Il y a 83 ans, face à la déferlante allemande, les élèves aspirants des actuelles Ecoles Militaires de Saumur ont défendu la Loire, plutôt que de se replier comme l’ordonnait le commandement militaire et les autorités saumuroises. C’est en leur souvenir que l’École de cavalerie, l’Armée de Terre et le Ministère des Armées étaient présents hier à la cérémonie d’hommage aux Cadets de Saumur sur le Pont de Grenelle-Cadets de Saumur à Paris dans le 15e arrondissement, ce lundi 11 décembre. La Ville de Saumur était représentée par Noël Néron, Maire délégué de Bagneux et correspondant Défense. Le général Benoît Aumonnier, commandant des EMS était également présent. Une cérémonie qui a aussi rendu un hommage tout particulier à Yves Raynaud, dernier des Cadets de Saumur, disparu à l’âge de 104 ans au début du mois de septembre (relire notre article).
La bataille des Cadets, un événement héroïque
Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain appela les armées à rendre les armes. Les officiers de Saumur entendirent cet appel. Ils ne l’écoutèrent pas. Le lendemain, 18 juin, s’élevait depuis Londres un second appel, qu’ils ne purent entendre ; mais ils écoutèrent l’esprit de Résistance qui galvanisait partout, en France, en Angleterre et ailleurs, les partisans de la poursuite des combats. Quand bien même il ne leur restait que quelques jours à lutter, ils résolurent de se donner jusqu’au bout, et de faire payer à l’ennemi la liberté de la France au prix le plus cher. « Tout est perdu, fors l’honneur », avait dit un jour le roi François 1er, au lendemain de la bataille de Pavie. À quatre cents ans d’écart, les cadets de Saumur firent résonner les armes à la main cet écho de l’histoire. Sous la direction du colonel Michon et du chef d’escadron Lemoyne, la résistance s’organisa. Les 800 jeunes élèves réservistes du train de la cavalerie, ceux qu’on appelait les EAR (Elèves aspirants de réserve), furent rejoints par 2500 hommes armés, dont des tirailleurs algériens, un bataillon d’EAR de Saint-Maixent, le 6e régiment du Génie, un escadron de reconnaissance et le 19e régiment de Dragons. Et ces 2500 hommes, ces 24 blindés, eurent l’audace inouïe de se dresser sur la route de 40 000 Allemands, forts de 150 blindés et d’un soutien aérien. Deux jours durant, le 19 et 20 juin, entre Montsoreau et Gennes, malgré les flammes qui dévoraient Saumur, David empêcha Goliath de franchir la Loire. Cinquante des jeunes aspirants y perdirent leur vie, des centaines d’entre eux furent blessés ou faits prisonniers. Ils y gagnèrent un surnom plein de respect, celui de cadets de Saumur, donné par le général ennemi Kurt Feldt. Ému par la valeur militaire de cette poignée de jeunes hommes qui ne s’étaient rendus qu’après deux jours de combat héroïque, il les laissa partir librement vers la zone libre, et quand ils franchirent la ligne de démarcation à Beaulieu-Lès-Loches, une section allemande leur rendit les honneurs militaires.
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