Maine-et-Loire. La Fondation du Patrimoine et Airbnb viennent en aide à un moulin cavier

Lancé en 2022 par la Fondation du patrimoine, le programme « Patrimoine et Tourisme local » a bénéficié d’un mécénat de 5,6 millions d’euros d’Airbnb sur trois ans. Il a permis de soutenir 200 projets de restauration d’édifices, privés et publics, situés dans les territoires ruraux. Le soutien d’Airbnb est aujourd’hui renouvelé pour 2025 avec une enveloppe de 500 000 €. Un moulin de l’Anjou a été sélectionné et recevra 20 000 euros pour sa restauration.
© Cauwel

En seulement trois ans, 5,6 millions d’euros ont été attribués à 200 projets de restauration situés en zone rurale, dans le cadre du programme « Patrimoine et Tourisme local » porté par la Fondation du Patrimoine et soutenu par Airbnb, contribuant ainsi à dynamiser le tourisme et l’économie locale de villages dans tous les départements de France. Au total, le montant des travaux soutenus grâce à la contribution du programme représente 72 millions d’euros. La délégation régionale de la Fondation du patrimoine dévoile également la sélection des 3 nouveaux lauréats du programme « Patrimoine et Tourisme local » en Pays de la Loire. Depuis 2022, ce programme aura permis, grâce au mécénat d’Airbnb, de soutenir 16 projets de notre région, pour un montant global de 358 000 euros. Les sites soutenus doivent présenter un intérêt patrimonial architectural, culturel ou historique. Leur restauration vise à dynamiser le tourisme local, tout en créant de nouvelles opportunités économiques pour les habitants, commerces et entreprises. D’autre part le grand public peut contribuer au financement de ces projets qui fait font chacun l’objet d’une collecte de dons. La Fondation du patrimoine se dit « heureuse de pouvoir continuer à bénéficier du soutien d’Airbnb en 2025 à hauteur de 500 000 € en faveur du programme « Patrimoine et Tourisme local ». »

Un moulin cavier à préserver

Cette année, le dispositif viendra notamment en aide à un projet en Maine-et-Loire, le moulin du Pavé dit « de Brissac » aux Garennes-sur-Loire, un moulin cavier emblématique de l’Anjou et accessible au public. Il a reçu une dotation de 20 000 €, comme deux autres moulins du Saumurois lors de précédentes éditions : Le Moulin de Gouré à Louresse-Rochemenier et le Moulin du Val Hulin à Turquant. Juché sur la crête du coteau de l’Aubance, le Moulin du Pavé a longtemps figuré sur toutes les cartes postales de Brissac au côté du fameux Château et sur de nombreuses cartes de l’Anjou tant il était typique de cette région. Il est le seul survivant d’une batterie de 12 moulins regroupés en moins de 500 mètres et datant pour la plupart du XVIIe et XVIIIe siècle. Construit vers 1580, le Moulin du Pavé serait le plus ancien d’entre eux. En 1809, on recensait en Anjou 1 200 moulins à vent, dont 650 d’une variété spécifique à notre région : les moulins-caviers. À ce jour, un seul de ces moulins est encore en mesure de tourner : il s’agit du Moulin de Gasté à Grézillé. En deux siècles, ces éléments emblématiques de nos paysages, de notre patrimoine et de notre culture ont quasiment tous disparu. Une association a été créée en août 2020, elle compte plus de 190 adhérents venant de toutes les régions de France. Elle a pour objet de promouvoir par tout moyen l’opération de sauvetage et de restauration du Moulin du Pavé. A ce titre, elle organise des visites guidées lors des Journées du patrimoine de pays et des moulins, lors des Journées Européennes du Patrimoine, ainsi que, l’été, dans le cadre des Rendez-Vous du Patrimoine. A l’issue des travaux, sa mission sera d’animer le monument en l’ouvrant à diverses manifestations et surtout d’en assurer la « remise au vent » régulière afin que ses ailes tournent à nouveau à l’orée de Brissac, comme elles l’ont fait depuis 1580 jusqu’en 1949. Après sa cessation définitive d’activité en 1949, le Moulin du Pavé s’est dégradé fortement. Il fut restauré une dernière fois en 1978. Pour éviter leur chute, les ailes ont finalement été déposées en 1996. Après deux éboulements importants de la masse sur ses versants Nord et Sud, le monument menace aujourd’hui de s’effondrer définitivement. L’ayant acheté en 2020, les nouveaux propriétaires du moulin souhaitent le réhabiliter entièrement avec ses dépendances pour lui redonner son aspect originel. L’opération consiste donc à restaurer la masse en lauzes d’ardoise, les voûtes en tuffeau et la hucherolle en chêne ; puis à lui restituer ses ailes ainsi que le mécanisme moteur afin de pouvoir le remettre au vent. Les travaux qui ont débuté en 2023 devraient s’achever cette année.

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