Les pluies ont été plutôt rares ces dernières semaines, et plus globalement depuis cet hiver, en raison de conditions anticycloniques qui ont dominé en France. Résultat : à l’heure actuelle, 54 départements sont concernés par des mesures de restriction de l’usage de l’eau et de l’irrigation. « La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle touche des régions jusqu’à présent relativement peu sujettes à la sécheresse estivale, comme les Pays-de-Loire ou la Bretagne, toutes deux en situation d’alerte dès le mois de mai », indique Emmanuel Buisson, Directeur Recherche et Innovation chez Weenat. Côté températures, sur ces 3 derniers mois, on enregistre +2°C en moyenne au-dessus des valeurs climatologiques des 10 dernières années sur les trois-quarts de la France. Le printemps 2022 se place ainsi au 3ème rang des plus chauds sur la période 1900-2022 selon Météo France. Le mois de mai est le plus sec et chaud observé en France depuis 1900. L’épisode caniculaire de juin a quant à lui enregistré des records de température allant jusqu’à 43,5 °C localement. Du jamais vu pour un printemps. Aujourd’hui, 40 % de la France enregistre un index hydrique largement inférieur à la normale climatique. « Les fortes températures enregistrées ces deux derniers mois ont pour conséquence une augmentation de l’évaporation de l’eau superficielle des sols ainsi qu’une demande culturale en eau plus importante. Les faibles pluies qui se sont infiltrées dans le sol ont été majoritairement reprises par la végétation en manque et n’ont donc pas été efficaces pour recharger le sol ou les nappes, entrainant une diminution progressive du niveau des réserves d’eau », précise Maxime Zahedi, Ingénieur agronome chez Weenat.
De violents orages et des averses de grêle
Ces dernières semaines, la France a également été secouée par de violents orages. A tel point que juin 2022 est le mois « le plus foudroyé en France jamais observé » selon Météo France. Ces orages ont généré de nombreux épisodes de grêle sur une majeure partie de la France. Plus de 40 départements ont été touchés, avec des grêlons dont la taille a parfois atteint jusqu’à 11 cm. Des Landes à l’Alsace, en quelques minutes, les dégâts sur les cultures ont été impressionnants. La Chambre d’Agriculture de Dordogne a par exemple constaté 8500 hectares de cultures touchées, des pertes à la récolte pouvant aller jusqu’à 80% et un manque à gagner d’environ 15 millions d’euros. Alors que certains de ces épisodes pluvieux remarquables ont permis de réduire le déficit hydrique notamment dans le Massif Central et le Centre, ailleurs, « ces orages violents et brefs ne suffisent pas pour réhydrater les sols déjà bien secs. Ces pluies abondantes dans un laps de temps très court ne sont malheureusement pas efficaces. Une grande partie de l’eau a ruisselé ou a été drainé en profondeur et n’a pas pu être stockée dans le sol », précise Maxime Zahedi.
Des conséquences inévitables pour les rendements agricoles
Au printemps, la demande en eau est très importante pour les cultures à l’approche de la floraison. Depuis plusieurs mois il fait globalement plus chaud, les stades phénologiques sont plus avancés. Les événements caniculaires plus ponctuels provoquent, quant à eux, des blocages physiologiques pour les plantes. Conséquences : « d’une année sur l’autre, les dates de récolte prennent de l’avance. Cette année, on assiste à une accélération globale de la durée des stades de développement des cultures raccourcissant ainsi le cycle cultural. Ce phénomène entraine des dates de récoltes prématurées et des risques pour les rendements », explique Maxime Zahedi.
Les prévisions des experts Weenat pour les prochaines semaines
La première quinzaine de juillet s’annonce plutôt anticyclonique, c’est-à-dire chaude et ensoleillée sans pour autant entrer dans une vague de chaleur intense. Autour de la mi-juillet, un coup de chaud a priori bref suivi par une forte dégradation orageuse grêligène se profile sur un grand quart Sud-Ouest et Sud. Les tendances moyennes pour le mois de juillet restent dans une dynamique anticyclonique : chaud mais sans excès sauf sur le Sud-Ouest et la Vallée du Rhône, accompagné d’un temps parfois orageux entrecoupé par des périodes plus sèches. La seconde partie du mois pourrait être plus chaude avec peu de précipitations et un risque possible de canicule au sud de la Loire. Une attention particulière est portée sur le pourtour méditerranéen et la Vallée du Rhône qui connaissent une vague de chaleur notable depuis début juillet et un déficit de précipitations de plus en plus marqué. Le mois d’août pourrait se démarquer par un retour d’une forte chaleur durable, avec des alternances entre chaleurs intenses et orages potentiellement violents. Le risque d’une période caniculaire est présent, du fait du positionnement potentiel d’un vaste dôme anticyclonique s’étendant de l’Afrique à l’Europe Centrale. Pour certaines cultures, juillet et août sont des périodes charnières de sensibilité au stress hydrique. Avec des nappes phréatiques au plus bas et une pluviométrie largement déficitaire, la confrontation entre le besoin en eau de la plante et l’accès à la ressource en eau devient de plus en plus problématique pour les agriculteurs. Dans ces conditions, les prises de décisions sont d’autant plus difficiles et le pilotage de l’irrigation est alors stratégique.
Côté météo
Pour la journée de demain, la météo s’annonce assez similaire à celle des derniers jours. Le ciel sera dégagé et le temps très ensoleillé du matin au soir. Du côté du mercure, il fera 18 degrés le matin, jusqu’à 28 degrés en journée et encore 26 degrés en soirée.
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