Saumur. Des ateliers et témoignages pour lutter contre les violences faites aux femmes

Ce lundi 25 novembre se déroule la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Un sujet et un défi sociétal qu’il convient encore de faire évoluer pour tenter de réduire et endiguer le phénomène. Pour mémoire, 134 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint en 2023. Cette journée ambitionne de sensibiliser et d’informer sur les comportements à risques, notamment au sein des jeunes couples et dans le contexte numérique, où les violences se banalisent. En ce sens, la ville de Saumur a organisé une journée d’actions ce lundi.

Ce matin, des ateliers thématiques se sont déroulés au sein de la salle de l’abbatiale au château de Saumur à destination des élèves de Seconde et de CAP. « Nous souhaitions toucher autant un public féminin que masculin et ne pas seulement s’adresser à un public déjà acquis à la cause et sensibilisé en programmant un forum ouvert à tous. L’idée est vraiment d’offrir un temps d’échange où le dialogue est ouvert et de semer des graines dans l’esprit des plus jeunes », souligne Astrid Lelièvre, 1ere adjointe de la ville de Saumur en charge des solidarités. Et Delphine Foussier, responsable du Centre Social Jacques Percereau d’ajouter : « L’idée est de programmer chaque année des actions auprès des lycéens, à tous les niveaux et d’analyser avec les équipes pédagogiques l’évolution des mentalités sur le sujet. » Des ateliers de sensibilisation au respect du corps et au consentement ; de socio-esthétique ; autour des idées reçues ; autour des dangers et de la violence en ligne ; sur le fait d’être témoin de violence et comment réagir…

Charline Van Snick et Delphine Foussier autour de l’équipe O.S l’asso qui lutte contre les discriminations et les préjugés.

Un témoignage de haut-niveau

Une zone anti-préjugés sur les violences sexuelles et sexistes dans le sport également été aménagée ce lundi matin. Charline Van Snick, ancienne judokate olympique belge, était présente lors de cet événement pour témoigner de son parcours et de son engagement contre les violences. Victime elle-même de violences conjugales, Charline s’implique activement dans la sensibilisation auprès des jeunes et des sportifs. Son témoignage lors de l’atelier « Zap les idées reçues » a été l’occasion d’aborder des thématiques souvent occultées, telles que les violences dans le monde sportif et la résilience par le sport. « Lorsque l’on échange avec les jeunes, beaucoup pense encore qu’il y a une différence, notamment dans le sport, entre les femmes et les hommes. Mais au fil de l’échange je leur montre que ce sui fait la différence c’est le traitement différent qui leur ait accordé en termes de temps d’entrainement, d’infrastructure, de la chance qu’on leur laisse… Nous ne partons pas de la même ligne de départ et cela demande aujourd’hui beaucoup plus d’effort pour une femme d’atteindre le haut niveau. En plus de ces inégalités, les femmes subissent énormément de violences, sexistes et sexuelles. Des violences qu’il n’est pas toujours facile de dénoncer, car bien souvent encore aujourd’hui, lorsque les sportives parlent, c’est leur carrière qui est brisé et pas celle des agresseurs ! Il y a encore du travail à mener pour faire évoluer les choses, pour que chacun se rende compte des violences et d’où placer les limites. C’est pourquoi ces temps de sensibilisation sont essentiels », témoigne-t-elle.

Des jeunes garçons attirés par le masculinisme

Si les choses évoluent, lentement, dans la société, notamment sur la question du consentement et sur la libération de la parole par le truchement de différents mouvements (Me too, Balance ton porc, Balance ton sport…), le chemin semble encore particulièrement long. « D’un côté les femmes osent plus prendre la parole et se saisissent plus facilement de leur droit. Elles se rendent également beaucoup plus compte du sexisme ordinaire. Mais de l’autre, on voit monter une tendance masculiniste, un mouvement venu des Etats-Unis, notamment chez les jeunes à la faveur des réseaux sociaux inondés de ces contenus. Ce mouvement veut faire croire que les femmes doivent être dominées. L’équilibre est donc très fragile », commentent Delphine Foussier et Charline Van Snick.

Des ateliers pour le grand public

Des ateliers pour le grand public se tiendront également ce lundi 25 novembre dans la salle de l’Abbatiale au Château de Saumur. Les ateliers de 18h à 20h sont ouverts à tous et proposent une approche interactive et éducative.
– Atelier « Se connaître, se respecter » : Sensibilisation au respect du corps et au consentement. Intervenantes : Virginie Texier-Cottenet (sage-femme) et Delphine Goislot (animatrice au centre de santé sexuelle).
– Autodéfense juridique : Comment se défendre légalement face aux violences ? Intervenant : France Victimes.
– Bingo du Love : Les violences amoureuses. Intervenant : Solidarités Femmes.
– ZAP les idées reçues ! : Création d’une Zone Anti-Préjugés sur les violences dans le milieu sportif et au domicile. Intervenants : Charline Van Snick, OS L’Association et des professionnels de la Maison Départemental des Solidarités La conférence de Charline Van Snick sera diffusée en direct via Teams à l’adresse suivante : https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_ODliYzFhZTktOWM4NS00ZmZmLTgyMjktNzgxOWViOWNjMDYz%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%2209e9a4a6-b7dd-4a79-9ebd-9efaf712b92e%22%2c%22Oid%22%3a%22444dca37-c389-405c-8b80-0a714470e6b7%22%7d.
– Quizz sur l’égalité dans le sport : Intervenants : Centre social Jacques Percereau et l’association Profession Sports et Loisirs.

A noter :
– Le site arretonslesviolences.gouv.fr oriente vers des numéros d’appel ou la plateforme de signalement en ligne des violences conjugales, sexuelles ou sexistes.
– La ligne d’écoute 3919 pour les femmes victimes de violences, est joignable 24 h/24 et 7 jours sur 7, y compris par les personnes sourdes ou ayant des troubles du langage. Il s’agit d’un numéro d’écoute national destiné : aux femmes victimes de violences ; à leur entourage ; aux professionnels concernés. Anonyme et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM. Ce numéro permet d’assurer une écoute et une information, et, en fonction des demandes, effectue une orientation adaptée vers des dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. Le 3919 ne traite pas les situations d’urgence (ce n’est pas un service de police ou de gendarmerie). L’appel ne figure pas sur les factures de téléphone.
– Le « 08 victimes » (08 842 846 37) : Un numéro dédié à toutes les victimes de violences quel que soit le préjudice subi. Victimes ou témoins de harcèlement peuvent contacter le 08 Victimes, 7 jour/7, de 9h à 21h. Ce numéro est non surtaxé.

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