Malgré le froid, les équipes du PNR et de la Communauté d’Agglomération Saumur Val de Loire se sont mobilisées cette semaine pour nettoyer la future « Réserve naturelle régionale » de Méron de Montreuil-Bellay. Au programme : évacuation de gravas, ramassage de déchets… L’ancienne gare en parpaings a même été démantelée pour permettre le retour de milieux naturels exceptionnels. « Située à Montreuil-Bellay, la Champagne de Méron accueille nombre d’espèces rares et menacées. Elle constitue le ou l’un des derniers refuges régionaux pour plusieurs d’entre elles ! Ce haut lieu de biodiversité fait actuellement l’objet d’un classement en « Réserve naturelle régionale » », indique le Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine. En effet, comme nous l’indiquions dans un précédent article, le site a fait l’objet d’une consultation pour être classé comme réserve naturelle régionale. Les avis avaient alors été considérés comme favorables au projet.
Un site aux enjeux majeurs
Ce site situé sur la commune de Montreuil-Bellay, héberge des espèces remarquables de milieux naturels à forts enjeux en Région des Pays de La Loire (Nigelle des champs, Millet scabre, Euphorbe de Séguier, …). Aujourd’hui devenus rares sur notre territoire, ces habitats sont également le refuge de plusieurs espèces menacées comme l’Outarde canepetière ou le Busard cendré. Le périmètre proposé au classement en Réserve naturelle régionale est de 132,36 hectares. Le mot « champagne » désigne un espace plat, ouvert et sec, où les arbres sont rares. C’est un vaste ensemble de steppes et de cultures sur sol calcaire. Additionné à des conditions climatiques de sécheresse, ces milieux permettent l’installation de plantes rares comme le millet printanier ou les plantes des moissons (bleuets, coquelicots ou nielles des blés). Des actions de suivi de ces oiseaux remarquables sont effectuées chaque année par la Ligue de Protection des Oiseaux Anjou. L’Outarde canepetière est l’une des espèces les plus menacées au niveau national. En Pays de la Loire, les populations se sont effondrées, seuls des petits noyaux perdurent. Le site de la Champagne de Méron présente une forte concentration des effectifs de l’espèce. Pour prévenir l’extinction de cette population, le dispositif Natura 2000 propose des contrats aux propriétaires et exploitants des terres. À titre d’exemple, parmi les mesures proposées, la gestion de milieux favorables à l’outarde (création de jachères longues durées ou d’un couvert de légumineuses) peut être mise en place.
Qu’est-ce qu’une réserve naturelle régionale ?
Une Réserve naturelle régionale (RNR) est un espace présentant un grand intérêt pour la faune, la flore, le patrimoine géologique ou paléontologique, ou d’une manière générale, pour la protection des milieux naturels. Les Réserves naturelles régionales sont créées à l’initiative des propriétaires des parcelles classées, par délibération du Conseil Régional, à l’issue de consultations institutionnelles (Etat, Collectivités), et scientifiques (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel) et après accord des propriétaires. Le label RNR est attribué par la Région à des sites remarquables au regard des richesses naturelles qu’ils abritent. Ces lieux vivants, au sein desquels s’exercent de multiples activités, servent à de nombreux usages et participent à la valorisation du savoir-faire régional en matière de développement durable. La préservation des RNR est assurée par une réglementation adaptée des activités qui y sont menées et une gestion conforme à un document de cadrage appelé plan de gestion. En déclinaison de la Stratégie régionale pour la biodiversité adoptée en 2018, la Région entend faire de ce réseau d’espaces préservés, une vitrine de l’identité et du savoir-faire régional. A ce jour, la Région a classé 22 Réserves naturelles régionales.
Pour aller plus loin : Le plan de gestion du projet de RNR, consultable sous ce lien, est le fruit d’une démarche de préservation du site associant les propriétaires, les acteurs locaux concernés (collectivités, associations, entreprises, agriculteurs, usagers…) et la communauté scientifique au travers du conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN).
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