Michel Quéraud, né à St Mathrurin sur Loire en 1938, s’est éteint à l’âge de 83 ans, à son domicile suite à un arrêt cardiaque. Cet Angevin pure souche, fils d’instituteurs et instituteur lui-même devenu professeur des écoles aura marqué la vie saumuroise. Militant syndical dès ses plus jeunes années professionnelles puis devenu représentant syndical du SNI (Syndical National des Instituteurs), il avait à cœur de pratiquer son métier avec implication et engagement : il a toujours été enseignant dans les quartiers dits « défavorisés » de Saumur, Hauts Quartiers, Chemin Vert et Croix Verte, ayant été à chaque fois directeur d’écoles primaires. « Même si c’était quelqu’un de très autoritaire et exigeant professionnellement, pour nous ses collègues, il a toujours été très attentif. Sur le plan syndical, il était très à l’écoute et un vrai représentant sur lequel on pouvait compter », signifient d’anciens collègues et amis.
18 années au service de la ville de Saumur
Un autre de ses engagements était politique : fils d’un des fondateurs de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière, mère fondatrice du Parti socialiste), très jeune il a été militant socialiste. Un engagement qui l’a conduit à se présenter à de moult élections locales, sur le plan départemental (cantonal à l’époque) et municipal, sans jamais laisser tomber, malgré les nombreux revers essuyés. Il a siégé dans l’opposition saumuroise de gauche durant toutes les mandatures de Jean-Paul Hugot, à savoir 18 ans, comme opposant actif, aux côtés de Jean-Michel Marchand et son fidèle ami en politique, Claude Gouzy, lui-même décédé. Jean-Michel Marchand, ancien maire de Saumur se rappelle : « Militant de Gauche, artisan de l’Union de la Gauche, il est élu Conseiller municipal aux élections de 1983. Elu minoritaire certes mais la Gauche siège avec 7 conseillers au conseil municipal de la Ville de Saumur grâce au rétablissement du scrutin proportionnel avec prime majoritaire par François Mitterrant. Il sera pendant ces 6 années un opposant actif à la politique de Jean-Paul HUugot connaissant parfaitement ses dossiers et très présent sur le territoire de la ville. En 1989 avec Claude Gouzy, puis en 1995 avec Jean-Luc Lhémane, il sera à l’initiative de listes affichées à Gauche tout en s’émancipant du Parti Socialiste. C’est aussi au cours de ce dernier mandat qu’il aura su préparer l’avenir en laissant sa place à Sophie Tubiana. Et en 2001, je me souviens sa joie et sa satisfaction dans la salle des mariages de l’Hôtel de ville, de voir enfin la Gauche saumuroise majoritaire à la mairie de Saumur, fruit d’un travail militant de longue date dont il avait été l’un des principaux acteurs. » Un regret donc peut-être pour lui : il n’aura jamais connu la majorité municipale, s’étant retiré de la vie politique locale au moment de la candidature de Jean-Michel Marchand, élu en 2001. Pour la première fois, la ville basculait à gauche, mais sans lui…
« Saumur perd l’homme d’une belle vie »
Pour les Municipales de 1995, les socialistes Michel Quéraud et Claude Gouzy avaient décidé de rejoindre le tête de liste Jean-Luc Lhémane et d’affronter de visu la maire sortant Jean-Paul Hugot, mais aussi le candidat de la gauche et des écologistes, Jean-Michel Marchand. Une liste qui provoqua une triangulaire au second tour. Jean-Luc Lhémane se souvient :
« C’est avec beaucoup de peine que j’apprends ce jour, à La Réunion où je vis depuis maintenant un an, le décès de Michel. C’est Jean-Michel qui vient de m’informer de cette triste nouvelle, et je l’en remercie fraternellement. Je ne pourrai me rendre à la cérémonie funéraire, comme hélas, j’avais pu le faire à l’occasion des départs de son fils et, plus récemment de son épouse, aussi je tiens à m’en excuser auprès d’Annie. Michel était un vieux complice depuis les élections régionales de 1992, et nous gardions le souvenir des années 94-98, et de notre combat commun pour une liste différente aux municipales de 1995.
J’en profite pour saluer les amis de cette époque: notamment Maurice Charrier, Michel Battais et Sophie Tubiana… Je me souviens aussi de sa joie en 2014 le soir de notre victoire commune. C’est lui qui m’a annoncé la victoire de Jean-Michel, qui sut rassembler toutes nos forces, et l’énergie de Jackie Goulet, pour nous amener tous ensemble à la victoire !
Il avait ce soir là conscience que sa vie militante connaissait une belle issue pour sa ville qu’il aimait tant.
Sa vie de militant syndical et politique au service de la justice sociale, son amour pour le sport en général et le basket en particulier, lui avait appris qu’un match n’est jamais terminé avant le coup de sifflet final.
C’est ce qui vient d’arriver, mon cher Michel, l’Arbitre suprême t’a rappelé près de lui….
Saumur perd aujourd’hui l’homme d’une belle Vie. »
Le basket : une passion familiale
Mais on n’oubliera pas non plus son engagement dans la vie associative sportive : Footballeur invétéré, c’est pourtant dans le basket qu’il s’investira, sport dont ses enfants, Jean-Michel et Annie (Robert) étaient pratiquants. Il fut président de la section Basket de l’UA Saumur durant de longues années, avant la fusion avec le club bagneulais. Une grande époque, puisqu’il fut président de la première accession des basketteuses saumuroises au niveau national (Nationale 4 à l’époque) aux côtés de ses fidèles techniciens devenus amis, Jean Renaume et Jean-Paul Falgère. Même après sa retraite sportive, il n’avait cessé d’être un fidèle supporter des saumuroises, présent avec son épouse Françoise à chacun de leur match à domicile. Il fut de nombreuses saisons le correspondant du Kiosque pour les comptes-rendus des matchs, sans oublier sa « chronique de la Miche », chronique sportive hebdomadaire.
Après une crémation dans l’intimité familiale, une cérémonie civile aura lieu mercredi 2 février à 15h au cimetière de Saumur. Une seule fleur : la rose rose !
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Commentaires 4
Soutien à Saumur kiosque et tous les proches. Une vie bien remplie pour cet homme qui est allé au bout de ses rêves.
Merci Michel.que de joyeux moments!
Va boire un coup a notre sante avec Claude Gouzy et Claude Hamelin
Je suis très triste, beaucoup d’estime pour lui, valeurs remarquables manquantes à beaucoup qui l’entourait.
J’ai été ta collègue à l’école de la Croix Verte il y a quelques décennies…
Michel, je garde de toi l’image de l’homme passionné, rayonnant, dévoué, généreux que tu étais. Un maître d’école avec un grand M.
Josette Boutet