Derrière cette dénomination nébuleuse de prime abord pour la plupart des citoyens, il s’agit en réalité d’un équipement relativement simple. Ces bornes permettent aux professionnels comme aux collectivités de remplir des tonnes à eau, cives ou autres équipements, rapidement. Auparavant, cela était effectué, avec accord de la commune, via les bornes à incendie. Toutefois, cela occasionnait quelques désagréments. « L’utilisation des bornes à incendie doit suivre un processus strict. Tout d’abord, il faut les ouvrir très progressivement pour ne pas qu’il y ait un débit trop important en peu de temps, ce que l’on appelle un coup de bélier, qui peut endommager voire casser le réseau s’il est vieillissant. Ensuite, il y a des risques de contamination du réseau d’eau potable, si la vanne utilisée n’est pas propre, au moment où l’eau revient dans les tuyaux et enfin, on ne peut comptabiliser les quantités d’eau prélevées étant donné que les bornes ne sont pas équipées de compteurs », détaille Didier Tabourier, chef du secteur distribution sur la Régie. Actuellement, 34 bornes sont disponibles sur le territoire de l’agglomération (3 en Régie et 31 sur le secteur Saur). Deux autres seront installées à Mouliherne et Vivy dans l’année. Leur emplacement a été pensé de manière à créer un maillage sur le territoire. A noter que le coût d’achat d’une de ces bornes est de 12 000 à 13 000 euros.
Comment ça marche ?
Pour pouvoir utiliser ces bornes, les entreprises et les communes doivent demander une carte auprès de la Saur ou de la Régie en fonction du secteur. Cette carte, d’un coût de 20 euros par unité, doit ensuite être créditée avec une certaine quantité de m3. Il en coûte le prix du m3 d’eau valable selon la tarification en vigueur. Une fois devant la borne, il faudra passer le badge qui permettra d’ouvrir le capot de protection donnant accès à la vanne et aux commandes. L’eau prélevée sera débitée sur le compte de l’usager. Sur le territoire de Saumur Val de Loire, ce sont environ 70 entreprises, à même d’utiliser ces bornes, qui ont été identifiées par la collectivité et auxquelles s’ajoutent les communes.
Limiter les branchements pirates
Pour l’agglomération, cela permet plusieurs choses. Tout d’abord, une meilleure protection du parc incendie, car les prises d’eau « sauvages » sur les poteaux incendie conduisent parfois à leur détérioration. « Des entreprises, des particuliers ou des gens du voyage sont amenés à voler de l’eau via les bornes à incendie et donc à possiblement les détériorer et à prendre de l’eau qu’ils ne paient pas », poursuit Didier Tabourier. Avec le déploiement de ce nouveau service, l’agglomération peut justifier plus facilement une sanction, à savoir une amende de 420 euros. Mais encore faut-il que le contrevenant soit pris sur le vif. Or « cela se déroule généralement dans des zones d’activité à des moments peu fréquentés ». A noter que cette amende est votée chaque année par les élus communautaires. Avec le déploiement de ce nouveau service, peut-être décideront-ils d’augmenter le montant peu dissuasif de cette sanction. Les bornes à incendie resteront bien évidemment en place, mais seront à l’usage unique des sapeurs-pompiers. Du moins sur le papier et d’un point de vue légal. « Il reste difficile de surveiller et d’empêcher des pratiques qui ont lieu depuis longtemps ».
Mieux quantifier
Par ailleurs, les bornes monétiques permettent un contrôle du débit, car celui-ci est augmenté graduellement à l’aide d’un bouton et limité à 40m3/h. On évite ainsi les coups de bélier hydrauliques fréquents lors des ouvertures, ainsi que les eaux troubles. Mais aussi une protection anti-pollution du réseau public par clapet anti-retour, un contrôle d’accès par carte et enfin un comptage des volumes d’eau puisée. « En effet, l’eau utilisée via les bornes à incendie est difficilement quantifiable. Lorsque des bornes sont utilisées par les pompiers, ils nous donnent des estimations, mais cela n’est pas forcément précis. Cela se mêle donc aux 14% d’eaux perdues sur l’agglomération puisque nous sommes à un taux de rendement de 86% (ratio en l’eau produite et celle allant jusque chez l’usager), donc est assimilé aux fuites… », poursuit-il. Pour mémoire, l’agglomération s’est fixé pour objectif d’atteindre un taux de rendement de 90% d’ici 2031, date marquant la fin du contrat d’exploitation actuel. Avec la recherche de fuite et la télérelève, ce dispositif participe de cette amélioration.
A propos de l’eau sur le territoire Saumurois
Depuis le 1er janvier 2021 et pour une durée de 10 ans, deux modes de gestion complémentaires assurent l’exploitation des services eau potable et assainissement collectif sur le territoire de la Communauté d’Agglomération Saumur Val de Loire : une régie pour les 13 communes au nord de l’Authion et une délégation de service public à SAUR pour les 32 communes situées au sud du cours d’eau. Pour les 13 communes au nord de l’Authion, la Régie Eaux Saumur Val de Loire compte 11 500 abonnés à l’eau potable et 5 700 abonnés à l’assainissement collectif. Pour les 32 communes au sud de l’Authion, SAUR Eaux Saumur Val de Loire compte 38 100 abonnés à l’eau potable et 30 000 abonnés à l’assainissement collectif.
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Commentaires 1
Très bonne initiative, indispensable pour inciter chacun à économiser l’eau, mais aussi pour éviter les désagréments pour les autres abonnés : un fort tirage accéléré l’eau et entraine les dépôts du réseau vers tous les abonnés en aval. Mieux connaître le rendement du réseau, si l’exploitant compte correctement ce qu’il utilise pour les purges, nettoyages de filtres et des réservoirs, permet de programmer réparation et renouvellement du réseau.