Ce sont des sujets très administratifs qui ont occupé les conseillers communautaires de l’agglomération Saumur Val de Loire ce jeudi 23 mai réunis pour une séance du conseil. Malgré tout, deux sujets se faisant écho ont été abordés, deux projets de centrales solaires situées à Longué-Jumelles et à Saumur. Le premier projet se situe sur une ancienne sablière exploitée par Lafarge au lieu-dit Les Youïs (relire notre article sur le sujet). Il s’agit de terrains anciennement remaniés, aujourd’hui propriété communale et à proximité immédiate du plan d’eau éponyme. Par ailleurs, le site se situe dans un Espace Naturel Sensible (ENS). Le projet s’étend sur une emprise clôturée de 5,8 ha et d’environ 2,1 ha de surface de modules pour une puissance d’installation de 4,99 MWc (puissance crête installée). Concrètement, le projet prévoit une production annuelle moyenne estimée de 6,48 GWh, soit l’équivalent de la consommation électrique d’environ 2957 habitants. Cette production contribuera aux objectifs fixés par le schéma directeur des énergies renouvelables qui sont de produire 391 GWh avec la filière photovoltaïque d’ici 2050. Il devrait voir le jour d’ici fin 2025 si tout se déroule comme prévu. Depuis 2021, une concertation a été lancée avec la LPO et le CPIE, en coopération avec le bureau d’études accompagnant la commune. Un premier projet mêlant panneaux au sol et panneaux flottants a été présenté, mais n’a pas été validé sur la partie flottante pour des raisons écologiques et des enjeux forts sur l’avifaune. Cette même année, la commune avait demandé une modification du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal pour modifier le classement du périmètre et pouvoir enclencher le projet. Toutefois, celui-ci n’était pas suffisamment avancé concernant l’étude d’impact, et n’avait pu recevoir une réponse favorable de l’Agglomération. Depuis, des études ont été poursuivies et la demande de modification du PLUI a pu être réétudiée ce jeudi 23 mai 2024. Les élus communautaires ont tout d’abord émis un avis favorable sur le projet. L’Agglomération souligne et alerte cependant : « A la lecture de l’étude d’impact, des remarques sont formulées dans la note jointe. Par ailleurs, on constate qu’il y a des incidences notables du projet sur l’environnement, notamment avec une sensibilité du site en matière de biodiversité qui se trouve dans un périmètre d’Espace Naturel Sensible (ENS). » Elle formule ainsi quelques recommandations techniques et environnementales. Les élus ont également acté la mise en conformité du plan d’urbanisme.
Une nouvelle étape pour la centrale solaire de l’aérodrome
L’autre projet de centrale solaire se situe à Saumur, sur le terrain de l’aérodrome de Terrefort. Un sujet qui a fait parler de lui à maintes reprises (relire nos articles sur le sujet). Pour mémoire, la centrale devrait s’étendre sur une surface d’environ 12 ha pour une puissance d’installation de 14,38 MWc et une production annuelle moyenne estimée de 17 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation électrique d’environ 7 511 personnes (environ 25% de la population de la ville de Saumur). Le site actuel est utilisé par des activités d’aéromodélisme (une piste) et paramoteurs (une piste), ainsi que des espaces en prairies temporaires. Ce site est essentiellement entretenu en raison de la présence de ces activités. Pour permettre ce projet, il est nécessaire de déplacer ces activités soit au sud des pistes existantes, voire vers d’autres sites. Pour permettre le déplacement des activités sur l’aérodrome, il sera nécessaire de mener une évolution du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) du secteur Saumur Loire Développement permettant la construction de nouveaux bâtiments à proximité des pistes des parachutistes et des montgolfières. « Le site sur lequel doit être réalisé le projet est classé en zone naturelle (N), ainsi que dans un sous-secteur “Nyr” dans le PLUi SLD approuvé en mars 2020 (et modifié par des procédures postérieures sans incidence sur la zone de projet). Pour la zone N, cette zone a été créée pour identifier un secteur à protéger en raison de son caractère d’espace naturel (prairies de fauches majoritairement). Celle-ci ne permet pas l’implantation de ce type de projet. Pour le sous-secteur “Nyr”, il correspond à l’aérodrome (pistes et bâtiments des associations). Seules les constructions, aménagements et installations liées à l’activité aéronautique sont permises. Aussi, ce classement ne permet pas non plus ce type de projet. Il est donc nécessaire de modifier le classement en créant un STECAL type « Npv », pour lequel un règlement très ciblé sera mis en place, afin de permettre l’implantation de ce projet, tout en prenant en compte les enjeux paysagers et environnementaux du site », précise la délibération votée ce jeudi par les élus communautaires. Il reste encore quelques étapes pour que ce projet ne voie le jour comme le détaille le président de l’Agglo Jackie Goulet : « Le permis de construire a été déposé, c’est désormais au préfet de valider ou non. Ensuite le permis peut être attaqué, comme tout permis. Nous devons également réaliser des études environnementales complémentaires concernant la présence d’une espèce de papillon sur le site. Ensuite, il faudra présenter le dossier auprès de la Commission de Régulation de l’Energie (ndlr fixation des tarifs). Si tout s’enclenche bien comme jusqu’à présent, la centrale devrait être branchée au réseau à la fin 2027. » Un délai autrement plus long et un dossier plus complexe que pour la centrale du Chemin Vert qui avait vu le jour en seulement trois ans et demi. A noter que ces modifications de PLUI occasionneront des concertations publiques.
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