Ce dimanche soir, à peine les résultats du vote en France était tombés que le président de la République, Emmanuel Macron a annoncé aux Français, lors d’une allocution télévisée, qu’il allait dissoudre l’Assemblée nationale. En effet, selon l’article 12 de la Constitution, « Le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents des Assemblées, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. L’Assemblée nationale se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection. Si cette réunion a lieu en dehors de la période prévue pour la session ordinaire, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze jours. Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit ces élections. » Le président de la République a également annoncé que des élections législatives se tiendront le 30 juin (1er tour) et le 7 juillet 2024 (2nd tour). La dissolution permet au président de la République de résoudre une crise ou un blocage institutionnel en cours ou à venir. En attendant, tous les travaux de l’Assemblée nationale sont suspendus.
« Offrir l’Assemblée nationale au mouvement de Marine Le Pen »
Jackie Goulet, le maire de Saumur, divers gauche, a témoigné ce dimanche soir à l’issue des résultats et a fait part de ses craintes quant à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par le président de la République : « La participation a été plus forte que prévue ce qui, en soi, est une bonne chose. Le Rassemblement national et Reconquête obtiennent 38%. Cela interpelle évidemment. Les électeurs ont leurs raisons et il convient d’en tenir compte. La Gauche dans son ensemble fait un résultat honorable. Quant à l’annonce de dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par le président de la République, elle est assez déconcertante. Personne ne s’y attendait, notamment à ce moment précis, même si sur le plan intellectuel, on pouvait comprendre une telle nécessité à court terme. Les résultats n’étaient pas clos qu’Emmanuel Macron a donné information de cette nouvelle sans nul doute anticipée. C’est vraiment étonnant et dangereux pour notre vie démocratique. Le risque est considérable d’offrir l’Assemblée nationale au mouvement de Marine Le Pen. »
« Une dissolution qui met en danger la démocratie »
De son côté le Parti Radical de Gauche du Maine-et-Loire dénonce également « une dissolution qui met en danger la démocratie ». Emmanuel Drouin, référent du PRG en Maine-et-Loire témoigne : « Avec une politique antisociale rejetée par les Angevins, le Président de la République aura réussi le tour de force de mettre l’extrême droite en tête en Maine-et-Loire. Force est de constater que le rejet de la réforme des retraites aura davantage profité à l’extrême droite qu’à la gauche. Pourtant, la gauche pro européenne aura fait un score honorable dans le Maine-et-Loire. Le Parti radical de Gauche de Maine-et-Loire appelle d’ores et déjà d’unir tous les républicains humanistes, celles et ceux qui partagent les valeurs démocratiques et républicaines, celles et ceux qui veulent réinventer le pays pour lui redonner espoir. »
« Macron choisit l’extrême-droite ! »
La France Insoumise de Maine-et-Loire appelle quant à elle à l’union de la gauche. « La décision d’Emmanuel Macron est claire. Il a choisi de prendre le risque d’offrir le pouvoir au RN dans la foulée de son succès aux Européennes, montrant ainsi son mépris des valeurs de notre République. Ce faisant, il s’est exclus lui-même du «champ républicain». La France Insoumise 49 appelle donc toute la gauche à se réunir sur le programme de la NUPES, comme le demandent les électeurs d’après tous les sondages, pour faire un véritable barrage à l’extrême-droite. Cette union, qui aurait permis à la gauche d’éviter une victoire de l’extrême-droite aux européennes, doit se réaliser au plus vite pour lancer une dynamique, seule capable d’empêcher la démocratie de sombrer. Ceux qui, pour des raisons de stratégie électoraliste ou d’intérêt personnel, opposeraient un refus cette union seraient comptables de ses conséquences. »
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