Saumur. Une croix redorée remonte au sommet de l’église des Ardilliers

C’est une impressionnante opération qui s’est déroulée ce lundi matin au pied de l’église des Ardilliers à Saumur. Une imposante grue a hissé au sommet du monument une croix d’environ 2m de haut toute d’or vêtue.

Cette intervention a eu lieu dans le cadre des travaux de l’église, engagés il y a maintenant plus d’un an (relire nos articles ici et ici). Cette croix a été créée en 1947 lorsque l’édifice a été reconstruit à la suite des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. Une création réalisée par Pierre Gaudelas, dont la trace demeure encore aujourd’hui. « Nous avons restauré le support et nettoyé l’acier de cette croix qui était très endommagé et présentait de la corrosion. Cela a nécessité 3 semaines de travail. Puis celle-ci a été dorée à la feuille d’or », explique Lionel Dujardin, responsable de l’entreprise éponyme en charge de la restauration de la croix. La dorure a représenté « une centaine d’heures de travail, durant 1 mois, 3000 feuilles d’or soit 60g », expliquent Sébastien et Carine David, restaurateurs qui ont notamment travaillé sur le château de Saumur et Notre-Dame de Paris. Ces derniers remonteront sur la coupole de l’église dans la semaine pour effectuer quelques retouches et finitions sur la croix. Celle-ci a été bénite avant d’être réinstallée sur son support à quelques dizaines de mètres du sol.

Un symbole et une fierté

Régine Voisin, fille du créateur de la croix.

Sur le flanc de cette géante dorée, une inscription, celle de « P.Gaudelas ». La fille du créateur, Régine Voisin (née Gaudelas), était présente à cette cérémonie. Emue, elle raconte : « Mon père était ferronnier d’art au 10 rue Saint-Jean à Saumur. Il a réalisé de nombreux ouvrages à Saumur : les grilles de la Caisse d’Epargne, les escaliers de l’église des Ardilliers qui montent au lanterneau, cette croix… Il était la 4e génération de ferronniers. » Aujourd’hui, cette trace de l’artisanat retourne sur son piédestal et va pouvoir briller sur la ville pour ne nombreuses décennies encore. « C’est un beau chantier pour nous. Je suis heureux que ce soit une entreprise saumuroise qui se soit chargée de la restauration de cette croix. C’est aussi une fierté pour les salariés qui pourront dire à leurs enfants qu’ils ont travaillés sur cette croix », témoigne Lionel Dujardin. Pour Jules Ricou, conseiller municipal en charge des monuments historiques, « c’est un beau symbole que la ville de Saumur engage en même temps de gros travaux de restauration de deux édifices religieux qui ont marqué profondément l’histoire de Saumur, un monument catholique avec l’église des Ardilliers et un autre protestant avec le temple. » Et Jackie Goulet, maire de Saumur d’ajouter : « Il est fondamental que l’on puisse travailler, construire et vivre ensemble quels que soient nos convictions et nos cultes. C’est une belle leçon que l’on donne au lendemain d’une élection importante pour notre pays ».

Les travaux

Les travaux de la chapelle royale des Ardilliers concernent avant la mise en sécurité et la restauration urgente de l’édifice suite à un diagnostic complet. Des travaux vont être menés sur la charpente et la toiture, nécessitant la mise en place d’un monumental échafaudage. La couverture en ardoises du lanternon va être révisée et démoussée. Les soubassements de cette charpente ainsi que les systèmes de gouttières vont être révisés. A noter également la révision des ouvrages en fer forgé qui présentent un état de corrosion avancé sur la croix de fer au sommet du lanternon ainsi que son gobe de cuivre. Les vitraux visibles dans la rotonde et les chapelles latérales ne sont pas en état. Les armatures seront décapées et traitées, les verres cassés seront remplacés. Enfin, des travaux de taille de pierre et de maçonnerie sont également prévus. Les problèmes les plus importants qui ont été identifiés sur la maçonnerie, les pierres et les éléments en béton armé sont dus aux infiltrations, aux remontées capillaires aux dégradations occasionnées par d’anciennes réparations au ciment et ne sont pas compatibles avec la pierre de tuffeau. Les travaux d’un montant de plus de 1.6 million d’euros devraient prendre fin en juin 2025.

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