« A quelques jours de l’examen du projet de « réforme » des retraites du gouvernement par le Sénat, le 2 mars prochain, nous appelons à répondre à l’appel des organisations syndicales à se mobiliser fortement dans le Maine-et-Loire ce 7 mars afin de dénoncer un projet injustifié et injuste qui ne peut que conduire à une régression sociale généralisée. Après un débat tronqué à l’Assemblée nationale marqué par de nombreux couacs ministériels, contre l’avis des organisations syndicales, et malgré l’opposition des Français, le Gouvernement s’obstine à reculer l’âge légal de la retraite à 64 ans.
Cette réforme ne nous paraît pas justifiée.
Alors que le gouvernement porte un argument d’un déficit de nos régimes de retraite de 13,5 milliards d’euros en 2030, il faut rappeler que cela ne représenterait que moins d’un point de PIB et que d’autres recettes pourraient être mobilisées. Actuellement notre système de retraite est même excédentaire ! Comme le gouvernement l’a explicitement indiqué dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023, cette réforme du financement des retraites sert à compenser les baisses d’impôt majoritairement destinées aux grandes entreprises qui, elles, représentent l’équivalent de 8,5% de PIB (205 milliards €). Cette question des recettes ne doit pas être un tabou, des solutions financières « non douloureuses » existent : revenir sur les exonérations de cotisations employeurs inutiles et coûteuses, soumettre à des cotisations retraite l’épargne salariale ou augmenter légèrement les cotisations retraite.
Par ailleurs cette « réforme » est injuste !
Elle frappera massivement celles et ceux qui pourraient justifier de toutes leurs annuités nécessaires à 62 ou 63 ans mais qui devront continuer de travailler une, voire deux années supplémentaires. Ce recul de l’âge légal de la retraite va accentuer les inégalités entre les Français : 25 % des hommes ayant les plus faibles revenus sont déjà morts à l’âge de 62 ans ; avec l’âge légal repoussé à 64 ans, ce sont environ 30 % des plus pauvres qui seront déjà morts. Le gouvernement continue de refuser de réintégrer les critères de pénibilité qu’il a retirés en 2017 du Compte professionnel de prévention, privant ainsi des millions de salariés de points nécessaires pour partir plus tôt. Pourtant, plus de 13 millions de salariés sont exposés à des facteurs de pénibilité et plus de 100 000 partent plus tôt chaque année pour cause d’incapacité ou d’inaptitude. Cette réforme ne permet pas d’éviter un choc de précarité pour les seniors. Entre 55 et 64 ans, seulement 56 % des Français travaillent, faute notamment d’emplois proposés. Cette réforme va faire basculer dans la précarité des demandeurs d’emploi seniors qui vont devoir attendre deux ans de plus pour faire valoir leurs droits à la retraite. Conjuguée à la réforme de l’assurance chômage, ces seniors vont voir leur durée d’indemnisation chômage être rabotée de 25 %. Nous appelons à combattre un projet injuste qui va pénaliser en priorité celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt. »
Pour aller plus loin : Retrouvez toutes les informations sur https://www.joelbigot.fr/2023/02/28/appel-des-elus-de-maine-et-loireretraites-non-a-une-reforme-injuste-manifestation-du-7-mars-2023/#more-1882
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Commentaires 5
Mais quand les Parlementaires vont-ils se positionner sur leurs propres régimes de retraites ? Ce serait un bon sujet non ?
Et pourquoi on ne touche pas aux retraites dorés des députés, sénateurs ?? A eux de montrer l’exemple.
Quoi dire en tant que femme 56 ans ,mère de 4 enfants 172 trimestres 45 annuités acquis, on me repousse ma retraite à 63 ans 1/2 selon le simulateur
Cuisinière et en reconnaissance en travailleur handicapé.Bravo à nos politiciens …Qu’ils viennent travailler un jour avec moi ou avec toutes ses femmes et ses hommes avec des activités salariales très complexes et pénibles.
Madame la Député Laetitia Saint-Paul venez nous rencontrer, nous vous expliquerons notre travail quotidien
On parle d’un éventuel déficit des caisses de retraite qui coûtera plusieurs milliards par an d’ici quelques années.
Si on veut sauvegarder le niveau de vie des Français, c’est au problème de la pollution et du réchauffement climatique qu’il faudrait réellement s’intéresser car les coûts pour la société seront au moins 100 à 1000 fois plus importants à moyen terme.
2 mois de grève sur plus de 500 mois de cotisation, et eviter de travailler 24 mois de plus sur 240 mois de retraite (au mieux) , l’investissement est plus que rentable