Les salariés du groupe RTE à Saumur, dont le site est basé dans la zone Ecoparc, sont entrés en grève ce lundi 7 mars. Un début de semaine qui s’inscrit dans un mouvement général dans le groupe puisque 4 sites sur les 5 que compte l’ouest de la France sont en grève : Nantes pour la 3e semaine, celui de Sologne pour la 2e semaine et celui de Quimper qui est également entré en grève ce lundi. Comme plusieurs entreprises en ce début d’année, les salariés de RTE demandent « une augmentation salariale qui permettrait de retrouver notre pouvoir d’achat ». Pascal Tournecuillert, délégué syndical CGT du site de Saumur explique : « Nous demandons une augmentation de 70 euros bruts par mois. Dans une société où l’inflation est d’environ 2,8%, sans prendre en compte la flambée des prix du carburant, cela devient vraiment difficile. Nous voulons simplement retrouver notre pouvoir d’achat. Certains des salariés, pourtant qualifiés ne gagnent que 1 300 euros nets, soit 60 euros de plus que le SMIC. » La mobilisation était globalement très suivie ce lundi.
Reconnaissance de la main-d’œuvre qualifiée
De son côté, Jean-Marc-Bozzani, animateur régional de la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT estime que « nous avons au sein de cette entreprise des salariés qui sont qualifiés, des techniciens, qui ont des compétences et une expertise. Cela n’est aucunement reconnu. Il est grand temps que cela change, au risque de perdre cette main-d’œuvre qualifiée. Nous avons beaucoup de départs et ce taux de démissions augmente d’année en année. Il faut que l’entreprise soit plus attractive. C’est aberrant de former des jeunes et de ne pas les garder. » Ils estiment également que cette augmentation salariale n’est « qu’un juste retour du travail, de l’engagement, fourni par les personnels. L’entreprise a fait 661 millions d’euros de résultat net, cette augmentation ne représenterait que 2,7% de ce bénéfice. C’est donc tout à fait accessible. Mais cela revient aux actionnaires. On est dans un ultralibéralisme à l’américaine où les employés passent au second plan et où le profit est l’objectif. Nous sommes pourtant un service public. »
Blocage complet du site jusqu’aux négociations
Pour faire aboutir leurs demandes, les salariés de RTE ont bloqué l’ensemble de l’entreprise, « aucun véhicule de peu sortir. » Ils expliquent que pour eux, « le blocage est le seul moyen de se faire entendre et même d’accéder à la table des négociations. Il n’y a aucun dialogue et la direction est totalement fermée. Le pouvoir décisionnel a été concentré dans les hautes sphères de l’entreprise et les responsables locaux et régionaux n’ont plus aucun pouvoir. C’est pourquoi il faut que le blocage soit massif et à l’échelle d’un territoire. » Ils s’engagent donc dans une grève reconductible et se disent prêts à « entrer dans le dur et faire durer le rapport de force. » Ils préviennent : « Pour le moment, nous sommes très respectueux, nous ne dégradons rien, car il s’agit de notre outil de travail auquel nous tenons, nous ne bloquons pas la distribution d’énergie… Si nous ne sommes pas entendus, nous pourrons passer un cap et revendiquer plus durement. »
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