Pays de la Loire. Sur fond d’incertitude, les artisans du bâtiment font preuve d’adaptation

Près de 1 200 entreprises artisanales (de moins de 10 salariés pour 90% d’entre elles) ont participé à l’enquête, mettant en lumière leur présence légitime sur les marchés de la rénovation, malgré des perspectives incertaines. « Les entreprises interrogées sont des spécialistes de la rénovation, un secteur qui constitue plus de 80 % de leur activité, et est essentiellement orienté vers les particuliers. Les artisans du réseau CAPEB sont particulièrement actifs sur des marchés stratégiques tels que la rénovation énergétique (pour 57 % des artisans ayant répondu à l’enquête) et l’adaptation des logements (pour 38 % des répondants). Ce savoir-faire spécifique, nécessaire pour s’adapter aux contraintes des bâtiments existants, fait des entreprises artisanales un pilier solide du secteur de la rénovation dans la région », indique la CAPEB.

S’adapter et se réorganiser pour faire face à la baisse du chiffre d’affaires

Le contexte économique actuel oblige les entreprises à optimiser l’appareil de production afin de répondre efficacement aux exigences des futurs projets et devis. Afin de limiter l’impact d’une baisse du chiffre d’affaires et la visibilité réduite sur leurs carnets de commandes (majoritairement moins de 3 mois), les artisans ont dû s’adapter et prendre des décisions stratégiques et rigoureuses pour assurer leur pérennité tout en maintenant la qualité de service :
– Les entreprises artisanales continuent d’offrir des opportunités d’emploi mais certaines structures prennent la décision de geler les recrutements et de réduire les effectifs.
– Le recours aux CDD est plus important en raison d’une visibilité limitée.
– Les dépenses sont rationnalisées notamment par des négociations des prix avec les fournisseurs.
– Les prix de vente augmentent.

Une incertitude persistante

Malgré ces efforts, l’inquiétude reste palpable dans le secteur. Les perspectives d’avenir demeurent incertaines compte-tenu de plusieurs facteurs préoccupants : « Une diminution du chiffre d’affaires ; Une visibilité réduite des carnets de commandes à moins de trois mois (contre 3 à 6 mois en 2023) ; L’absence de perspectives de la capacité de production à six mois ; Une baisse des intentions d’investissement. Les investissements sont désormais comparables à ceux réalisés entre 2019 et 2021, reflétant une approche plus mesurée ; Un climat général d’inquiétude et de tension. En dépit de contexte mouvant, les entreprises artisanales demeurent fermement engagées à garantir un haut niveau de qualité dans leurs prestations et à préserver une satisfaction client optimale ». Elles veillent à maintenir et renforcer leurs compétences dans des secteurs porteurs tels que la rénovation énergétique et l’accessibilité. Pour soutenir une activité durable, elles sont prêtes à se mobiliser pleinement afin de consolider leur expertise dans ces domaines stratégiques.

Un rôle à jouer dans la rénovation et l’adaptation des logements

Le baromètre 2024 montre donc que l’année est marquée par des défis pour les entreprises artisanales puisqu’elles subissent l’impact de la baisse du pouvoir d’achat des clients et de la hausse des coûts et des charges. Malgré les difficultés, les artisans du bâtiment restent des acteurs clés de l’économie locale, notamment dans le domaine de la rénovation énergétique et de l’adaptabilité des logements. « Grâce à leur savoir-faire et à leur capacité d’adaptation, ils sont prêts à passer à la vitesse supérieure sur des enjeux sociétaux et environnementaux qui nous concernent tous, à condition que des perspectives d’activité se dessinent clairement, que l’incertitude actuelle soit levée, qu’on leur laisse le temps de rester mobilisés sur leurs missions premières », souligne la CAPEB. « Les dispositifs de labellisation des entreprises (RGE) et les aides à la rénovation instables représentent des process complexes et nécessitent une structuration interne forte pour répondre aux obligations administratives. Une simplification et une stabilisation des dispositifs permettraient de mobiliser davantage de moyens pour atteindre les objectifs de décarbonation et de rénovation, renforçant ainsi le rôle des artisans dans ces projets », poursuit-elle. Pour ce qui est de l’adaptation des logements, la confédération estime que « la mise en place de MaPrimeAdapt’ n’a pas boosté l’activité des entreprises voire dans certains cas a eu des effets contreproductifs. Au regard du public visé, sur ce marché, il est indispensable que l’ensemble de la filière fasse preuve de rigueur, de réactivité, de professionnalisme, de proximité, d’humanité. »

Pour aller plus loin : Consulter les chiffres clés de l’étude sur https://capeb-pdl.fr/barometre-eco2024.

*A propos de la CAPEB : La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), organisation patronale représentative de l’ensemble des entreprises du bâtiment est l’organisation patronale majoritaire dans l’artisanat du Bâtiment (c’est-à-dire les entreprises inscrites au répertoire des métiers qui emploient ou non des salariés). La CAPEB est la première organisation professionnelle de France en nombre d’adhérents. La CAPEB Maine et Loire, c’est 1430 entreprises adhérentes et 6500 salariés.