Nos conseils diététiques de la semaine. Yaourts industriels qu’en penser ?  2e partie

Anne Manteau, diététicienne nutritionniste installée à Saumur et Avoine, nous prodigue chaque mercredi quelques conseils. Le yaourt possède de nombreux bienfaits – ce qui explique sa réputation de produit “bon pour la santé”. Il est riche en calcium (environ 200 mg par pot de 125 g, soit 25% des besoins journaliers), en phosphore, en vitamines du groupe B, en vitamines A et D et en protéines de qualité (5 à 7 g par pot). Il est très digeste puisque le lactose est déjà prédigéré par les bactéries qui le composent, ce qui permet aux personnes intolérantes au lactose de le consommer régulièrement.
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Le yaourt est riche en bactéries, qui sont des probiotiques naturels permettant facilement de réensemencer les microbiotes appauvris (cliquez ici pour en savoir plus) , à l’origine d’une moindre immunité, de problèmes  intestinaux, mais aussi impliqués dans l’obésité, le diabète, le stress, la dépression, l’asthme, les allergies, les maladies neurodégénératives, les pathologies du foie… Mais qu’en est-il vraiment des yaourts fabriqués industriellement ? Tout d’abord, comment fabrique-t-on un yaourt ? Un yaourt nature contient deux ingrédients : du lait et des cultures de bactéries vivantes. Pour le yaourt aux fruits, le nombre d’ingrédient monte à trois : le lait, les cultures de bactéries vivantes et les fruits.

La fabrication d’un yaourt nécessite donc au maximum trois ingrédients. Néanmoins, quand on observe les étiquettes des yaourts vendus en grande surface, la liste des ingrédients est incroyablement longue. Voici l’exemple d’un yaourt 0% de matière grasse aux fruits. Autre surprise : elle contient des termes souvent incompréhensibles pour la plupart d’entre nous : émulsifiants, conservateurs, stabilisateurs, agents de conservation saccharose jusqu’aux épaississants (dont les carraghénanes qui  pourraient selon des études récentes déclencher ou amplifier l’inflammation dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et leur possible relation entre et différentes pathologies comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, l’intolérance au glucose arômes…). A vous de juger ! Une étude réalisée par l’Association de Défense des Consommateurs Belges Test-Achats a analysé la composition des yaourts aux fruits qui sont vendus en grande surface, dont Danone, Yoplait, Nestlé, Bonne Maman, Carrefour Bio ou Carrefour Discount. Résultat ? Ils comportent très peu de fruits, mais beaucoup d’additifs. En effet, dans de nombreux yaourts dont l’emballage est largement illustré de fruits frais, la quantité de fruits est dérisoire : l’étude parle de 6% de fruits pour 100 g de yaourt aux fraises. Soit l’équivalent d’une demi-fraise dans un pot de 100 à 125 g… Une quantité ridicule qui pousse à l’ajout d’arômes et d’autres exhausteurs de goût, pour intensifier le goût du produit. La trentaine de yaourts analysée a également révélé la présence d’importantes quantités de sucre (entre 10,9% et 16,6%, soit l’équivalent de 2 à 3 morceaux de sucre pour toutes les marques étudiées).

Mes conseils de diététicienne

Je vous recommande de bien analyser les étiquettes des yaourts que vous achetez. Choisissez ceux avec la liste d’ingrédients la plus courte possible ! Soyez également prudents avec la notion “arômes naturels” qui ne signifie pas toujours un ingrédient issu du fruit lui-même ! N’hésitez pas à acheter des yaourts natures et de les parfumer vous-même : fruits de saison, compote, confiture, miel, sirop d’érable, copeaux de chocolat, cannelle, vanille…. Laissez aller votre gourmandise ! Ce n’est pas ça qui fera la différence sur la balance. Privilégiez les yaourts fermiers des producteurs locaux, il y en a plein dans notre région, qui contiennent moins de produits chimiques et plus de fruits. Mieux encore, si vous le pouvez : fabriquez votre yaourt vous-même ! C’est facile et tellement plus gourmand ; vous pouvez les aromatiser au gré de vos envies. Et puis vous limitez ensuite votre empreinte carbone, fini le plastique entouré de carton, qui part indéniablement à la poubelle et n’est que rarement recyclé. Au-delà du côté écologique, la dimension économique des yaourts maison est aussi indéniable. Et pour cause : au lieu de dépenser environ 5€ pour quelques yaourts, vous pouvez en faire à profusion pour le même prix (recettes pour fabriquer des yaourts fait-maison cliquez ici).

La recette de la semaine : Tagliatelles de carottes sauce ricotta pour un repas du soir

Pour 4 personnes cuisson 10 min

10 grosses carottes – 250 g de ricotta- 20 cl de crème liquide entière- 40 g de pecorino ou de parmesan- jus de citron – 1 c à soupe d’huile d’olive – 1 gousse d’ail

Epluchez les carottes, puis réalisez des tagliatelles à l’aide d’un spiraliseur (c’est génial, je ne peux plus m’en passer) ou d’un économe. Faites-les délicatement revenir à la poêle quelques minutes dans l’huile d’olive avec l’ail haché.

Retirez les carottes, ajoutez la ricotta, la crème, le pecorino râpé et le jus de citron. Mélangez la sauce et laissez réduire.

Remettez les tagliatelles dans la poêle et mélangez bien. Bon appétit.

Mon conseil : il est inutile de reprendre un produit laitier au cours du repas.

Relire le précédent article : Nos conseils diététiques de la semaine. Quel type de yaourt choisir ? 1ère partie

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