Début 2024, l’agglomération et la ville de Saumur avaient fait l’objet d’un rapport de la Chambre Régional des Comptes sur la gestion financière, administrative et organisationnelle de ces collectivités (relire notre article). Un an après, elles dressent le bilan de ce qui a été mis en place pour suivre les recommandations de la CRC. Les deux bilans étant très proches – il faut dire que les deux entités sont gérées par la même tête à savoir Jackie Goulet – les réponses apportées le sont aussi. Ce mercredi en conseil municipal, le maire a donc relaté toutes les modifications mises en place ces derniers mois. La collectivité a renforcé la transparence des dossiers en donnant systématiquement l’ensemble de la documentation et en présentant les grands dossiers aux élus et à la population, même si tous ces documents étaient déjà disponibles auparavant, mais la distribution de ces informations n’était pas automatique. C’est désormais chose faite. La ville affiche dorénavant dans les annexes du compte administratif les subventions en nature octroyées aux associations (mise à disposition de matériel, agents…). La ville et l’agglomération ont également embauché (50% chacune) un contrôleur de gestion. « Il agit sur demande du maire ou président. Lorsque je vois un dossier qui me semble étonnant, par exemple lorsque nous avons des dépenses plus élevées sur un poste en particulier en comparaison avec une ville de même strate, je peux lui demander de creuser et de synthétiser et simplifier les choses afin de pouvoir prendre des décisions politiques ensuite. C’est une recommandation assez judicieuse, notamment en ces temps où il faut être particulièrement vigilant pour contrôler et baisser les frais de fonctionnement », souligne l’édile. D’autres mesures d’écritures budgétaires ont été prises par la collectivité ainsi qu’une modernisation et une fiabilisation du système d’information.
Un taux d’exécution faible à relativiser
Concernant le taux d’exécution des investissements de la collectivité, la CRC évoquait dans son rapport une dégradation entre 2021 et 2022. Une baisse à remettre en perspective selon Jackie Goulet : « Nous étions dans une période de Covid où les entreprises étaient surchargées et où nous accusions un certain retard sur les chantiers. Cette situation a été la même partout en France. Il faut aussi se dire que nous étions à 65% de réalisations sur un budget d’investissement de 20 millions d’euros. Avant mon mandat, la norme était un taux de 65% sur un budget de 10 millions. En 2024, nous avons atteint un taux de réalisation de 92.45% sur un budget d’investissement de 20 millions d’euros également. »
Du changement autour du maire
Enfin, l’un des derniers points qu’avait relevé la CRC était le fait que le directeur de la communication soit également le chef de cabinet, qui était aussi directeur du château et en charge du dossier cheval. Pour Jackie Goulet : « C’est le cas dans la moitié des villes de cette taille. Ce fonctionnement est beaucoup plus efficient. C’est pourquoi nous avons écrit aux parlementaires pour faire évoluer la loi et pour que nous soyons plus libres d’administrer nos collectivités comme nous l’entendons. » Quoi qu’il en soit, le problème a été résolu suite au départ de Lambert Creuxlebois qui occupait alors toutes ces fonctions. « Sans son départ, nous n’aurions rien changé, mais cela a été l’occasion de se mettre à la page, même si nous ne sommes pas d’accord sur le principe de fonctionnement ». Le maire a donc réorganisé son entourage. C’est le chef de cabinet Benjamin Alleix qui devient directeur de Cabinet. Une cheffe de cabinet, Constance Lardier a été recrutée. « Ce sont deux profils qui se complète. Benjamin est davantage juriste et Constance vient du monde de la communication », précise l’élu. La direction de la communication justement, a été confiée à Elsa Guerin qui était déjà présente dans les équipes de la collectivité. Enfin, le château a été mis entre les mains du Directeur Général des Services, Yves Leprêtre, avec le soutien de la conservatrice Estelle Géraud. « Le château est aujourd’hui un sujet qui tourne tout seul après le gros travail de dépoussiérage que nous avons mené ces dernières années. Nous sommes dans une bonne dynamique et avons atteint l’objectif de 130 000 visiteurs par an. Pour atteindre un autre objectif, 200 000 visiteurs, il faudra voir plus loin, proposer autre chose et moderniser l’offre », conclut Jackie Goulet. A une époque où le gouvernement appelle les collectivités à être plus regardantes sur leurs dépenses, la réglementation semble voir les choses autrement et oblige celles-ci à multiplier les postes et les embauches, et donc à paradoxalement augmenter les coûts.
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