L’association Aspire est présente sur le territoire depuis maintenant plus de 35 ans. Durant ces quelques décennies, elle a pu voir le monde du travail et plus particulièrement de l’insertion évoluer. « Tout a commencé avec une vielle 4L qui faisait le tour du Saumurois pour récupérer je ne sais comment de vieux objets et les recyclait et redistribuait. Aujourd’hui, nous disposons de nombreuses activités et d’outils de production très qualitatifs et très professionnalisants », raconte la directrice, Claude Noyelle. Si la structure a évolué, sa raison d’être est elle inchangée : « Notre but est d’aider les personnes éloignées de l’emploi à s’insérer dans le monde du travail. Nous leur proposons des missions en même temps que nous les accompagnons dans le projet professionnel. Chaque profil qui vient vers nous est différent. Certains souhaitent répondre à la question de la mobilité qui est un véritable frein à l’emploi en travaillant sur le code ou le permis, certains ont besoin de travailler le savoir-être, d’autres ont besoin de justement dessiner un projet, d’autres encore savent déjà vers quoi ils veulent aller et ont besoin d’accompagnement. » Pour ce faire, Aspire dispose de plusieurs activités. Une partie « services » permet à des personnes d’être mises à disposition durant quelques heures pour des missions de ménage, de propreté, de jardinage ou encore de manutention. Une seconde partie concerne des « chantiers » avec des ressourceries à Saumur et Mazé, une blanchisserie, une équipe de chantier du patrimoine et un garage à Saumur, ainsi qu’un jardin de cocagne à Saint-Macaire-du-Bois dans le Montreuillais. Pour cette partie « chantiers », les contrats ont une durée maximum de 2 ans.
Un besoin de recrutement
L’Aspire est constamment en besoin de recrutement. « En 2021 nous avons cumulé 49 000 heures de mise à disposition et nous avons 65 Équivalents Temps Plein (ETP) sur la partie « chantiers », et 34 ETP sur les « services ». Cela représente globalement 200 personnes. Les profils sont très différents. Certains sont là pour seulement quelques mois, d’autres restent plusieurs années, avec un même objectif : les aider à trouver un emploi pérenne (CDI, formation, CDD de plus de 6 mois). Notre but n’est pas de fidéliser comme une entreprise classique, mais de rendre employables les personnes. Nous sommes donc toujours en recherche de nouveaux profils et de personnes à embaucher. Cette semaine j’ai signé 3 contrats et nous recherchons une dizaine de personnes pour les différents chantiers », précise la directrice. Pour ces recrutements, l’Aspire peut compter sur plusieurs partenaires prescripteurs comme Pôle Emploi ou la Mission Locale. En 2021, l’Aspire est parvenue à honorer toutes ces missions sur la partie services et a donc réussi à embaucher suffisamment de personnes pour les réaliser. « Avec la baisse du chômage, il devient plus difficile de trouver du monde même si celui-ci reste tout de même important. Il ne faut pas perdre à l’esprit qu’il nous faut recruter quasiment en permanence, d’autant que le roulement est très important. Nous ne pouvons compter sur aucune réserve de profils et nous fonctionnons à flux tendu », explique Claude Noyelle.
Une concurrence dans le secteur de l’insertion ?
Si le recrutement de personnes est parfois tendu, notamment en période de faible chômage, quid de l’arrivée d’un nouvel acteur de l’insertion dans le Saumurois avec l’entreprise à but d’emploi Asure, issue du dispositif Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (relire notre article sur le projet Asure) ? Ne va-t-il pas y avoir trop de concurrence sur les activités, les profils recrutés ? C’est en tous cas les craintes qui avaient été émises lors d’un conseil municipal de la ville de Saumur (relire notre article). La première adjointe et présidente du CCAS, Astrid Lelièvre avait alors déclaré être « souvent interpelée sur les grandes difficultés qu’ont les entreprises d’insertion, que ce soit à l’Asprire, L’AIE, Aquasylva, pour pouvoir recruter. »
Pas les mêmes finalités ni cibles
Pour la directrice, l’Aspire et l’EBE Asure ne « sont pas vraiment en concurrence. » Elle développe : « Certes nous travaillons tous deux dans le secteur de l’insertion, mais nos formes et buts sont assez différents. Il me semble que nous divergeons sur le fait que nous travaillons à la réinsertion des personnes en entreprise, ce qui n’est pas forcément le cas d’Asure. Par ailleurs, nous n’avons pas forcément les mêmes cibles. Asure se concentre principalement sur les personnes les plus éloignées de l’emploi. Il faut savoir que lors de la création de ce projet, l’Aspire a beaucoup échangé avec TZCLD. Par ailleurs, l’agglomération Saumur Val de Loire joue un rôle de médiateur et de garant de la non-concurrence, notamment sur les activités. Il y a des filets de sécurité. Je crois qu’il y a un vrai souci de ne pas se faire la guerre, d’autant que le sujet est si important tout comme l’enjeu. »
Des structures complémentaires
Claude Noyelle estime même que les deux structures pourraient être complémentaires : « Nous avons un certain nombre de personnes qui arrivent au bout des deux ans de contrat dans la partie « chantiers » qui ne vont pas vers une entreprise, par exemple parce qu’ils sont trop proches de la retraite et donc difficilement employables. Cela pourrait être une solution pour eux d’intégrer l’entreprise Asure. » Quant aux activités, Aspire possède un jardin dans le Montreuillais et souhaite développer l’emploi dans cette partie du territoire pendant qu’Asure souhaite elle aussi monter un jardin à Montreuil-Bellay pour faire travailler des personnes de la ville. Concurrence ? « Non pas nécessairement », assure une fois encore la directrice de l’Aspire. « Asure souhaite monter un petit jardin, nous, nous avons une grande zone que nous allons agrandir avec 16 employés et distribuons sur un large secteur. Par ailleurs, une fois encore le public n’est pas forcément le même. » Pour aller plus loin, elle estime même qu’il « serait possible de travailler ensemble sur des sujets comme celui-ci. »
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Commentaires 2
J’ai fait un rêve : il y avait le plein emploi, tous les salariés gagnaient suffisament leur vie pour s’assumer seul, les agences pôle emploi, les restos du coeur, le secours populaire, l’aspire et bien d’autres était fermées, c’était le bonheur, le business de la misère était éradiqué
Je connais plein de monde qui sont passés par l’aspire, je n’en connais pas un seul qui a eu une vrai formation et qui a trouvé du travail.