De toutes les formes, de toutes les couleurs, les champignons fascinent par leur diversité. On craint à juste titre les vénéneux, alors que les comestibles nous ravissent les papilles. Du fait de leur camouflage insolite, les champignons peuvent être très voyants ou au contraire presque invisibles. Pas toujours évident de les reconnaitre donc, d’autant que des champignons comestibles ont souvent un homologue particulièrement ressemblant qui lui ne l’est pas forcément. Traquez-les en compagnie de spécialistes. Initiez-vous à leur reconnaissance. Sens en éveil, sentez-les et observez leurs différences. Pour ce faire, le Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine et l’association Nature Sciences et Patrimoine proposent une sortie à la découverte des champignons pour apprendre à les reconnaitre et bien les cueillir. Elle se déroulera ce dimanche 27 octobre 2024 de 9h à 12h au départ du parking de l’IFCE à Saumur. Plus d’informations et de renseignements sur https://www.parc-loire-anjou-touraine.fr/destination-parc/activites/les-sorties-accompagnees/les-champignons-dans-tous-leurs-etats-3.
Ce que dit la règlementation
En théorie, la cueillette de champignons doit être soumise à autorisation préalable du propriétaire (article 547 du Code civil). Dans les forêts domaniales, elle est tolérée mais elle doit se réaliser dans le cadre d’une consommation familiale et les prélèvements doivent rester raisonnables. Ces prélèvements ne doivent pas excéder 5 litres par personne. Au-delà de 5 litres (équivalent à un panier de 5kg environ), la cueillette devient frauduleuse. Des contrôles peuvent avoir lieu et peut donner lieu à de lourdes sanctions : Entre 5 et 10 litres, le prélèvement est passible d’une amende de 135 € (article R163-5 du Code forestier) ; Au-delà de 10 litres, il s’agit d’un délit passible de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende (articles 311-3 du Code pénal et L163-11 du Code forestier).
9 conseils pour une cueillette réussie :
– Informez vos proches de votre destination – Tous les ans, les secours doivent être déclenchés pour rechercher des cueilleurs de champignons égarés.
– Renseignez-vous sur le lieu de cueillette – Vérifiez que vous avez l’autorisation de ramassage. De plus, sachez que les parcelles de jeunes semis et en régénération sont interdites à la cueillette car les piétinements écrasent les jeunes pousses et mettent en péril les jeunes peuplements.
– Équipez-vous d’un panier – Les champignons sont fragiles et pourraient s’abîmer et s’écraser s’ils sont transportés dans un sac plastique. Triez votre panier à la lumière et vérifiez votre récolte. Laissez sur places les champignons non comestibles, sans les abîmer.
– Ne vous garez pas devant les barrières en forêt – Garez-vous sur les espaces appropriés et respecter la signalétique. Ne bloquez ni les voies dédiées à l’intervention des secours ni celles consacrées aux travaux forestiers.
– Évitez de cueillir les champignons que vous ne connaissez pas – Cueillez des champignons de taille adulte et en bon état. Laissez sur place les plus petits ainsi que les vieux ou ceux qui sont abimés, qui ont subi le gel. Séparez les espèces connues de celles que vous ne connaissez pas.
– Contrairement aux idées reçues, arrachez le champignon en entier, et ne le coupez pas – Le pied du champignon contient d’importantes informations (feutre mycélien, forme de la base du pied, morceaux de bois, couleur…) qui facilitent son identification.
– N’enlevez pas de grosses mottes en prenant un champignon, ne retournez pas la terre autour – Respectez l’humus… Il s’agit de la couche de terre à la surface, d’environ dix centimètres de profondeur, qui est essentielle à la vie du champignon.
– Optez pour une tenue voyante et ne pénétrez pas dans les zones d’exploitation forestière ni les zones de chasse.
– Ne faites pas confiance aux applications mobiles pour identifier les champignons (elles se trompent dans la moitié des cas !). Dernier conseil et non des moindres : si vous ne savez pas si un champignon est comestible ou non (?), demandez l’avis d’un spécialiste, pharmacien ou mycologue. Avec près de 30.000 espèces en France, les forestiers vous incitent à la plus grande prudence. Les cas d’intoxication ont fortement augmenté ces derniers temps…
Quels sont les risques sur la santé ?
Les conséquences des intoxications sur la santé peuvent être graves et conduire à une hospitalisation : troubles digestifs sévères, complications rénales, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe. Certaines peuvent entraîner le décès. Ces intoxications ont lieu principalement au mois d’octobre, lorsque les conditions météorologiques associant précipitations, humidité et fraîcheur favorisent la pousse des champignons et leur cueillette. Pour limiter ces risques, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vous invite à respecter certaines recommandations. Pour limiter les risques, veillez à choisir un lieu de cueillette loin des sites pollués (bords de route, aires industrielles, décharges, pâturages…), car les champignons absorbent les polluants auxquels ils sont exposés. En plus des précédent conseils, l’Anses recommande de : Se laver soigneusement les mains ; Prendre une photo de votre récolte avant la cuisson : elle sera utile en cas d’intoxication pour décider du traitement adéquat ; Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un pharmacien ou une association de mycologie ; Conserver les champignons en évitant tout contact avec d’autres aliments au réfrigérateur (maximum 4°C) et les consommer dans les 2 jours après la cueillette ; Ne jamais consommer les champignons crus et cuire chaque espèce séparément et suffisamment : 20 à 30 minutes à la poêle ou 15 minutes à l’eau bouillante avec rejet de l’eau de cuisson. Cela détruit parasites et bactéries, et rend certaines espèces comestibles (shiitake, morilles, certains bolets) ; Consommer les champignons en quantité raisonnable, soit 150 à 200 grammes par adulte et par semaine ; Ne jamais proposer de champignons cueillis à de jeunes enfants et éviter de le faire aux seniors (haut risque de déshydratation et de décès en cas d’intoxication) et aux femmes enceintes (certaines bactéries ou parasites comme la toxoplasmose, à risque pour le fœtus, sont présents dans la terre et pourraient les infecter).
Que faire en cas de symptômes ?
En cas d’apparition de symptômes suite à la consommation de champignons : douleurs abdominales, diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue notamment, il faut appeler immédiatement un centre antipoison en mentionnant cette consommation : Angers : 02 41 48 21 21. Notez les heures du repas concerné et de la survenue des premiers signes, et conservez les restes de la cueillette pour identification. Le délai d’apparition des symptômes est variable : de quelques heures après la consommation à plus de 12 heures. L’état de la personne intoxiquée peut s’aggraver rapidement. En cas de détresse vitale : perte de connaissance, détresse respiratoire… appelez le 15 ou le 112.
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