En amont du conseil communautaire ce jeudi à Saumur, le projet pour l’ancienne piscine d’Offard a été officiellement présenté aux élus. En effet, si lors du précédent conseil communautaire le président Jackie Goulet n’avait pas dévoilé les contours du projet, il avait toutefois précisé que celui-ci représentait un investissement de 11 millions d’euros (relire notre article). Pour mémoire, la piscine estivale d’Offard a cessé son activité en 2012. Dès 2017, une réflexion a été engagée pour refaire le site, comprenant alors la piscine et le stade d’athlétisme. La collectivité a souhaité programmer les choses en deux temps, avec une priorité mise sur le stade (relire nos articles ici et ici). En 2023, à l’occasion des vœux, le président de l’agglomération de Saumur avait annoncé qu’une réflexion serait lancée pour penser différemment et proposer autre chose qu’un bassin nordique, particulièrement coûteux sur le plan énergétique et donc financier. Face à la volonté de la collectivité de faire des efforts en matière d’énergie et de consommation d’eau, et face à l’augmentation des charges de personnel, le président avait donc passé une commande politique, particulièrement ambitieuse et difficile à traduire concrètement. C’est à Stéphane Robin, Directeur des politiques sportives, qu’est revenue la charge de cette présentation. « La commande était un projet plus ouvert aux familles, plus durable, avec un coût de fonctionnement plus faible et un équipement complémentaire à ce qui se trouve sur le territoire en étant également unique sur la région au sens large. Un vrai challenge, pas si simple à réaliser, d’autant que le site ne peut pas être pire en termes de contraintes avec une vue directe sur le château donc ce qui implique quelques discussions avec l’architecte des bâtiments de France (ABF), en bord de Loire ce qui nous confronte à la loi sur l’eau et situé en zone rouge du plan inondation (PPRI) », souligne-t-il en préambule.
Les différents équipements proposés
Afin de contourner les contraintes de l’ABF, le projet devrait s’appuyer sur l’existant à l’instar du stade d’athlétisme. Afin de limiter le personnel, l’accueil sera mutualisé avec la piscine d’Offard d’hiver. Cela donnera ensuite sur plusieurs espaces répondant à différents publics : enfants, adolescents, adultes et séniors. Une première zone sera dédiée aux 0/6 ans avec un parcours de l’eau sous toutes ses formes fait de miroir d’eau, de geysers, bruine, rivière… Le tout dans une ambiance végétale et avec très peu de hauteur d’eau ce qui implique qu’il n’y a pas besoin de surveillance en dehors de celle des parents. Le deuxième espace, davantage destiné aux ados et adultes comprendra un générateur de vague de surf de 4 pistes pour surf, bodyboard, bouées et avec des vitesses variables. Un troisième espace comprendra un bassin de plongée, un plongeoir (existant), un mur d’escalade aquatique et un parcours d’aquacross, sorte d’accrobranche aquatique, dont le bassin pourra également service à des cours d’aquagym et d’apprentissage. Enfin, un dernier espace a été imaginé pour la détente avec des jacuzzis, des bains bouillonnants et saunas. Ce chantier représente au total un investissement de 10.7 millions d’euros. L’architecte sera recruté en janvier prochain, pour un permis de construire en septembre/octobre 2025, un début de travaux en juin 2026 et une ouverture pour l’été 2027.
Quel coût ?
Sur le plan pratique, le site sera ouverte du 15 juin au 15 septembre et pourra fonctionner avec 4 Maîtres-Nageurs-Sauveteurs et une personne à l’accueil mutualisé. Les surfaces et profondeurs d’eau seront optimisées pour limiter les charges de chauffage en profitant également de la chaleur estivale. Un nouveau système de récupération de l’eau pour l’arrosage et des calories pour préchauffer l’eau sera installé sur la piscine d’hiver comme cela a été fait au Val de Thouet (relire notre article). Afin de limiter les charges de personnel, les 4 MNS pourraient être transférer de la piscine du Val de Thouet à Saumur, qui fermerait alors l’été en dehors de quelques lignes de nage le matin. La collectivité a fait appel à un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) pour estimer les coûts de fonctionnement et les recettes. Le chiffrage porte donc sur 3 mois et représente un coût de 307 000 euros dont plus de la moitié pour le personnel. « Pour les estimations prévisionnelles de recettes, nous nous sommes basés sur la fréquentation sur deux mois de la piscine du Val de Thouet qui est de 13 500 entrées. On pourrait alors envisager 15 000 entrées (estimation basse) et 30 000 entrées (estimation haute) sur trois mois sur ce site », précise Stéphane Robin. Ainsi, plusieurs formules ont été proposées en fonction du tarif d’entrée fixé à 3, 5 ou 7 euros. Des prix particulièrement bas par rapport à ce qui se pratique sur ce type d’équipements comme les vagues de surf. « En moyenne, les prix pour 30 minutes de vague de surf sont 28 à 35 euros en France. On pourrait donc imaginer des tarifs différenciés selon les espaces à 5 euros pour l’espace classique, 15 euros pour la vague artificielle et 15 euros pour l’espace bien-être. » Cela représenterait alors, sur la basse de 30 000 visiteurs, des recettes de 350 000 euros, soit plus que le coût de fonctionnement selon ces projections.
Exit la natation avec vue
L’élue Sophie Tubiana a fait part de ces doutes et réticences sur le sujet : « Il n’y aura donc pas moyen de nager à l’extérieur et de profiter de la vue ? Ce n’est finalement qu’une gigantesque pataugeoire ! Si en plus on ferme Val de Thouet à la même période, il n’y a donc plus d’endroit pour nager. Quant aux prix, qui, mettra 15 euros pour 30 minutes de surf ? » Ce à quoi le vice-président en charge des affaires sportives, Frédéric Mortier, a répondu que « la commande politique était d’apporter quelque chose de nouveau sur le territoire ». Et Jackie Goulet d’ajouter : « Aujourd’hui le demande a évolué et les piscines ne sont plus utiliser pour nager de manière classique comme on le faisait dans un bassin de 50 mètres. Par ailleurs, l’offre se veut complémentaire à ce qui se trouve sur le territoire avec les piscines d’été, le bassin Millocheau, la piscine couverte d’Offard… Cela traduit notre volonté de dynamique et d’attractivité, à la fois pour les Saumurois, mais aussi pour les touristes. Il nous faut être innovants pour être attractifs. Enfin, ce ne sont pas 15 euros que les gens dépensent actuellement pour aller surfer, mais bien 30 euros. »
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