« Madame la Présidente,
Il y a quelques jours, vous avez fait savoir qu’en accord avec sa famille, vous alliez proposer que le nom de Jacques Auxiette soit donné à un futur lycée de la région. C’est une excellente nouvelle, que nous approuvons sans réserve. Nous nous souvenons aussi que, fin 2022, dans l’hémicycle du conseil régional des Pays-de-la-Loire, vous avez affiché le souhait d’œuvrer à la féminisation de la dénomination des établissements scolaires. C’est la raison pour laquelle notre groupe vous appelle à retenir le nom d’Alice Milliat pour baptiser un futur lycée de notre région qui, avec plus d’un million de licenciés et 10 500 clubs, est la plus sportive de France.
Les raisons qui nous poussent à vous faire cette proposition sont très nombreuses.
D’abord, Alice Milliat est ligérienne. Née à Nantes en 1884, décédée en 1957, elle est depuis cette date inhumée au cimetière Saint-Jacques, au sud de la ville. Réelle pionnière du sport féminin au niveau mondial, elle a puissamment œuvré, de 1915 à 1936, à la participation des femmes aux compétitions sportives, et aux Jeux Olympiques notamment. Face au Comité International Olympique (CIO), elle a défendu l’image de la femme sportive face à la cruelle indifférence voire l’hostilité des hommes. Fondatrice de plusieurs fédérations sportives féminines en France et à l’étranger, elle met en place la première équipe de France féminine de football en 1920 puis, deux ans plus tard, organise avec succès les premiers Jeux olympiques féminins à Paris, une manifestation impensable à l’époque. Soixante-dix-sept sportives venues des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de Tchécoslovaquie, de Suisse et de France s’affrontent dans les onze épreuves prévues au programme, devant 20 000 spectateurs.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront les premiers de l’Histoire à atteindre la parité des athlètes femmes et hommes. Nantes accueillera 8 matchs de football olympique : 4 masculins et 4 féminin. Un siècle après avoir milité pour que les femmes puissent pratiquer le sport à l’égal des hommes, Alice Milliat va enfin gagner une partie de son combat.
Enfin, Alice Milliat n’a jamais ménagé ses efforts, au détriment de sa propre santé, visitant de nombreux lycées dans les années 1920 pour promouvoir le sport à l’école : “le sport est aussi indispensable à la jeune fille moderne que toute autre matière enseignée à l’école. Le sport développe la personnalité, donne de l’assurance et du cran, crée un esprit débrouillard” (1927).
En charge des lycées, notre région, affichant des ambitions en matière d’égalité femmes-hommes, s’honorerait donc d’inaugurer un lycée Alice Milliat sur son territoire dans les meilleurs délais. Ce serait d’ailleurs un symbole fort puisqu’il n’existe à ce jour en France aucun lycée à son nom. »
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