Pays de la Loire. Frelon asiatique : Il est temps de préparer les pièges

Le mois de février marque le début de la période de piégeage des frelons asiatiques, dont l'impact sur la biodiversité se révèle particulièrement lourd.

Le frelon asiatique est arrivé en France par quelques reines hivernantes qui sont arrivées avant 2004 dans le Lot-et-Garonne ou Bordeaux par le commerce international. Probablement dans un conteneur de poteries pour bonsaïs en provenance de Chine. Il est aujourd’hui présent sur la majeure partie du territoire français, dont l’Anjou. Le frelon asiatique à pattes jaunes inflige de lourdes pertes dans les ruchers et pourrait affecter certaines populations d’insectes au-delà des seules abeilles. Il perturbe certaines activités humaines et représente un danger pour les personnes allergiques aux piqûres. Le plan national de lutte permet d’agir dans le respect de la faune et de l’environnement. La Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire et le Groupement de Défense Sanitaire des Pays de la Loire expliquent dans un document comment agir efficacement en limitant les risques pour l’environnement et les populations.

Deux types de nids

Pour bien lutter contre le frelon, il s’agit avant tout de bien connaitre son fonctionnement et son mode de vie. La reine fondatrice construit d’abord un nid primaire, gros comme une balle de tennis. C’est là que vont naître et s’abriter temporairement les ouvrières chargées de construire un nid plus gros (nid secondaire). On trouve ces petits nids sous des rebords de toits, dans des abris de jardin, des greniers… Ils sont actifs quelques semaines seulement. « C’est dans les nids secondaires que les colonies de frelons asiatiques se développent. Ils peuvent mesurer jusqu’à 80 cm de diamètre, on les trouve le plus souvent en hauteur dans les arbres, mais quelques-uns se cachent dans des haies. Lorsqu’elle s’y est installée, la fondatrice n’en sort plus. Elle va engendrer jusqu’à 13 000 individus au cours de la saison. Un nid peut produire en fin d’été au moins 500 futures fondatrices qui hiverneront et commenceront à pondre dès le printemps suivant. Pour se nourrir, la colonie va consommer en moyenne 97 000 insectes au cours de la saison. Au-delà de la prédation, le vol stationnaire des frelons asiatiques devant les ruches entraîne un stress préjudiciable aux abeilles », détaillent-ils. De décembre à février, les frelons sont en hivernation. C’est donc dès le mois de février que le piégeage peut débuter.

Différents temps pour différentes actions

©Chambre d’agriculture PDL / GDS PDL

Février à mai : Le piégeage de printemps permet de capturer les reines fondatrices avant qu’elles ne se cloîtrent chacune dans un nid secondaire. Il faut pour ce faire utiliser un piège sélectif. Les modèles préconisés par le plan national sont équipés d’une grille qui filtre les entrées et permet aux insectes non ciblés de ressortir. L’appât est inaccessible aux insectes pour éviter les noyades et ainsi augmenter les chances de s’échapper pour ceux qui ne sont pas ciblés. On s’orientera donc vers des pièges dits japonais, coréen ou Robida. Pour un piégeage de printemps efficace, l’appât doit être renouvelé régulièrement. A noter que « les pièges bouteilles sont une menace pour la bio-une menace pour la biodiversité, ils capturent des insectes utiles voire protégés. Ils sont à proscrire ». Avant d’acheter un piège sélectif, contactez votre mairie pour connaître les pièges autorisés et savoir où les trouver.

Mars à juin : En détruisant les nids primaires alors qu’ils sont toujours occupés, on peut éviter la création d’une colonie plus importante. Il faut pour cela agir tard en soirée quand la reine s’y trouve (si elle n’y est pas, elle construira un nouveau nid ailleurs). Mieux vaut faire intervenir un professionnel pour éviter d’être piqué.

Juin à novembre : Détruire les nids secondaires pour limiter l’impact du frelon asiatique sur la biodiversité. Ces nids doivent être signalés à la mairie qui avisera de leur destruction par un professionnel agréé.

Juillet à novembre : Protéger les ruches pour limiter le stress et la mortalité. Dans les nids secondaires, les larves du frelon asiatique ont besoin de protéines animales pour se développer. Les ruches sont alors des viviers attrayants. Il existe diverses solutions de protection : installation de harpes, de muselières, de pièges… la mise en place dépend de la configuration et de la taille du rucher.

Comment reconnaitre le frelon asiatique ?

Le frelon est reconnaissable car il est majoritairement noir, avec une large bande orange sur l’abdomen et un liseré jaune sur le premier segment. Sa tête vue de face est orange, et les pattes sont jaunes aux extrémités. Il mesure entre 17 et 32mm. Le frelon d’Europe, aussi appelé frelon commun, possède quant à lui un abdomen jaune avec des bandes noirs. Se tête est jaune de face et rouge au-dessus. Son thorax et ses pattes sont noirs et brun-rouges. Pour en savoir plus.

Infos pratiques : Pour plus de renseignements sur la lutte contre le frelon asiatique en Pays de la Loire et le piégeage, rendez-vous sur https://pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/dossiers-thematiques/detail-dossier-thematique/info-plan-national-frelon-asiatique-pays-de-la-loire-lessentiel-de-la-reglementation-a-connaitre.

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