Saumur. Des étudiants veulent faire entendre les moins du PLUS

De nombreux secteurs se sont mobilisés ce jeudi 27 janvier pour répondre à un appel général à la grève (notre article par ailleurs). Si l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail étaient les principaux éléments déclencheurs de cette mobilisation pour bon nombre, d’autres avaient un autre message à faire entendre. C’était le cas d’un groupe d’étudiants du pôle universitaire de Saumur, en première année de licence valorisation touristique à l’ESTHUA et syndiqués à l’UNEF. Eux aussi déplorent des conditions de travail et de vie au sein de ce tout nouvel équipement flambant neuf.

Manque d’un point restauration adapté

Premier des problèmes, largement relayé et évoqué depuis le lancement de ce bâtiment : l’absence de pôle de restauration. « Nous n’avons rien de prévu pour nous restaurer le midi. Nous sommes obligés d’aller dans les boulangeries alentour, de prendre dans les distributeurs et d’ensuite manger dans le hall. Cela pose plusieurs problèmes. Tout d’abord cela représente un coût important, notamment pour nous étudiants qui n’avons pas de gros revenus, voire pas de revenus. Par ailleurs, le choix est très limité, nous avons seulement le droit à des sandwichs ou des snacks. Ne parlons même pas de ceux qui ont des régimes particuliers pour qui cela doit être très compliqué. En plus, c’est un peu la règle du premier arrivé, premier servi. Boulangeries et distributeurs sont pris d’assaut et si vous arrivez tard, vous prenez ce qui reste et puis c’est tout. Nous avons bien eu deux Food truck de mis à disposition, mais là encore c’était totalement décalé avec la clientèle visée. On nous proposait uniquement des burgers et des pizzas et les menus étaient à 9 euros, autant dire inaccessible pour nous étudiants. Cela n’a aucun sens. Cela représente un coût de 45 euros par semaine pour manger le midi durant les cours, alors que dans certains endroits des tickets de restauration étudiante à 1 euro ont été mis en place, soit 5 euros par semaine ! » Les jeunes étudiants regrettent aussi qu’il faille faire la queue durant plusieurs dizaines de minutes le midi pour récupérer leur sandwich, alors qu’il ne dispose que d’une heure de pause. Même si un lieu de restauration est prévu dans les années à venir par l’agglomération : « Ce sera un peu tard puisque c’est maintenant que nous en avons besoin. Cela risque de faire fuir les jeunes vers d’autres villes étudiantes bien mieux équipées et adaptées », estiment-ils.

Et la bibliothèque ? Les transports ?

L’autre point négatif pour les étudiants du PLUS, le nom choisit pour le pôle de formation, est l’absence de bibliothèque. « Le site dispose bien d’une bibliothèque, mais celle-ci est réservée aux étudiants infirmiers. On nous dit qu’il faut que nous allions à la médiathèque de Saumur, située en centre-ville. Or, celle-ci ferme ses portes à 17h, donc bien avant que nous ayons terminé notre journée. En plus, elle n’est pas vraiment à côté. Donc, nous n’y allons pas, tout simplement. Cela n’est pas compatible avec notre rythme de travail. Une fois encore cela n’a pas été pensé et n’a aucun sens », regrettent les étudiants. Les étudiants ne semblent pas pouvoir non plus compter sur les transports en commun de la ville pour se déplacer. « Pour ma part, mon appartement se situe au Chemin Vert. Ce n’est donc pas vraiment tout à côté du pôle universitaire. Mais de toute façon nous n’avons pas vraiment eu le choix, puisqu’il n’y a pas de résidence étudiante ici. Le soir le dernier bus passe plus d’une demi-heure plus tôt que la fin de mes cours. Soit je ne vais pas au cours, soit je pars à la moitié du cours, soit je dois rentrer à pied avec 50 minutes de marche », témoigne l’un des étudiants. Même constat pour sa camarade qui loge à Bagneux. « Il y a un paradoxe entre la volonté de la vile de développer des équipements pour rajeunir la population et faire venir des étudiants et le fait qu’elle ne fasse rien pour s’adapter à cette population et ses besoins. On a le sentiment d’être la promotion test qui essuie les plâtres et voit ce qui fonctionne ou pas, en encaissant constamment les manques de ce pôle. C’est bien beau d’avoir un superbe bâtiment moderne et très bien fait sur le plan architectural, mais dans les faits il y a beaucoup de choses qui n’ont pas été pensées pour les étudiants », concluent-ils.