Santé. Des pharmacies de garde fermées ce weekend avant une grande mobilisation le 30 mai

Le 18 avril dernier, l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO) annonçait une grande journée de mobilisation le 30 mai pour alerter les patients sur le risque de déserts pharmaceutiques et préserver l’accès aux soins pour tous les patients. En amont de cette journée, les pharmaciens observeront une grève des gardes ce week-end de la Pentecôte pour marquer leur détermination et attirer l'attention sur les défis et les dangers auxquels fait face la profession.

Nous vous en parlions dans un précédent article, les pharmacies se mobilisent depuis plusieurs semaines contre le risque de désertification pharmaceutiques, les pénuries de médicaments, face à la dérégularisation et la vente en ligne de médicaments. Ce mouvement de contestation se déroule en plus actes comme nous le mentionnions il y a quelques semaines. Depuis le 18 avril, les pharmaciens ont déjà commencé à informer et sensibiliser leurs patients ainsi que les élus locaux sur les enjeux cruciaux qui motivent cette mobilisation via une pétition en ligne et en pharmacie, qui recense déjà des milliers de signatures. Deuxième étape avant la grande journée de mobilisation du 30 mai, cette grève des gardes organisée localement par les syndicats s’appliquera partout sur le territoire du samedi 18 au lundi 20 mai. Pour l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO) « ces actions s’inscrivent dans un contexte où les menaces de dérégulation, les difficultés économiques croissantes et les pénuries de médicaments persistent sans réelle amélioration. Les raisons de cette mobilisation sont claires et impérieuses :
– Pour maintenir un accès de proximité aux soins de qualité pour tous : face aux menaces de dérégulation et à l’émergence de plateformes de vente en ligne de médicaments, il est primordial de garantir un accès sécurisé et de qualité aux soins pour tous les patients.
– Pour mettre fin aux pénuries de médicaments : les pénuries persistantes de médicaments constituent une menace grave pour la santé publique. Il est urgent que le gouvernement agisse pour renforcer la transparence des données et contraindre les laboratoires à garantir un approvisionnement adéquat.
– Pour une réforme économique ambitieuse : la pharmacie d’officine subit une dégradation économique continue, sans bénéficier de revalorisations significatives depuis plusieurs années, alors qu’on leur demande d’effectuer des missions supplémentaires de santé publique. Les perspectives d’économies gouvernementales risquent d’aggraver cette situation déjà précaire et préoccupante. »
Contactées par la rédaction, de nombreuses pharmacies du Saumurois ne suivront pas nécessairement ce mouvement de grève.

Préavis de grève pour le 30 mai

La fédération des pharmaciens d’officines (FSPF) a par ailleurs annoncé ce jeudi un préavis de grève pour le 30 mai afin d' »obtenir plus » dans les propositions économiques de l’Assurance maladie dans le cadre des négociations conventionnelles en cours. « Le budget qui est sur la table ne permet pas de financer toutes les officines », a déclaré le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset. La FSPF annonce donc « une journée d’interpellation de la population, des pouvoirs publics sur l’ensemble des sujets qui touchent la pharmacie », qui sera « une journée de fermeture des pharmacies le 30 mai, avec des manifestations organisées partout en France », a-t-il détaillé. La proposition de revalorisation par l’Assurance maladie dévoilée lors de la dernière réunion multilatérale mardi est « inférieure » au milliard d’euros que la FSPF espérait pour le réseau pour 2025 et une « contre-proposition de négociation » a été envoyée mercredi à la CNAM, souligne M. Besset. Une réponse à cette « contre-proposition » est attendue en début de semaine prochaine, a ajouté le responsable, disant faire face à un dilemme. « On n’atteindra pas le budget nécessaire mais si jamais on ne prend pas ce qui est sur la table on va perdre des centaines de pharmacies supplémentaires », a-t-il expliqué, rappelant que 46 pharmacies ont fermé depuis janvier après 330 fermetures l’année dernière. « Nous avons fait le choix de proposer une signature de combat, d’aller au bout, d’essayer de convaincre par tous les moyens les pouvoirs publics et l’Assurance maladie de l’impérieuse nécessité d’aller plus loin dans les revalorisations », a-t-il ajouté. La branche des pharmacies d’officines compte 130.000 salariés, un chiffre comparable à celui des cliniques privées.

Avec AFP

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