Saumur. Environ 800 manifestants toujours mobilisés contre la réforme des retraites

Alors que les premiers décrets liés à la réforme des retraites ont été publiés au journal officiel, ce mardi 6 juin marquait la 14^e journée de mobilisation contre ladite réforme. Mobilisés depuis le début du mouvement il y a plusieurs mois, les saumurois étaient de nouveau au rendez-vous. Ils se sont retrouvés à partir de 10h sur la place de la Bilange dans le centre-ville de Saumur pour battre le pavé. « Même si les premiers impacts de la loi vont bientôt se faire sentir et que celle-ci a été adoptée, l’opinion des Français elle n’a pas changé. Il y a toujours 90% des travailleurs et travailleurs qui s’opposent à cette réforme. Il y a aussi toujours ce même sentiment de déni de démocratie qui continue de faire rage avec des lois qui passent toujours en force, comme avec le pacte enseignant. Le gouvernement use de stratagèmes pour « gouverner » comme il l’a fait avec l’amendement LIOT. Mais il ne tient qu’à un fil et cela ne sera pas sans conséquences. Le gouvernement ne peut plus gouverner démocratiquement aujourd’hui, il ne veut plus entendre la contestation. Lorsque des militants tentent d’interpeller un membre du gouvernement ou de faire entendre leur mécontentement, ils sont nassés par la police. Il utilise la force qui est à sa disposition. C’est pour tout cela que l’on s’inscrit dans la poursuite de ce que nous avons commencé il y a quelques mois », témoigne Morgane Moureaux, secrétaire de l’union locale FO.

De plus en plus de syndiqués

Si la mobilisation de ce jour n’a certes pas connue de records de participation, avec moins de mille personnes au compteur dans les rues de Saumur et même si ce chiffre reste important pour Saumur, un noyau dur de manifestants était bel et bien toujours au rendez-vous. « Depuis le début du mouvement, les syndicats ont observé une augmentation plus que significative du nombre de salariés syndiqués », poursuit-elle. Même constatation pour les jeunes et lycéens mobilisés depuis le début du mouvement, à l’image de Paul : « Depuis le début du mouvement, nous avons vu que de plus en plus de lycéens s’intéressent aux sujets politiques et de société et de plus en plus se mobilisent durant les manifestations. Même s’ils ne sont pas nécessairement politisés, ils s’intéressent plus à la vie de la cité, ce qui est très importants. Nous organisons à présent de nombreux débats à destination des jeunes sur divers sujets d’actualité qu’ils s’approprient : l’écologie, la mobilisation, la voix des jeunes, parcoursup, la précarité étudiante… On sent qu’aujourd’hui, certains entendent et écoutent les jeunes sans porter de jugement et sans les discréditer. »

« Il faut plus de chahut dans les grandes villes »

Présent depuis les premières semaines, Paul « reste mobilisé » et « espère que les gens continueront de faire entendre leur voix contre ce déni démocratique. » Il estime toutefois que la façon de communiquer ce mécontentement devrait évoluer vers plus de vigueur. « Nous ne pouvons plus faire entendre notre voix qu’une fois tous les 5 ans au travers d’un papier dans les urnes. Il faut nous battre pour les acquis sociaux et contre le dédain du gouvernement. Il est important que des petites villes comme Saumur restent actives sur le sujet pour montrer que nous ne sommes pas las et que nous allons continuer à protester. Je crois à titre personnel qu’il est désormais temps, après de longs mois de contestation calme et respectueuse, qu’il y ait un peu plus de chahut, notamment dans les grandes villes. Le peuple doit récupérer le pouvoir dans un moment où le gouvernement perd en légitimité populaire. C’est une manière de se battre contre la violence institutionnelle et contre un gouvernement corrompu pas les plus riches et puissants », estime le lycéen.