Maine-et-Loire. SOS Amitié : apprendre à écouter sans jugement

L’association SOS Amitié joue un rôle fondamental dans l’écoute et dans l’accompagnement des personnes en détresse ou isolées. Elle propose une écoute 24h/24, 7j/7, pour tout un chacun qui en ressentirait le besoin. En Maine-et-Loire, l’association est forte d’une cinquantaine de bénévoles dont une quarantaine d’écoutants. 5 bénévoles se situent en Saumurois, où l’association a une antenne et un local. L’autre site est à Angers et dispose, depuis un an environ, d’un nouveau local avec trois postes d’écoute. Si des bénévoles sont présents dans toute la France, l’association dispose d’un numéro unique (09 72 39 40 50) et les écoutants peuvent recevoir un appel d’une personne venant de n’importe quelle région, de manière anonyme. Chaque année, l’association reçoit en France 3,5 millions d’appels, mais ne peut prendre que 750 000 d’entre eux. « Beaucoup restent donc sans réponse et notre besoin de bénévoles est important », précise Gérald Menguy, président de l’association en Maine-et-Loire.

Des appels divers

Les appels sont tous différents et multiples : « Il y a de nombreux appels pour des souffrances psychiques, pour des personnes qui se sentent seules, y compris des personnes âgées dans des EHPAD, comme quoi on peut être entouré, mais ressentir la solitude, l’éloignement des proches. Depuis quelque temps, nous recevons des appels provenant de personnes développant des angoisses en raison du contexte actuel, politique ou sociétal, notamment des jeunes qui peinent à trouver leur place dans la société, ou encore pour des sujets de harcèlement, inceste… », poursuit-il. SOS Amitié est la seule association à prendre des appels 24/7 quel que soit le sujet. Elle dispose également d’un chat, ouvert de 13h à 3h du matin. « Si les appels restent très largement majoritaires, on observe que le chat est de plus en plus utilisé, notamment par les jeunes. On constate également que les sujets abordés sont plus « lourds » encore. La messagerie permet une distanciation, sans la voie d’une personne de l’autre côté. » Bénédicte, bénévole, ajoute : « Les appels les plus « dramatiques » ne sont pas nécessairement aussi nombreux que ce que l’on pourrait penser. Il y a aussi de beaux moments, des échanges riches. »

Un bénévolat exigeant…

C’est pour pouvoir répondre au plus grand nombre que l’association recherche chaque année des bénévoles. Il s’agit cependant d’un bénévolat quelque peu particulier, qui nécessite un certain profil et une formation adéquate. En Maine-et-Loire, la prochaine session de formation se tiendra au mois d’octobre. « Nous avons déjà 5 personnes inscrites, mais nous pouvons encore en accueillir 5 ou 7. Cette formation dure 6 mois, à raison de 100h. Elle contient 40% de théorie et 60% de pratique. Un certain nombre n’arrive pas au bout de la formation et certains ne sont pas validés. Ainsi, nous avons environ 6 personnes chaque année qui arrivent au bout, sont validées et peuvent devenir écoutant. Cette formation coûte cher, c’est pourquoi nous demandons un engagement de 2 ans minimum à raison de 14h à 18h par mois, y compris durant la nuit », précise le président. Une exigence certaine, puisque plusieurs entretiens des candidats sont réalisés auparavant. Mais l’engagement est de taille. « Nous devons nous assurer que les bénévoles soient aptes à écouter les personnes. Il faut aussi apprendre à écouter différemment que ce que l’on fait au quotidien : sans conseil, sans jugement. Il faut aussi pouvoir accepter l’impuissance et le fait de ne pouvoir agir plus pour la personne. Certains ne s’y retrouvent pas et cela n’est pas fait pour eux », ajoute Gérald Menguy.

… mais qui apporte beaucoup

Pour autant, ce bénévolat a aussi ses richesses. « Je trouve cela extrêmement enrichissant, notamment d’apprendre une écoute nouvelle, très pure », témoigne Bénédicte. « Cela permet aussi de se découvrir soi. Parfois, certains sujets vont plus nous toucher que d’autres. On va aussi se découvrir une façon de réagir. Cela permet d’écouter autrement dans la sphère privée et d’être plus attentif. J’aime aussi le partage que nous avons entre bénévoles. Des temps de partage, également accompagnés par une psychologue, sont obligatoires tous les mois pour échanger sur des choses qui nous ont marqué, des choses difficiles, ou au contraire que nous avons apprécié. Nous partageons tous les mêmes valeurs, alors on se retrouve sur de nombreux points », ajoute-t-elle. « Cette écoute est très riche et le bénévole en retire également. C’est probablement pour cela que certains de nos bénévoles sont là depuis 10, 15 ou même 25 ans. Nous avons réalisé une étude auprès de nos bénévoles pour savoir ce qu’ils retiraient de leur expérience et les résultats sont unanimes. Pour certains, c’est une véritable « découverte de l’âme humaine sans condition et indifféremment de la condition sociale ». Si le bénévolat ne nous apportait rien, le serions-nous ? », questionne Gérald Menguy.

Infos pratiques : Plus de renseignements et candidatures sur le site internet https://www.sos-amitie.com/ ou par téléphone à SOS Amitié 49 au 02 41 88 58 51. En cas de besoin, vous pouvez contacter SOS Amitié au 09 72 39 40 50 ou sur le chat disponible sur le site internet. Vous trouverez une écoute 24h/24 7j/7.