Saumur. Les grévistes de RTE n’auront pas vu les forces de l’ordre ce jeudi

10^e jour de grève pour les employés de RTE à Saumur. Sur les 80 employés du site de Saumur, une soixantaine est en grève depuis lundi 7 mars (relire notre article). Hier, les délégués syndicaux alertaient suite à la menace de la direction de faire intervenir les forces de l’ordre afin de débloquer le site. « Mais nous n’avons eu personne aujourd’hui, mis à part les 2 contrôles d’huissier quotidiens. La direction essaye de mettre des coups de pression pour nous faire lâcher, mais nous ne lâcherons pas », précise l’un des salariés. Les grévistes organisent une rotation de manière à ce qu’une présence soit régulière. « Nous faisons des activités de bureautique, de la préparation de chantier, du rangement, mais aucun véhicule ne rentre ni ne sort et les chantiers ne se font pas. L’électricité continue de circuler dans le réseau, car nous ne voulons pas impacter les particuliers et les entreprises qui ont aussi leur lot de soucis. » Pour le moment la direction reste muette.

Hausse des salaires

Pour rappel, les employés de l’entreprise en charge de l’entretien du réseau électrique demandent une augmentation salariale à la hauteur de l’inflation. « Nous avons eu une augmentation de 0,3% alors que l’inflation est à 3%. Chaque année nous avons une augmentation minable de 0,1 à 0,3%. Nous demandons 5%. C’est tout à fait jouable pour l’entreprise qui a fait 661 millions d’euros de bénéfices et la direction s’est octroyé une augmentation de 26% sur les deux dernières. Notre demande représente 2,7% du total de ces bénéfices. On demande simplement une juste répartition des bénéfices », expliquent les employés sur le piquet de grève désormais bien installés.

Des emplois spécifiques

Les salariés de RTE demandent également à ce que les effectifs soient renforcés, ou à défaut maintenu. « Nous devenons de moins en moins attractifs étant donné que nos métiers sont très spécifiques et que les rémunérations ne sont pas très attrayantes. Un jeune qui débute sera payé à peine 1 400 euros nets alors que l’on demande beaucoup. Nous devons parfois nous déplacer à la semaine, nous travaillons en hauteur jusqu’à 60m de haut, nous devons avoir des compétences électriques, nous devons avoir le permis poids lourd, utiliser des logiciels spécifiques, faire des visites de contrôle avec des drones…toutes ces compétences ne sont pas valorisées et on nous en demande toujours plus. Nous n’avons même pas de prime de risque alors que nous sommes les seuls à travailler sur des lignes ouvertes avec le courant qui passe. Nous avons quelques primes pour les déplacements et autres, mais cela ne rentre pas dans les cotisations pour la retraite. Il est tempos que cela bouge. »