Emmanuelle Dubée, préfète des Deux-Sèvres, avait convié le 12 juillet 2024 les organisateurs du « Village de l’eau » et des actions revendicatives qui s’y prépareront, afin de prévoir ces rassemblements au vu des risques élevés qu’ils présentent. « Plusieurs des organisations conviées n’ont pas répondu à cette invitation », souligne la préfète. Elle « regrette qu’encore une fois, une partie des organisateurs de ces manifestations dissimule délibérément des informations essentielles pour assurer la sécurité des personnes et des biens, alors que les rassemblements annoncés à Melle, comme dans d’autres lieux à proximité, sont susceptibles de dégénérer et que le partage des informations est un gage de prise en charge rapide pour les éventuels blessés. » Elle rappelle aux organisateurs et au maire de Melle, qui a présidé le 15 juillet la commission de sécurité sur le site du « Village de l’eau », qu’il leur appartient de « s’assurer qu’aucun risque de sécurité ne demeure, notamment pour l’évacuation et le secours à personnes. Elle leur demande aussi de prendre toutes les dispositions nécessaires pour prévenir les atteintes à l’environnement ». En application de l’article L.2212-2 du Code général des collectivités territoriales, elle souligne qu’il est « de la seule compétence du maire de Melle d’interdire ce grand rassemblement s’il estime que les conditions de sécurité ne sont pas réunies ». La préfète indique également que les services de l’État sont déterminés à faire respecter l’ordre public et à protéger les personnes et les biens.
Des arrêtés pour interdire les manifestations
C’est pourquoi elle prend dès à présent des mesures administratives pour appuyer les actions de la gendarmerie. Elle appelle les participants à respecter strictement les consignes des forces de l’ordre et les recommandations des services de secours, durant toute la période pendant laquelle se tient le « Village de l’eau » et dès les jours qui précèdent. Aussi, « pour garantir la sécurité des personnes et des biens », la préfète interdit les rassemblements non déclarés du 19 juillet au 21 juillet dans les Deux-Sèvres. « « Bassines non merci », « Les Soulèvements de la Terre » et plusieurs dizaines d’organisations ont annoncé des actions revendicatives susceptibles d’impacter les Deux-Sèvres les 19, 20 et 21 juillet 2024. Ces rassemblements s’annoncent à hauts risques. À ce jour, aucune déclaration n’a été faite de la part des collectifs et organisations auprès des communes du département des Deux-Sèvres, qui ont refusé tout dialogue avec les autorités », indiquait-elle ce 16 juillet. Pour sécuriser les personnes et les biens privés et éviter les débordements, Emmanuelle Dubée interdit tout rassemblement revendicatif dans plusieurs secteurs du département, autour de Sainte-Soline, Melle et Mauzé-sur-le-Mignon.
Des mesures similaires dans la Vienne
Le préfet de la Vienne a décidé d’interdire toute manifestation sur la commune de Saint- Sauvant et les communes limitrophes* le vendredi 19 juillet de 6 h à 23 h. « « Bassines non merci » et « les Soulèvements de la Terre », qui appellent à une « Manif’Action » à Saint-Sauvant le vendredi 19 juillet, n’ont pas déclaré leur rassemblement et ont refusé le dialogue proposé par l’État ». Le préfet de la Vienne rappelle que « l’absence de déclaration ne permet pas les échanges habituels entre organisateurs et forces de sécurité et de secours, visant à sécuriser l’événement selon le lieu, l’horaire, le parcours et la participation attendue ». Par ailleurs, il estime que « Les dernières manifestations non déclarées de ces mêmes organisateurs ont donné lieu à des débordements violents, avec des atteintes aux biens et aux personnes, et plus particulièrement des atteintes inacceptables aux forces de l’ordre. Cela montre que ces organisateurs ne sont pas en mesure de garantir une manifestation pacifique sans qu’elle ne donne lieu à des violences ». Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé hier, à l’issue d’une réunion de travail à Niort, l’engagement de plus de 3 000 gendarmes et policiers dans le Poitou jusqu’à la fin de la semaine.
Relire notre article : Deux-Sèvres. Bassines : Les autorités craignent de « grandes violences » lors du nouveau rassemblement prévu cette semaine
* Lusignan, Rouillé, Celle Lévescault, Valence-en-Poitou, Cloué, Vivonne et Marigny-Chemereau.
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