La cohésion d’équipe, est un des maîtres-mots de ce rassemblement comme l’explique Laurent Gallice, directeur de la discipline. “Pour les cavaliers présents aux championnats d’Europe, ce stage est une revue des chevaux après une petite période de repos, avant d’attaquer la saison indoor”, débute Laurent Gallice, concernant les objectifs de ce stage. “Nous avons souhaité rassembler deux groupes de cavaliers pour continuer à travailler sur les valeurs de l’équipe de France et sur la cohésion de groupe afin de poursuivre sur la dynamique impulsée ces derniers mois. C’est également l’occasion de détecter d’autres couples qui pourraient venir en support de l’équipe première en vue des prochaines grandes échéances. Le système Mazarin, présent à Saumur, a guidé le choix de notre lieu de stage et nous remercions l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) de nous avoir accueilli. Comme dans les autres sports, nous devons intégrer la data et la collecte de données pour optimiser les performances de quelques dixièmes.”
Optimiser la performance à travers la collecte de données
Les deux premiers jours de stage ont permis au staff fédéral de revoir les chevaux qui ont concouru aux championnats d’Europe, afin d’effectuer une première revue de l’état de forme des couples. Un travail technique a été réalisé avec Jan Nivelle, intervenant fédéral. Les cavaliers ont présenté leurs chevaux sans exercice imposé, tandis que Stéphane Fresnel, vétérinaire fédéral, a effectué un check-up physique. Le lendemain, l’outil Mazarin, développé par l’IFCE, a permis d’enregistrer de nombreuses données grâce à des capteurs positionnés sur le cavalier – un sur le casque, trois dans le dos – et sur les rênes, la sangle et le tapis. “Grâce à ces capteurs, nous pouvons voir les mouvements du cavalier en trois dimensions et ainsi observer s’il est synchrone avec les mouvements de son cheval, comment il coordonne son haut, milieu et bas du corps, ou encore la répartition des tensions entre sa main et la bouche de son cheval. Nous pouvons également réaliser un focus sur le cheval et connaître la qualité de sa locomotion à partir de ces enregistrements : cadence, rebond, etc.”, exprime Agnès Olivier, chercheuse en sciences du sport et responsable R&D plateau technique IFCE Saumur équitation et performance sportive. Les données ont été enregistrées sur divers mouvements effectués aux trois allures, et les premiers résultats présentés aux cavaliers et au staff fédéral. En plus de cette première expérience permettant d’obtenir des données objectives sur la symétrie des cavaliers et leur fonctionnement, de nombreuses statistiques ont été extraites par Alexis Moreau, podologue du sport et missionné pour le suivi longitudinal des cavaliers. Pour chacun des couples, il a créé des diagrammes de Kiviat (ou diagramme en étoile) permettant d’observer par mouvement les notes obtenues lors des différents Grands Prix présentés en 2023. “La présentation au staff de ces données se fera prochainement. Sophie Dubourg m’a demandé d’être force de proposition, j’ai donc travaillé de mon côté et lors de ce rassemblement, nous avons réalisé un débriefing afin de co-construire et faire évoluer ensemble cet outil sur mesure”, précise Alexis Moreau.
Réunir tous les atouts dont dispose le staff fédéral
En parallèle des ateliers à cheval, des réveils musculaires ont été organisés avec Charles Le Navenec, préparateur physique et réathlétiseur, afin de sensibiliser les athlètes à l’importance du renforcement musculaire, avec des exercices axés autour du bassin le second jour. Les sessions se sont achevées par des exercices de proprioception. Charles Le Navenec et Alexis Moreau ont également reçu en duo les cavaliers pour des entretiens individuels afin de leur proposer des routines personnalisées, dans la continuité du travail déjà effectué lors du stage à Lamotte-Beuvron en avril. Une collaboration qui fait sens et permet d’adapter un discours commun où l’information voyage plus rapidement. “Nous sommes en plein dans l’optimisation de la performance, où nous faisons parler les athlètes de l’invisible. Ils peuvent évoquer des dysfonctions sans parler de douleurs, il s’agit donc de les contourner. Une bonne dynamique se met en place et nous sommes sur la bonne voie”, confie Alexis Moreau. Des entretiens individuels avec Julien Deville, préparateur mental, Davy Delaire et Jean-Luc Force, de la cellule haute performance de la DTN étaient au programme, ainsi que des réunions de groupe avec notamment une intervention de Jan Nivelle sur la présentation des chevaux en compétition. On notera enfin la présence lors du stage de Jean-Pierre Guyomarc’h, référent équitation pour l’Agence nationale du sport (ANS) qui a vocation à accompagner les sportifs et équipes identifiés avec un potentiel de médaille. Proche des milieux du saut d’obstacles et du complet, il a pu faire la connaissance des cavaliers de dressage, dont les bons résultats ne lui ont pas échappé : “Je leur explique le rôle que peut avoir l’ANS. Nous sommes un peu l’équipe derrière l’équipe, la fédération fait déjà beaucoup pour ses athlètes, plusieurs dispositifs sont déjà mis en place. Si à notre niveau, nous pouvons contribuer à sécuriser les projets de performances individuels et collectifs, c’est avec plaisir que nous le faisons. Nous sommes contents de voir la dynamique qui s’est mise en place en dressage, avec une organisation et un staff ambitieux.”
Identifier et suivre les couples à fort potentiel
Le vendredi 13 et le samedi 14 octobre, 15 cavaliers ayant concouru jusqu’en CDI 4* ont été convoqués. L’objectif de ce rendez-vous est de contribuer à étoffer le réservoir de chevaux compétitifs en vue des Jeux olympiques de Paris, mais également de préparer l’avenir et les prochaines échéances à venir.
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