Le Dr François-Xavier G., installé à Saumur avait en fait fait l’objet d’un contrôle d’activité par le service du contrôle médical de la Sécurité sociale en Maine-et-Loire, pour la période allant du 1er septembre 2016 au 31 août 2018. La « nature » et la « durée » de ses prescriptions n’étaient « pas conformes aux données acquises de la science », relevait les médecins de l’Assurance-maladie. Le conseil départemental de l’ordre des médecins de Maine-et-Loire s’était d’ailleurs associé à leur plainte.
« Le Dr G. prescrit très régulièrement, en vue de traiter les addictions de ses patients, des médicaments n’ayant pas reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour ces affections, à l’instar du buprénorphine et de la méthadone (deux substances utilisées pour le traitement de substitution aux opiacés, ndlr) » écrit ainsi la chambre disciplinaire de l’ordre régional des médecins des Pays de la Loire dans une décision en date du 1er septembre 2022 qui vient d’être communiquée.
« A supposer que certaines prescriptions hors AMM puissent être justifiées, à titre occasionnel, pour le traitement de certains patients souffrant d’addictions, (…) les dosages du buprénorphine prescrits (…) ne sont pas systématiquement conformes à ceux recommandés par les autorités sanitaires », relève-t-elle.
Il a fait appel de la sanction
Ces dosages ne peuvent donc « être regardés comme nécessaires à la qualité, à la sécurité et à l’efficacité des soins », en déduit-elle, alors qu’il s’agit d’une obligation qui est faite aux médecins par le code de la santé publique. D’ailleurs, le Dr G. « ne conteste pas sérieusement l’allégation du plaignant selon laquelle il a prescrit, à plusieurs reprises, des médicaments sans renouvellement du protocole de soins », note la chambre disciplinaire.
« La durée des traitements prescrits (…) dépasse régulièrement les recommandations de la Haute autorité de santé », relève-t-elle encore. « Les ordonnances font également état de manière habituelle et courante d’un « chevauchement autorisé », pratique selon laquelle les patients peuvent se procurer le médicament prescrit à des doses plus importantes. »
Enfin, le médecin saumurois se voit reprocher de « ne pas mentionner systématiquement » des médicaments prescrits hors AMM. Dans ces conditions, en guise de sanction disciplinaire, il lui a été interdit d’exercer pendant quinze jours.
La sanction, qui devait entrer en vigueur le 1er décembre 2022, ne va toutefois pas s’appliquer dans l’immédiat : l’intéressé a fait appel, et son recours est suspensif.
Copyright © IGNIS Communication Tous droits réservés
Commentaires 7
Je crois qu’il est à la retraite alors une suspension de 15 jours…Est-ce bien utile de faire appel?
Je ne comprends pas la seule indication des médicaments cités est le traitement des addictions aux opiacés ??? Donc la prescription de ces médicaments prescrits en centre d’addictologie hospitalier, ne serait plus indiquée ! Les médecins du conseil de l’ordre et de la CPAM devraient rapidement informer les centaines de médecins addictologues qui prescrivent quotidiennement ces médicaments en France qu’ils sont hors la loi et risquent une suspension…
Docteur Hansen
Bonsoir. Voilà encore une réponse de l administration médicale. Ahhhh nos sages.
Pour le vaccin c’etait plus rapide et plus clair bien sûr. Alors que pourtant il n y a pas eu …etc etc…
Pas de nouvelle d Edouard Philippe il est ressorti ?
Pourquoi punir un médecin généraliste qui donne du subutex qui lui est autorisé et qui se permet de prescrire de la méthadone peut-être avec des chevauchements même si c’est hors et même pour un médecin généraliste quand on sait que dans les villes françaises il y a des milliers de médecins généralistes qui prescrivent de la ritaline sans ordonnance initiale hospitalière de neurologue ou d’un psychiatre laisser ce médecin tranquille
sur google le cabinet ouvre à 10 h! à la retrraite ?
Quelle idée aussi de choisir le bien -être et la santé des patients plutôt l’application des textes! Ou alors peut-être pour ne pas avoir à revivre le suicide d’une patiente dont la douleur n’était pas soulagée par la pharmacopée prônée par les AMM?
On ne peut pas vouloir à la fois une médecine humaine et une dépersonnalisation des soins.
Quand on sait que ce sont des médicaments qui font joyeusement l’objet de trafics lucratifs, il est bien aimable que l’Ordre ne se soit pas trop penché sur le bénéfice éventuel que les patients pouvaient tirés de ces prescriptions quelque peu « hors des clous » …