Dans le cadre de leur formation, les élèves de Terminale bac pro du lycée Edgard Pisani doivent réaliser 30 heures d’activité culturelle. La promotion de cette année scolaire des terminales Services aux personnes et aux territoires (SAPAT), aménagement paysagé et viticulture a pu expérimenter l’art de la danse. « Plutôt que de proposer des ateliers et des séances ici et là, nous avons décidé de plonger en immersion totale les élèves dans un processus créatif durant une semaine entière. Ainsi, depuis le début de la semaine, les 46 élèves travaillent avec un chorégraphe et un danseur afin de créer un petit spectacle d’une dizaine de minutes de danse hip-hop », explique leur professeur d’éducation socioculturelle (ESC), Ludovic Waszak. Pour trouver une compagnie à même de travailler avec les lycéens, le lycée, et plus particulièrement l’enseignante d’ESC Virginie Jadeau, s’est tournée vers le Thouarsais et plus particulièrement l’association « S’il vous plait » qui gère le théâtre de Thouars et a financé une partie de cette opération avec le lycée et la Région. N’ayant pas trouvé la matière pédagogique et culturelle utile à ce projet dans la programmation culturelle saumuroise elle a été contrainte de traverser la frontière. Cette association a rapidement pensé à une compagnie de danse hip-hop de Chambéry : Alexandra n’Possee.
Partie prenante du travail de création
Abde (à gauche sur la photo) est le chorégraphe de cette compagnie. Il explique le travail qu’il a mené durant une semaine avec les jeunes. « Nous sommes dans un premier temps revenus sur ce qu’était le hip-hop, de quand cela datait, d’où cela venait. L’idée était de comprendre ce qu’est la culture hip-hop, de comprendre qu’elle prône la non-violence, de comprendre qu’elle rassemble la danse, la musique et la peinture… c’était important pour moi de décontextualiser pour mieux comprendre la discipline et s’en emparer. » Après cette partie plus théorique, les terminales sont entrées dans le dur et dans le processus de création. « L’idée était vraiment qu’il participe de bout en bout à la création de ce petit spectacle. J’avais sélectionné plusieurs musiques et ils en ont choisi certaines. Je leur ai demandé ce que cela leur évoquait. Ils ont souhaité parler de révolte, de violence, de contestation. Nous avons donc ensuite pensé à des mouvements chorégraphiques autour de ces thèmes. La grande majorité des mouvements de cette création sont les leurs. Alex le danseur de la troupe et moi-même n’avons été que des soutiens », explique-t-il. Finalement, la quarantaine de jeunes a fait une représentation devant l’ensemble de leurs camarades du lycée Edgard Pisani ce vendredi 18 mars. Leur travail a été applaudi par ces derniers et les professeurs, ravis de l’engagement et du message qu’ils ont réussi à transmettre au travers de cette danse.
La compagnie en résidence au lycée
À partir de ce vendredi après-midi, et jusqu’au jeudi 24 mars, les 5 danseurs de la compagnie chambérienne vont être en résidence au sein du lycée. « Nous allons travailler à la création de notre futur spectacle « Les Bannis », durant toute la semaine dans différents endroits du lycée. Les jeunes pourront ainsi nous voir avancer et travailler. Par ailleurs, jeudi en fin de journée, nous ferons une grande répétition publique durant laquelle ils pourront voir un premier aboutissement de travail. Cela me tient particulièrement à cœur qu’ils puissent observer et prendre part à un travail de réflexion et de création artistique. Cela leur permet de comprendre et d’appréhender l’art autrement, par le prisme de la réflexion et du travail », conclut Abde.
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