Mercredi 20 novembre, sur invitation de Mme Amandine Léger-Lagoute, monitrice à la MFR (Maison Familiale Rurale) de Noyant-Villages, l’auteur Saumurois Anthony Bussonnais est intervenu auprès d’une classe d’élèves de troisième. Après avoir visité, précédemment, la médiathèque d’Avoine, cette rencontre s’inscrit dans le projet de mettre en place une bibliothèque au sein de l’établissement, sur la base d’un travail collectif, et de réaliser un carnet de rédacteur, un exercice personnel. L’occasion pour les élèves de poser les questions qu’ils avaient préparées, et d’en improviser quelques autres, dans une bonne humeur générale, comme le confie Anthony : « C’est la troisième fois que je suis invité à la MFR de Noyant pour rencontrer une classe. J’ai eu, à chaque visite, différents niveaux, mais j’ai chaque fois senti les élèves globalement intéressés et particulièrement curieux, dans le bon sens du terme. Et ce qui est d’autant plus appréciable c’est qu’ils sont sans filtre, sans tabous, comme je le suis. L’argent, combien ça rapporte d’avoir un livre publié et bien vendu, est un sujet important pour eux. Comme ça l’est pour moi de leur expliquer qu’un auteur édité touche généralement moins de 8% du prix de vente, que ça représente des heures de travail, que ça demande de concilier cette activité (l’écriture, la promotion, les séances de dédicaces…) avec sa vie familiale, professionnelle (parce qu’en plus on a un « vrai » métier), ses loisirs… Je pense être éloigné de l’image qu’ils peuvent avoir d’un écrivain, je suis relativement jeune par rapport à « mes confrères » — une élève m’a même considérablement rajeuni, ce qui n’est pas pour me déplaire — et je ne suis pas de ceux qui prônent absolument la lecture, et qui l’érigent en culture supérieure. Ce qui, à mon sens, rebute davantage que ça n’attire les jeunes (comme les moins jeunes, d’ailleurs). Si je m’efforce de répondre sérieusement à toutes leurs interrogations, dans mon rôle d’intervenant, j’y apporte l’humour et le chambrage qui me caractérisent, pour créer une atmosphère amicale plutôt que solennelle. Et les élèves y participent largement en se taquinant entre eux également. Les questions qui reviennent sont globalement les mêmes que celles que peuvent me poser les adultes en dédicace, que ce soit sur mes inspirations, ou le temps que j’y consacre, à l’exception d’une seule question que les seuls les élèves me posent à chaque fois : « combien de pages font vos livres ? » Ça semble être gage de quelque chose, pour eux, qu’un livre ait plus de pages qu’un autre. Je leur explique alors que ce n’est gage de rien du tout. D’autant qu’un livre avec moins de mots qu’un autre peut très bien avoir plus de pages. C’est en tout cas chaque fois un grand plaisir pour moi de vivre ce genre de moment de partage, et de glisser en sous-texte qu’un rêve reste irréalisable jusqu’à ce qu’on le réalise ». La rencontre a duré une petite heure et s’est terminée par une photo de groupe. Mme Léger-Lagoute conclut : « Les élèves étaient ravis de l’intervention, et ont adoré ce temps passé en sa compagnie. Ils ont compris les difficultés de « la vraie vie », et pas celle des réseaux sociaux, qui montrent la réussite sans parler des contraintes pour réussir ».
Infos pratiques : Anthony Bussonnais sera au Hyper U de Mûrs-Érigné le samedi 14 décembre, où il dédicacera notamment Un samedi soir entre amis, rééditer au Livre de Poche le mois dernier. Plus d’infos sur son site internet : www.anthonybussonnais.fr.
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