Pays de la Loire. La cuma Ouest s’inquiète pour le secteur agricole face aux difficultés rencontrées

En cette période agitée pour le monde agricole, la fédération régionale des cuma* de l’Ouest, une coopérative d’utilisation de matériel agricole, partage l’impatience de voir arriver de nouvelles mesures pour l’agriculture. Elle s’inquiète notamment pour la pérennité des installations agricoles et pour l’attractivité du secteur dont l’enjeu de renouvellement est central.

« A très court terme, il faut soutenir et accompagner les agriculteurs qui ont subi durant l’année écoulée des conditions climatiques très défavorables. Depuis l’automne 2023, les difficultés culturales se sont enchaînées entraînant des pertes de revenu importantes. C’est le cas dans les Pays de Loire, la Normandie et la Bretagne. Nous demandons pour ces agriculteurs un réel effort des organismes bancaires pour accepter le report de certaines annuités quand c’est nécessaire. De plus, nous sommes toujours en attente de mesures de simplification administrative car les cuma subissent également un empilement de contraintes injustifiées qui engage des coûts et du temps pour leurs responsables. L’urgence reste aussi que les pouvoirs publics prennent des mesures pour garantir la compétitivité des exploitations agricoles et favoriser l’installation des jeunes. L’agriculture doit rester un métier attractif et l’installation est un enjeu majeur. Sans des hommes et des femmes, il n’y a pas d’agriculture possible. C’est avec ce double objectif que nous interpellons les différentes autorités mais aussi les organisations agricoles pour avoir une vraie réflexion sur la mécanisation. Actuellement en Europe, la France est “leader de la consommation” de matériels agricoles. La mécanisation représente 25% des charges en moyenne et peut monter jusqu’à 30% selon les filières. Cette consommation excessive de matériels, dopée par des mécanismes de niche fiscale, amplifie l’envolée des prix du matériel (30% en trois ans) et grève encore plus la compétitivité des exploitations sur le long terme. Elle ajoute un effet néfaste : elle renchérit le prix des exploitations et empêche les jeunes de s’installer. Il n’est pas trop tard pour contrer cette spirale négative. Une vraie politique publique pour une “mécanisation responsable et durable” est nécessaire. C’est l’objet du plaidoyer rédigé par la fédération nationale des Cuma, publié en septembre, auquel nous avons participé et que nous voulons porter dans nos trois régions. Ce plaidoyer milite pour le partage du matériel. La mutualisation est un vrai gage de compétitivité, d’économie d’argent pour les fonds publics et d’installation des jeunes. »

*La cuma est une coopérative d’utilisation de matériel agricole, où des agriculteurs mutualisent des moyens nécessaires à leurs activités. Dans l’Ouest, 3 agriculteurs sur 5 sont en cuma 52 100 agriculteurs dans 2 300 cuma.

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