L’histoire de ce site débute en 1974. La commune de Montreuil-Bellay récupère alors le Champ de Liveau, une ancienne carrière de calcaire, d’une surface globale de 11 hectares. Elle décide d’en faire une décharge pour stocker des ordures ménagères. Il sera utilisé à cette fin jusqu’en 2001. C’est ensuite l’agglomération Saumur Val de Loire qui en devient propriétaire et qui l’exploite jusqu’en 2004 pour stocker les déchets ménagers et professionnels. En 2017, la collectivité décide de réhabiliter le site où, en raison de son histoire, il n’est plus envisageable de construire du logement ou une quelconque activité humaine. Elle confie donc à Alter Energies les études pour créer ce projet d’énergies renouvelables. Sur ce même secteur se trouve également la déchèterie. Il aura finalement fallu 5 années entre les premières études en 2018 et la mise en service pour que la centrale soit opérationnelle.
De l’énergie pour Montreuil-Bellay
La centrale solaire est implantée sur une surface de 8 hectares et compte environ 13 000 modules photovoltaïques représentant une puissance de 7 MWc. Le parc pourra produire environ 8 350 MWH chaque année, soit l’équivalent de la consommation électrique (hors chauffage) de 3 800 foyers. « Montreuil-Bellay est une petite ville d’environ 4 000 habitants. Cela signifie que la centrale peut produire de l’énergie localement et proprement pour l’ensemble de la commune. Elle s’inscrit pleinement dans notre démarche de développement durable à l’image des autres projets que nous portons comme notre étude pour développer les mobilités douces, nos actions de biodiversité sur nos zones industrielles comme la champagne de Méron et sur d’autres sites ou encore la revégétalisation de nos villes après une longue période ou la minéralisation a été reine », se réjouit le maire de la Montreuil-Bellay, Marc Bonnin. Cet équipement représente un coût global de 6.1 millions d’euros pour une exploitation prévue sur 30 ans minimum, période qui pourra être prolongée, conduire à une remise à niveau ou bien la centrale sera démantelée et recyclée.
Un modèle économique innovant
L’électricité produite sur le site du champ de Liveau est achetée par le fournisseur Enercoop sous forme d’un double contrat. Une partie, 5MWc sur les 7, sera réinjectée sur le réseau à un prix garanti par l’Etat par la Commission de Régulation de l’Energie. L’énergie de la seconde tranche (2MWc) est revendue à Enercoop via un contrat d’achat direct d’énergie dont le prix est basé sur les coûts de production. Ainsi, le dispositif se veut plus stable et sécurisant pour les consommateurs, dans un contexte de volatilité des prix de l’énergie. C’est pour le fournisseur un modèle qui permet de s’affranchir des mécanismes de soutien de l’Etat. Le financement de ce projet est lui-même original. 70% des fonds ont été apportés par Alter Energies et 15% (261 000 euros) par Ensoleille-Sol et 15% par Energie Partagée. La première est issue de l’association locale PEPS qui rassemble 64 actionnaires du territoire et la seconde est un fonds d’investissement dans les énergie renouvelable à l’échelle nationale mobilisant l’épargne de 7 400 citoyens.
Des énergies renouvelables et du nucléaire pour relever le défi énergétique
« Ce sont des dossiers particulièrement difficiles. Malgré tout, ils sont essentiels et nous devons verdir notre production. C’est pourquoi, à l’agglomération, nous avons fait le choix d’un bouquet énergétique mêlant énergie renouvelables et nucléaire et que nous avons apporté notre soutien au développement de nouveaux réacteurs à Chinon et que nous portons de tels projets. Des dossiers difficiles car tout le monde est favorable au solaire ou à l’éolien, mais personne ne le veut près de chez lui. Nous aurons malgré tout besoin de toutes les formes d’énergies propres pour subvenir à nos besoins dans les années à venir. En effet avec le développement des mobilités électriques et l’abandon des sources fossiles, nos besoins en électricité seront toujours plus importants, et ce malgré nos efforts de sobriété, nos travaux d’isolation, la baisse de nos consommations… il ne faut pas s’enfermer et ce n’est qu’en diversifiant les sources de production que nous réussirons la transition énergétique », commente le président de l’agglo Jackie Goulet. Ainsi d’autres projets similaires devraient voir le jour prochainement sur le territoire saumurois comme une centrale solaire à l’aérodrome de Saumur, ou encore à Parnay, au Vaudelnay et un ou deux autres projets en Longuéen.
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