des déchets, explique : « Les camions de collecte qui arrivent au centre de tri font l’objet de contrôles aléatoires et représentatifs que l’on appelle des caractérisations. Cela permet d’établir une moyenne statistique assez fiable sur le nombre de déchets qui ne sont pas conformes. » Ce taux est ainsi de 25% de refus de tri pour le territoire du Saumurois, « ce qui est au-dessus de la moyenne départementale et de la moyenne nationale », précise Mickaël Poirier, responsable du secteur ouest chez CITEO, entreprise à mission qui accompagne les industriels et les collectivités dans la réduction et la valorisation des déchets.
Qu’est ce qu’un refus de tri ?
Les refus de tri sont la part des déchets non conformes issus des bacs jaunes et des points d’apport volontaire « emballages » triés en centre de tri. Ils sont dus : à l’imbrication des emballages les uns dans les autres. L’amalgame formé les rend indissociables et donc non valorisables (exemple : des pots de yaourts compactés dans une boîte de conserve) ; aux erreurs de dépôts des usagers dans leurs bacs jaunes ou dans leurs points d’apport volontaire. On y retrouve trop de vêtements et chaussures, de plastiques non recyclables (jouets…), d’appareils électroniques cassés, de produits d’hygiène à usage unique ou de nettoyage (mouchoirs en papier, couches, serviettes, cotons, essuie-tout, lingettes…), de déchets d’activités de soins à risques infectieux (seringues) de pièces métalliques ou de papiers. A l’exception d’objets métalliques, ces produits doivent être jetés dans le bac marron « ordures ménagères ». Les appareils électroniques doivent être jetés en déchèterie. Si les vêtements sont en bon état, des bornes de dépôts « textiles » sont en place sur tout le territoire ; aux dépôt de sacs noirs (ou opaques) dans les bacs jaunes ou les points d’apport volontaire « Emballages ». Rappelons ici que seuls les dépôts d’emballages en vrac ou les dépôts en sacs transparents sont acceptés ; aux emballages retrouvés pleins… renfermant un produit non utilisé. « On retrouve régulièrement des produits qui n’ont pas à se retrouver dans les bacs comme des gravats, du polystyrène, de la terre, des métaux… », précise Christian Ruault. A noter que les papiers sont également trop souvent placés dans les bacs jaunes ou bacs marrons, tandis qu’ils doivent être déposés dans les points d’apport volontaires « papiers », bleus, présents un peu partout sur le territoire.
Des refus qui coûtent cher
L’impact pour ces déchets qui sont identifiés lors du tri est double. Cela a tout d’abord un impact environnemental, puisque les déchets sont éliminés sans être valorisés. Mais aussi un impact financier. En effet, la collectivité doit payer le coût de traitement (centre de tri) ainsi que le coût d’élimination pour ces déchets, en incluant le transport inter-sites de ceux-ci. Un déchet refusé au centre de tri Trivalor va devoir s’acquitter de son transport depuis les centres de transfert de Saumur (Bellevue) ou de Doué-en-Anjou jusqu’à St-Barthélémy d’Anjou, son traitement comme déchet refusé in situ, son transport à destination de l’Unité de Valorisation Energétique de Lasse « La Salamandre», gérée par le SIVERT et de son traitement sur place pour être incinéré. Le coût total pour une tonne en 2023 (transports + traitements) s’élevait à 363,65 € HT. Soit 485 000 euros de refus de tri en 2023 pour la collectivité.
Une grande campagne de communication et de sensibilisation
L’objectif de l’agglomération est donc de voir ce nombre de refus de tri passer à au moins 18%. Un chiffre « tout à fait atteignable » selon Jackie Goulet, qui croit « en la volonté des gens de bien faire » et qui estime que « bon nombre de ces refus tient plus de l’erreur que de la volonté ferme de ne pas trier ». Mickaël Poirier surenchérit : « Au niveau national, 90% des gens estiment que trier est utile. Il y a donc seulement 10% de personnes qui ne souhaitent pas faire d’effort particulier et qu’il est difficile de faire changer. Toutefois, une personne sur deux est confrontée à des doutes réguliers au moment de mettre un déchet dans son bac ». En ce sens, l’agglomération et Kyrielle vont lancer une vaste campagne de communication et de sensibilisation sur les réseaux sociaux, via des affichages… Cela passera donc par plusieurs solutions :
Cravate de tri : après un contrôle du bac « emballages », réalisé par les agents de Kyrielle, celui-ci se verra apposer « une cravate » avertissant l’usager qu’il comporte une erreur de tri à l’intérieur. Les contrôles seront de plus en plus minutieux et fréquents. A terme, d’ici 15 jours environ, les bacs « emballages » non conformes seront refusés. Un ambassadeur de tri se déplacera pour expliquer et faire un rappel des consignes de tri. Encore jamais réalisée sur le territoire, cette initiative inspirée de l’outil mis en place par CITEO sera lancée à partir du 25 mars 2024.
Nouvel affichage sur les points d’apport volontaire : vieillissants et parfois peu lisibles, les adhésifs d’identification des points d’apport volontaire ainsi que les adhésifs des consignes de tri sont en cours de remplacement par les agents de Kyrielle. Les adhésifs affichant les consignes de tri comportent un renvoi vers l’appli Kyrielle (QRCode) en cas de doute sur le dépôt d’un déchet.
Un guide du tri revu et corrigé : tiré à 5000 exemplaires, le guide du tri vient d’être actualisé. Il sera disponible en mairie fin mars et d’ores et déjà disponible à l’accueil de Kyrielle, en déchèterie ou téléchargeable sur www.saumur-aggloproprete.fr et sur l’appli Kyrielle. Il est aussi possible de se fier au logo info-tri présent sur les emballages.
Un meilleur affichage dans les logements collectifs : un affichage sera placé dans les locaux poubelles des immeubles. Plus claires, ces affiches insistent sur les flux qui peuvent être triés dans les bacs ou dans les points d’apport volontaire. Une annonce aux syndics de copropriété et aux bailleurs sera envoyée. A noter, pour les logements collectifs, qu’une collaboration a été mise en place avec les syndics de copropriété afin, tout d’abord, de vérifier ou d’adapter la dotation en bacs et l’affichage des consignes de tri. Ensuite, si besoin, un passage en porte-à-porte est réalisé pour sensibiliser les habitants. Ce travail est déployé depuis 2022.
La sensibilisation des générations futures : sur l’année scolaire 2022-2023, plus de 5 000 élèves ont été sensibilisés au tri et à la prévention des déchets. 488 animations et visites ont été réalisées. 77 établissements scolaires de la maternelle au lycée ont été impliqués. 6 nouvelles écoles sont entrées dans une démarche de réduction de leurs déchets au travers du programme École Zéro Déchet… Kyrielle poursuit ses efforts afin de mieux trier ses déchets et limiter le poids des poubelles.
Réduction des opercules sur les points d’apport volontaire « papiers » : le secteur sud a été identifié comme comprenant le plus de refus de papiers. Face à ce constat, l’agglomération a procédé à la mise en place de plaques réductrices sur les ouvertures des colonnes de papier, identiques au secteur nord (secteur le mieux trié).
Pratique : à retenir ! Tous les emballages et tous les papiers se trient dans leurs contenants jaunes et bleus réservés. Les emballages devant être bien vidés, séparés les uns des autres et non lavés.
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