La communauté d’agglomération réalise actuellement des travaux de restauration de la morphologie du Thouet suite à l’arasement de plusieurs barrages, afin de lui redonner du débit et augmenter le niveau de l’eau (notre article d’hier). Toutefois, si la loi oblige les collectivités et les propriétaires fluviaux à la continuité écologique, autrement dit à la libre circulation des animaux aquatiques et des sédiments, la réalité du terrain est parfois autre et la loi est dans certains cas pour le moins contradictoire. L’agglomération a placé sur la table une enveloppe de près de 400 000 € pour restaurer le fil du Thouet au niveau du Puy-Notre-Dame et améliorer la qualité de l’eau, mais parallèlement elle dépense 100 000 € pour restaurer le barrage des Nobis à Montreuil-Bellay. Paradoxal.
Un juste milieu
Eric Mousserion, vice-président de l’agglomération en charge de la gestion des milieux aquatiques et du Thouet explique : « La réalité est que nous ne pouvons pas raser tous les barrages du Thouet. Nous nous retrouverions avec un petit cours d’eau qui ne répondrait plus aux enjeux du territoire. Il ne faut pas oublier que le Thouet traverse certains sites comme la commune de Montreuil-Bellay où les enjeux patrimoniaux avec le château, touristiques et économiques sont importants. Le Thouet attire par les canoës, la pêche, le paysage remarquable. Il ne serait pas envisageable de supprimer tout cela. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre entre continuité écologique en améliorant la qualité de l’eau à certains endroits et en conservant une certaine taille de rivière à d’autres pour des activités précises. Cela fait partie de la vie de tous les cours d’eau d’avoir certains endroits plus courants et d’autres plus calmes. »
Travaux de confortement de la chaussée des Nobis
Ces travaux consistent à consolider les maçonneries de la chaussée en rejointoyant et colmatant les fissures. En période de crue, les barrages maçonnés sont fortement sollicités. Au fil du temps, l’érosion finit par user les maçonneries. Pour préserver l’intégrité de l’ouvrage et les usages qui sont associés au maintien de la ligne d’eau, les propriétaires d’ouvrages doivent réaliser à intervalles réguliers des travaux de réparation. Ainsi la loi oblige à la fois à la continuité écologique, mais aussi à l’entretien des barrages, qui retiennent l’eau. Pas facile pour un gestionnaire des milieux aquatiques comme l’agglomération de jongler entre ces différentes obligations contradictoires. Les travaux réalisés sur la chaussée des Nobis ont été confiés à l’entreprise Tavano et devraient durer encore deux mois environ. Cela représente un montant de 100 000 € entièrement à la charge de l’agglomération. Au vu de l’état très avancé de détérioration de l’ouvrage, les travaux devaient être réalisés impérativement dans l’année. À noter qu’au vu de son emplacement classé, les Architectes des Bâtiments de France ont demandé à ce que le barrage ait un aspect naturel. Exit donc l’utilisation de ciment au profit de la méthode ancestrale avec de la chaux.
D’autres travaux sur le Thouet
Parmi les autres réalisations, la communauté d’agglomération a commandé à l’entreprise Vert Horizon la pose de trente-huit panneaux pour indiquer le nom des ruisseaux de La Gravelle et du Douet à chaque pont. La signalisation de ces affluents du Thouet permettra à la population de mieux connaître le cheminement des cours d’eau et de prendre conscience de la fragilité des écoulements. Cela représente un coût de 7 500 € et une quarantaine de panneaux pour cette année.
La collectivité a également installé trois échelles limnimétriques sur le Thouet (secteur de Bron, La Motte et Saumoussay). Ces échelles posées par l’entreprise d’insertion ISTA, doivent permettre d’améliorer les connaissances sur la gestion du niveau du Thouet et aux riverains de suivre le niveau de la rivière. Coût : 990 €.
Pour répondre à la demande des associations de pêche locales, l’agglomération va prochainement créer deux cales de mises à l’eau, une en amont du Pont Fouchard à Saumur et l’autre à Bron au Coudray-Macouard. Ces cales permettront aux pêcheurs, mais aussi aux pompiers en cas de besoins d’accéder à la rivière par bateau. Coût : 23 500 €.
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Commentaires 2
Ne pourrait-on pas profiter des travaux à Bron pour remettre la passerelle qui permettait de traverser le Thouet ? Maintenant que vanne basculante a été enlevée, on peut marcher sur la digue en béton, donc pas besoin de la longue passerelle d’autrefois. Il manque juste une petite passerelle au dessus de l’ancienne vanne, ce qui ne couterait pas bien cher.
Bravo