Le président de l’agglomération, Jackie Goulet, et le vice-président et président du CLE (contrat local pour l’emploi) Guy Bertin, ont d’abord brossé le tableau du territoire : 4 300 entreprises, 40 000 emplois, un taux de chômage à 7.5% ayant beaucoup baissé ces dernières années, mais qui reste particulièrement haut par rapport à la moyenne régionale et un niveau de formation globalement plus faible que la moyenne régionale. Le territoire compte également des personnes particulièrement fragilisées qui sont éloignés de l’emploi depuis de longues années pour diverses raisons. Ce sont ces personnes, qui souhaitent travailler, mais qui sont difficilement employables dans un schéma classique, qu’Asure a souhaiter remettre au travail en proposant des activités adaptées avec une expérimentation à Saumur et Montreuil-Bellay (relire nos articles sur le sujet).
Une expérimentation à pérenniser
Louis Gallois a rappelé que l’objectif du dispositif est bien « d’éradiquer le chômage de longue durée en France, et ce sont 2 millions de personnes répertoriées comme telles par France Travail en France. » Il a également précisé que cela passe, pour le moment en tout cas, par les structures de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) puisque « la durée moyenne de chômage des personnes que nous embauchons est de 56 mois, qu’elles ont en moyenne 45 ans et ont une reconnaissance de handicap à 25%, 45% pour ce qui est d’Asure en Saumurois. Autrement dit, des personnes qui sont rarement employées dans les entreprises « classiques » ». Pour ce faire, les EBE doivent créer des emplois spécialement adaptés à ces personnes, et cela requiert : « une entreprise et une activité viable sur le long terme », poursuit-il. Si une partie des ressources vient des dotations publiques permettant de « payer les salaires », le reste des charges « doit être couvert par le chiffre d’affaires, la recherche de client et d’activités porteuses (mais non-concurrentielles sur le territoire ndlr) et accessibles à ces travailleurs peu formés, ayant des handicaps reconnus ou non et bien souvent cassés par la vie ». Pour Louis Gallois, il est donc essentiel, « même si elles doivent y trouver leurs propres intérêts », que les entreprises d’un territoire jouent le jeu et travaillent avec les EBE. « Nous travaillons actuellement à ce que cela soit reconnu et participe au quota obligatoire de personnes en situation de handicap pour certaines entreprises », ajoute-t-il. Mais une question se pose alors : quid de cette expérimentation qui doit prendre fin au 1er juillet 2026 ? « Que chacun se rassure, il n’y aura pas d’arrêt net ! Nous travaillons aux côtés de la ministre du Travail pour une troisième loi qui, je l’espère, ne sera pas une nouvelle loi d’expérimentation. Cela fait maintenant 10 ans que nous expérimentons, il est temps de savoir si cela est concluant ou non. Nous voulons donc que le dispositif se poursuive et s’étende. Un rapport de la Cour des Comptes, publié très prochainement, est particulièrement encourageant et va dans ce sens. Un comité scientifique travaille sur l’expérimentation rendra également son bilan », conclut-il.
Des solutions à trouver localement
Un dernier temps de cette conférence a été consacré à des témoignages d’entreprises saumuroises travaillant avec Asure sur différents projets. A l’image de l’entreprise emblématique du territoire Martineau qui soustraite des actions d’assemblage et de manutention auprès de l’EBE. Les salariés d’Asure ont notamment pu travailler sur le montage de porte-clefs pour les Jeux Olympiques. En 2024, Martineau a passé plus de 600 commandes à Asure pour un chiffre d’affaire de 45 000 euros. A noter également l’entreprise LBG environnement, qui gère notamment le méthaniseur de Chacé, qui a récupéré un lot de sucre défectueux qu’elle devait recycler. Elle a confié à Asure une mission de déballage de ce sucre. 5 personnes travaillent en continu depuis un an sur cette activité à raison de 15 tonnes par semaine et 450 tonnes en une année. Premier Tech à Vivy, DS Consulting à Saumur ou encore la Société Publique Locale Kyrielle ont également apporté leurs témoignages. Quoi qu’il en soit Asure recherche encore aujourd’hui de nouveaux partenaires et de nouvelles activités pour permettre d’assurer un emploi aux quelque 50 personnes qui y travaillent actuellement. Et Dominique Deloche, président d’Asure, de rappeler que « 50 personnes sont encore en liste d’attente et prêtes à être embauchées (en CDI ndlr) dès que de nouvelles activités économiquement viables et réalisables par elles seront trouvées. »
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