La géographie des quartiers politiques de la ville est définie par l’Etat sur la base d’un critère unique de pauvreté où des habitants d’un quartier, d’au moins 1 000 personnes, ont des revenus inférieurs à 60% du revenu médian (1130 euros par mois). A Saumur, le quartier retenu est donc composé de « deux zones vécues comme distinctes par les habitants », bien que voisines : Le Chemin Vert et les Hauts Quartiers. « Les interactions y sont limitées et la côte qui mène aux Hauts Quartiers semble être vécue comme un obstacle », analyse la ville de Saumur. Ces quartiers bénéficient depuis 2005 d’un grand plan de requalification et de rénovation urbaine. Le Chemin Vert est actuellement en pleine évolution avec le plan « Objectif Chemin Vert » déployé par la municipalité pour redonner un nouveau souffle au quartier et qui devrait être terminé fin 2025 (relire notre article sur le sujet). Malgré ces différents aménagements et la politique de la ville, les écarts entre les habitants du quartier prioritaire et le reste de la ville se creusent. « Le taux de pauvreté dans le quartier est globalement constant entre 2009 et 2019 avec 44% en moyenne, mais le taux d’emploi s’est considérablement dégradé », précise la ville. A noter, par ailleurs, que ce quartier prioritaire compte environ 3 600 habitants, soit 12% de la population de la ville de Saumur. C’est aussi un quartier relativement jeune avec plus de 34% de sa population qui a moins de 25 ans. Il est également particulièrement bien équipé en matière de services, commerces, santé, éducation, tissu associatif, transport, grand âge.
Pourquoi un contrat de ville ?
La politique de la ville vise donc à réduire ces inégalités sociales et à améliorer le quotidien des habitants de ces quartiers. C’est également là qu’intervient le contrat de ville, document par lequel de nombreux partenaires mettent en place des solutions et des projets. Il est défini pour une période de 6 années. Celui signé ce lundi courra donc jusqu’en 2030. Il a été signé par la ville de Saumur, l’agglomération Saumur Val de Loire, le préfet de Maine-et-Loire, le Département, la Région, le bailleur social Saumur Habitat, l’Education nationale, l’Agence Régionale de Santé, la Caisse d’Allocations Familiales, France Travail et la Banque des territoires. Autant d’acteurs ayant un rôle à jouer dans ce travail d’égalité sociale. Il est axé autour de quatre grandes priorités : développer un quartier tranquille pour favoriser le bien vivre ensemble ; le plein emploi ; la transition écologique et énergétique et l’éducation et le grand âge. Une feuille de route sera établie chaque année pour décliner plus précisément les orientations et les actions à mettre en place. « Mon seul objectif est que ce quartier prioritaire n’en soit plus un à l’avenir et qu’il ne soit qu’un quartier de Saumur », a souligné le maire Jackie Goulet. Ce contrat de ville s’appuie également sur un conseil citoyen composé d’habitants, associations et partenaires locaux qui souhaitent s’impliquer et défendre les intérêts des résidents dans leur globalité. Il peut ainsi proposer des sujets, il participe au comité de pilotage, il est le lien entre ces entités et la population.
Des investissements de taille au Chemin Vert
En amont de la signature de ce contrat de ville 2024/2030, les partenaires ont procédé à un tour à pied, et sous la pluie, du quartier du Chemin Vert pour aborder les nouveautés en cours de construction. La question du logement a été centrale avec la rénovation de nombreux immeubles, et la déconstruction prochaine de trois tours (Schweitzer et Gay Lussac) qui devraient ne plus faire partie du paysage d’ici septembre octobre. Environ 200 familles ont ainsi été relogées. Ce sont au total 41 millions d’euros qui sont investis dans le logement sur ce quartier. « Cela permettra notamment d’y installer la future cour artisanale qui accueillera 12 ateliers de 60 à 120m2 au rez-de-chaussée, 1 300m2 de bureau au premier étage et un autre niveau encore qui sera laissé brut, mais qui pourra aisément être construit à l’avenir pour agrandir le site », explique Grégory Pierre, vice-président de l’Agglo en charge de l’artisanat et du commerce. Le groupe s’est également déplacé devant l’Ile des Enfants qui « deviendra d’ici novembre 2025, la maison des sports de combat. Les étages seront dédiés à l’agglomération pour y faire du développement économique. La Mission locale et Habitat Solidaire occuperont une partie des locaux », précise le président-maire Jackie Goulet. Un chantier de près de 8 millions d’euros. Un peu plus loin, le chantier du futur espace socio-culturel et de jeunesse. Il accueillera prochainement deux associations : la SCOOPE et l’Elan Saumurois. « Il comportera également une salle de spectacle d’une centaine de places dédiée aux groupes de musique locaux, au théâtre amateur… pour qu’ils puissent se produire », précise le maire. Une enveloppe d’environ 5 millions d’euros cette fois-ci. Enfin, la visite s’est terminée par le collège Pierre Mendès-France, l’occasion pour l’adjointe Astrid Lelièvre de rappeler la volonté de la ville de Saumur de voir émerger sur ce quartier une cité éducative pour prendre en charge et « accompagner la jeunesse de 0 à 25 ans sur ce quartier qui compte déjà des associations, des crèches, une ludothèque, un collège et des habitants. » Un vœu entendu par le préfet et le directeur académique qui assurent qu’ils appuieront et soutiendront ces dossiers, comme le fait de passer l’espace Jacques Percereau en France Services.
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