Ce jeudi 3 novembre s’est tenue à la salle des hauts-quartiers à Saumur, une réunion publique d’information sur les fourmis invasives Tapinoma Magnum qui sévissent sur la ville depuis quelques années maintenant (relire nos articles). La réunion s’est tenue en présence du maire Jackie Goulet, de Loïc Bidault, conseiller municipal en charge du dossier, Damien Courant technicien et Jean-Luc Mercier, maitre de conférences à l’institut de recherche sur la biologie de l’insecte de Tours. Lors de cette réunion, un bilan des actions menées a été dressé ainsi que des actions en cours et à venir. Il n’y avait pas une grande foule à cette réunion en comparaison de la dernière d’avril sur le sujet où les esprits étaient beaucoup plus tendus. Des habitants, des entreprises, Saumur Habitat, le président de la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre Organismes Nuisibles de Maine-et-Loire étaient présents. Pour Loïc Bidault, une si faible participation « est peut-être le signe que le problème commence à se résoudre et que cela est moins épidermique ». Quelques raclements de gorge dans l’assemblée.
Des effets positifs au traitement
La réunion a débuté avec un point sur les connaissances de cette tapinoma Magnum, originaire de la méditerranée. « Sur Saumur, elle serait présente depuis 4 à 6 ans avec une montée en puissance ces dernières années et surtout une présence chez les habitants. Il s’agit d’une espèce envahissante, mais non dangereuse. Ce sont 19.5 hectares qui sont touchés sur Saumur. Elle est aussi présente dans d’autres communes dans toute la France et sur la Vallée de la Loire », souligne Jean-Luc Mercier. La ville de Saumur a rapidement engagé une politique de traitement et de lutte contre l’expansion de cette espèce. « Les espaces publics concernés sont systématiquement traités tous les 15 jours. Les résultats sont vraiment satisfaisants et on s’aperçoit que les populations ne se sont pas développées outre-mesure. Là où on en voyait avant partout sur les routes… il n’y en a plus. Cela ne vaut pas dire que l’on a éradiqué le problème, mais cela montre que le traitement fonctionne et qu’il permet a minima de contenir le développement des Tapinoma Magnum. A noter également que nous menons ces actions sur 3 ans et qu’il convient de noter le développement sur le long terme. D’autant que les connaissances sont aujourd’hui peu développées sur cette espèce », souligne Loïc Bidault. De son côté, Saumur Habitat traite également tous les logements concernés, à savoir 700, lorsque les locataires acceptent, ce qui est le cas à 98%, selon le président de l’office, Philippe Plat.
Augmentation de l’aide financière
Pour les particuliers, le traitement est également recommandé. Pour ce faire et pour inciter les foyers à le faire pour limiter l’expansion du phénomène, la municipalité a mis en place une aide financière. 50 euros par an, et durant trois ans, pour faire venir une entreprise qui pratique un traitement. Cela couvre alors globalement de la moitié à un tiers de la dépense annuelle selon les entreprises et la technique utilisée. « Le nombre de dossiers est assez bas. Nous en avons reçu 25 sur les 200 foyers potentiels concernés. Soit les foyers ont traité et ont tout payé de leur poche, et j’en doute, soit tout le monde ne traite pas. Or la solution à ce problème viendra de l’union des force et uniquement si tout le monde joue le jeu », souligne le maire. Et d’ajouter : « C’est pourquoi, afin de voir si cela est une raison financière, nous avons décidé dès l’année prochaine d’augmenter cette aide à 75 euros par an et par foyer. A noter aussi que nous ne pouvons pas obliger les personnes à traiter tant que l’espèce n’est pas classée comme nuisible. Sinon, cela serait beaucoup plus simple et nous pourrions obliger les personnes à traiter et ainsi assurer une certaine continuité géographique. » Pour les habitants présents à cette soirée, force est de reconnaître que le traitement a été efficace : « Les fourmis sont toujours présentes et cela n’est pas encore parfait. Mais il faut avouer que nous avons pu cet été être dehors, refaire des barbecues, profiter de nos extérieurs alors que cela n’avait pas été possible l’été dernier », souligne l’un d’eux. Une bonne nouvelle donc, d’autant que les conditions météorologiques de cet été ont été particulièrement favorables au développement de la Tapinoma Magnum. Pour les réunions futures, les habitants souhaiteraient « que quelque chose soit mis en place où l’on puisse échanger sur des manières d’opérer pour lutter contre ces fourmis, avoir des conseils pratiques, savoir ce qui marche ou non… ». A suivre donc.
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Commentaires 1
Propriétaire d’un appartement rue Loucheur notre fils n’a pas été convié-ou informé- de cette réunion