Saumur. Grève à RTE : le jeu de patience continue, pour l’instant

Depuis maintenant 8 semaines, les agents du groupe RTE sont en grève dans de nombreux sites du grand ouest. C’est notamment le cas à Saumur où une bonne partie des agents observent une grève tournante depuis 6 semaines, afin de demander une augmentation salariale pour pallier l’inflation (relire nos articles). Les syndicats et les salariés demandent une augmentation de 5%, toutefois aucune négociation n’a pu se tenir depuis le début du mouvement. Les salariés avaient bloqué le site de Saumur depuis le 7 mars dernier avant que celui-ci ne soit débloqué par les forces de l’ordre le 5 avril (notre article). Depuis, les grévistes poursuivent leur mouvement. Ils ont tenté de rebloquer le site en début de semaine à l’aide de gros véhicules, mais le lendemain, les forces de l’ordre sont venues une nouvelle fois débloquer l’entreprise. « À ce jour, nous avons 41 agents en grève sur la centaine que compte le site de Saumur, sans compter ceux qui sont en arrêt ou en formation. Une fois ce décompte fait, il ne reste plus grand monde », indique Pascal Tournecuillert, délégué syndical CGT. Une fois encore il déplore « qu’il n’y ait pas d’ouverture de négociation ».

« La direction bloque elle-même le site »

Le délégué CGT assure que « nombre de chantiers ne se font pas, la maintenance courante n’est pas réalisée et le dépannage est réduit au strict minimum. Pour le moment le réseau tient, mais on ne sait pas combien de temps. » Selon Pascal Tournecuillert, « la direction craint de nouvelles actions de blocages ». Il assure : « La direction surveille elle-même l’entrée du site pour ne pas qu’il soit de nouveau bloqué. C’est super, les responsables tiennent le piquet de grève pour nous ! La direction a également bloqué tous les véhicules sur le site et annulé plusieurs chantiers par peur qu’on ne laisse les véhicules abandonnés au beau milieu de Saumur. Ils tiennent le piquet pour nous, ils bloquent pour nous », s’amuse-t-il d’un rire jaune. Toutefois, cette absence de discussion et de négociation commence à tendre les équipes et à faire monter la pression. « Les salariés sont très tendus et cela ne nous amuse pas vraiment, nous préfèrerions être au travail dans de bonnes conditions. Les employés sont exaspérés du manque de considération. Pour le moment, les usagers n’ont jamais été pris en otage par notre mouvement, mais au bout d’un moment je ne pourrai plus contenir la grogne et on n’est pas à l’abri d’un blocage du réseau par des actions isolées, même si cela est hors cadre », regrette-t-il.