Saumur. Anjou vélo Vintage 2022 n’aura pas lieu

Dans un courrier, Jackie Goulet justifie cette décision, « prise à regret » : D’une part, la complexité de la formule de la délégation de service public, trop contraignante pour les opérateurs, ce qui a conduit ces derniers mois à deux procédures de consultation infructueuses. D’autre part, le contexte sanitaire de ces deux dernières années qui a pu mettre en difficulté économique les entreprises d’événementiel. Ce mardi 15 février, il a tenu une conférence de presse en présence de la vice-présidente en charge du tourisme, Sandrine Lion. Le président Jackie Goulet a annoncé avoir pris la décision d’annuler l’édition 2022 d’Anjou Vélo Vintage. « Je sais que cela va faire réagir et va désoler bon nombre de personnes, que cela va impacter les professionnels du tourisme et de l’hébergement. Mais malheureusement, nous y étions contraints, car Anjou Vélo Vintage ne peut se tenir que dans un cadre juridique correct et encadré, ce qui n’était pas tout à fait le cas jusqu’à maintenant. Des maires y compris en Maine-et-Loire se sont retrouvés devant les tribunaux pour des situations similaires. Je suis conscient que nombreux sont ceux qui diront qu’ils ont la solution idéale, que je suis un nul. Mais je préfère être un nul libre qu’un bon en prison », témoigne le président.

Un premier appel d’offres infructueux

En 2020, la première convention pour l’organisation d’Anjou Vélo Vintage (AVV) prenait fin. L’édition de 2020 n’ayant pu se tenir en raison du contexte sanitaire, celle-ci a été exceptionnellement repoussée en 2021 lors du premier weekend d’août. « Nous devions cependant revoir le fonctionnement d’AVV puisque son organisation n’était pas vraiment très claire et pas tout à fait légale. Les services de l’État (n.d.l.r via la Cour des Comptes) nous avaient alertés plusieurs fois sur ce fonctionnement à la limite. Il nous fallait donc trouver une nouvelle méthode pour organiser AVV. La Délégation de Service Public (DSP) est l’un des seuls moyens juridiques dont dispose une collectivité pour organiser un tel événement. À noter d’ailleurs que ce type d’événement est rarement si ce n’est jamais à l’échelle nationale portée par une collectivité, mais bien souvent par une association », expliquent Jackie Goulet et Sandrine Lion. Un premier appel d’offres avait alors été lancé pour une DSP d’une durée de 5 ans avec une entreprise. 24 dossiers avaient été retirés, mais une seule entreprise avait alors répondu. « Cette réponse ne correspondait en plus pas au cahier des charges de l’appel d’offres », précise le président Goulet.

Un second pas plus concluant

L’agglomération a donc concerté les entreprises pour adapter le cahier des charges et proposer un deuxième appel d’offres, qui vient de se terminer. « Nous avons allégé le dispositif en prenant à notre charge la sécurisation de la levée de la Loire, la gestion des déchets, en augmentant la subvention de 110 000 à 150 000 euros et laissé l’entreprise libre concernant le tarif de l’événement. Quelques points comme ceux-là ont donc été modifiés », précise Jackie Goulet. Toutefois, cela ne semble pas avoir été suffisant puisqu’aucune entreprise n’a répondu à ce deuxième appel d’offres. 22 dossiers anonymes avaient été retirés et 9 nominatifs. « Il y a plusieurs points qui ont effrayé les entreprises. Tout d’abord, nous sortons d’une période de crise sanitaire durant laquelle l’activité des entreprises de l’événementiel a été fortement impactée et celles-ci ont dû piocher dans leur trésorerie. Elles ne souhaitaient donc pas prendre de risque et la DSP leur faisait porter la responsabilité financière en cas de problème : annulation, nombre de participants trop faible… Par ailleurs, une DSP implique que l’entreprise choisie affiche de manière transparente absolument tout dans l’organisation de l’événement : Contrats, adresses, prestataires, rémunérations… Autrement dit l’entreprise révèle tout son savoir-faire, et pas seulement pour cet événement en particulier, mais sur l’organisation d’un évènement en général. Cela aucune entreprise n’a pu s’y résoudre, cela relève du secret des affaires », développe Jackie Goulet.

Anjou Vélo Vintage reviendra en 2023

L’agglomération fait donc travailler les services juridiques et les services de l’État actuellement pour trouver une nouvelle forme quant à l’organisation d’Anjou Vélo Vintage. « Nous devrions réunir un conseil extraordinaire en mars à la ville et à l’agglomération pour présenter le fonctionnement qui aura été retenu. Quoi qu’il en soit, durant tout mon mandat, que ce soit celui de maire ou de président d’agglo, je ne revendrai pas la marque Anjou Vélo Vintage et nous ferons Anjou Vélo Vintage quoiqu’il advienne en 2023, avec un fonctionnement ou un autre », indique le président. Un conventionnement sera acté normalement pour 2023/2027 d’ici la fin de l’été 2022. Le fondement même d’Anjou Vélo Vintage, ses randos, son village, ses animations ne devrait pas non plus changer et la recette restera la même. « Nous tenons véritablement à ce qu’Anjou Vélo Vintage perdure et puisse continuer à faire vivre le Saumurois », commente Sandrine Lion.

D’autres animations estivales

D’ici là le Saumurois ne restera pas sans animations estivales. « Je sais que cela ne sera pas tout à fait pareil sans Anjou Vélo Vintage et que cela participe à l’image du Saumurois. Toutefois, le territoire ne reste pas sans animation. Il y aura toujours Saumur Anim, le Caroussel sous sa nouvelle forme, les Journées du Livre et du Vin, les Grandes Tablées et avant l’été des événements viticoles comme les salons de la Dive Bouteille et La Levée de la Loire au parc des Expositions du Breil, ainsi que la Paulée d’Anjou au château de Saumur », rassure Jackie Goulet (relire notre article sur les grands événements en Saumurois).