Saumur. Lycée Carnot-Bertin : un challenge d’éloquence pour s’engager !

Jeudi 4 avril, les élèves de 6 classes concourraient, au sein du lycée Carnot-Bertin. Leur but ? Défendre les valeurs citoyennes dans un plaidoyer pour sensibiliser aux difficultés rencontrées par les migrants.

Il y a de cela quelques mois, autour d’une exposition photographique, les élèves s’étaient déjà réunis (relire notre article). Laurent Prum, le photographe, avait animé des ateliers afin de mieux nous faire rendre compte du quotidien des hommes et des femmes de la jungle de Calais. Au cours des débats avaient ainsi été abordées les raisons du départ depuis leur pays d’origine ainsi que les dangers rencontrés durant le trajet. Mais c’était surtout les conditions d’accueil qui avaient été pointées du doigt. Dans la jungle de Calais s’affrontaient deux réalités : celle des forces de l’ordre venues répondre à une directive ministérielle et celle des migrants et de leurs soutiens, défendant avant tout le droit fondamental à être traité dignement. Les clichés étaient bouleversants : des visages, des sentiments, des instants. Alors, derrière ces photographies à la fois figées et tellement parlantes, les élèves ont commencé à travailler pour donner la parole aux premiers concernés : les migrants. Pour cela, ils ont conçu des textes qu’ils ont mis en voix afin de partager leurs constats.

Six classes, deux catégories

Après plusieurs semaines de préparation, les textes étaient prêts. Il a fallu ensuite se préparer à les défendre. Première étape, les « battles » entre classes. Ainsi, au cours de plusieurs sessions, les groupes se sont affrontés, offrant par là même un entraînement à l’oral et proposant des retours critiques qui allaient permettre à chacun de briller au moment de la grande finale. En tout, c’est plus d’une centaine d’élèves qui a composé sur le sujet. Aucun secteur n’a été mis de côté : le tertiaire, l’hôtellerie, l’industrie, le bâtiment, les six classes participantes ont représenté la grande diversité de nos élèves. Et de la diversité, il y en a aussi eu dans les productions, à tel point que cela a permis d’organiser la finale selon deux catégories : d’un côté, les textes poétiques et autres slams, et de l’autre, les plaidoyers (les textes finalistes).

La grande finale, le 4 avril

Au matin du 4 avril, c’est donc une grosse centaine de personnes qui se réunissait dans la salle Noëlla Rouget, parée pour l’occasion des photographies de Laurent Prum. Devant le pupitre dressé pour l’occasion, une table pas comme les autres : celle des membres du jury. Ils étaient cinq, venus à la fois départager les élèves mais surtout apprécier leur travail, leurs réflexions. Car tous étaient convaincus de l’importance de la thématique : Martine Aumond et Annie Raimbault représentaient l’ONG Amnesty International, Joëlle Portier et Jean-Michel pour La Ligue des Droits de l’Homme et Claudia Pledel, professeure au lycée. Pendant près de 2h, les prestations se sont enchaînées sous les bravos de leurs camarades venus spécialement pour les encourager. Les sentiments aussi se sont succédé : l’émotion derrière l’évocation d’un parcours, la colère quelques fois, la joie aussi. Après un moment de délibérations, le jury avait dressé son palmarès. Martine Aumond dira d’ailleurs avant d’appeler les vainqueurs : « Vous nous avez remplis d’émotion à l’écoute de vos plaidoyers, nous qui sommes des militants pour les droits de l’homme. Merci pour cela ! » Dans la catégorie « poème », Nolhan, qui portait le texte de toute sa classe et dont l’énergie n’avait laissé personne indifférent, l’emportait. Il était suivi d’un duo, celui formé par Maëlys et Romane. Enfin, Carolanne fermait le podium. Dans la catégorie des plaidoyers, le nombre de candidats autorisait un classement des cinq meilleures prestations. Tout en haut, avec sa verve à couper le souffle, Ewene (en photo), suivie de Sara Philips, de Floria, de Celya et enfin de Christ. En parallèle, le jury a tenu à accorder deux coups de cœur à deux élèves venus témoigner de leur propre parcours : Abdulah depuis le Pakistan et Thiara depuis la Colombie. La matinée terminée, tous les élèves ont pu regagner leur classe mais avec des images plein la tête et des réflexions à poursuivre. 

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