Maine-et-Loire. Le territoire en ordre de bataille contre les feux de forêt

Au cours de l’été 2022, le Maine-et-Loire a connu des feux de forêt d’une ampleur jamais observée jusqu’alors sur ce territoire. Sous l’effet du réchauffement climatique, ce phénomène est amené à se répéter dans le département. Il oblige les pouvoirs publics à mieux s’armer pour le prévenir et y répondre. La campagne de prévention des feux de forêt 2024 a été officiellement présentée ce jeudi 18 juillet 2024 à Baugé-en-Anjou, particulièrement touchée par ces feux.

Depuis les importants feux de forêts de l’été 2022, le Maine-et-Loire a renforcé ses moyens de prévention et de lutte contre ces incendies. Sous le pilotage du Préfet, Philippe Chopin, un plan départemental a été établi, associant plusieurs services de l’État (préfecture, direction départementale des territoires, office national des forêts, direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et des forêts, police et gendarmerie), le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS49), les collectivités, la chambre d’agriculture, le centre régional de la propriété forestière et Fransylvia. Jeudi 18 juillet, le Préfet de Maine-et-Loire a lancé officiellement la campagne de prévention des feux de forêt 2024, accompagné de Florence Dabin, Présidente du Conseil départemental de Maine-et-Loire et du Conseil d’administration du SDIS49, de Philippe Chalopin, Maire de Baugé-en-Anjou et Président de l’association des maires de Maine-et-Loire, et du Contrôleur général Jean-Philippe Rivière, Directeur du SDIS49. À cette occasion, deux nouvelles technologies au service de la détection des feux et de la lutte contre les incendies ont été présentées. Elles visent à accroître la réactivité et l’efficacité opérationnelle des sapeurs-pompiers.

Un système de vidéodétection des feux de forêts 

Face au réchauffement climatique, qui augmente le risque d’incendies, le SDIS a fait l’acquisition d’un système de vidéodétection permettant de détecter et de localiser rapidement les départs de feu grâce à un réseau automatisé de surveillance. Le SDIS 72, déjà équipé de ce système, avait permis en 2022 de transmettre une alerte au SDIS 49, grâce à la détection sur ses caméras, de deux panaches de fumée dans le secteur de la forêt de Pugle à Baugé-en-Anjou, plus de 15 minutes avant les premiers appels des requérants. 15 points hauts, majoritairement des châteaux d’eau dominants les massifs forestiers, seront équipés. Les installations sont en cours dans le secteur Est dont à Cheviré-le-Rouge et La Pellerine. Après une période de paramétrage, les systèmes seront opérationnels d’ici la mi-juillet. La couverture de l’ensemble des massifs forestiers est prévue pour la fin de l’année. La classification prioritaire des massifs prend en compte la sensibilité particulière de chaque zone, telle que définie par le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM). Chaque point haut comprend trois à quatre caméras : deux caméras de détection et une à deux caméras de levée de doute, avec zoom. En cas de détection de fumée, une alerte est transmise aux opérateurs sapeurs-pompiers du centre de traitement de l’alerte (18-112).

10 télépilotes de drones

L’utilisation d’appareils télépilotés facilitera les missions de reconnaissance, permettant de conseiller le commandant des opérations de secours sur des choix tactiques, tant dans les missions de lutte contre l’incendie de toute nature que dans les missions de secours et soins d’urgence aux personnes. Dix sapeurs-pompiers, professionnels et volontaires, ont été sélectionnés pour composer l’équipe drone. Le SDIS a acquis quatre drones, véritables concentrés de technologie. Ils comprennent notamment : un haut-parleur puissant permettant de diffuser des messages d’alerte ou de rassurer des victimes ; une caméra 4K thermique et infrarouge, pouvant détecter des points chauds, des victimes égarées ; un projecteur, capable d’éclairer plusieurs centaines de m2 ; un GPS pour repérer les points sensibles ; un parachute de sécurité pour sauvegarder l’appareil d’un crash ; un télémètre laser, nécessaire pour mesurer des distances, calculer des surfaces ; une conception étanche pour s’adapter aux conditions météorologiques. Le montant de cet investissement s’élève à 77 000 €, financé à 67% par l’État via le fond vert (51 684 €).

Un agent dédié à la défense des forêts contre les incendies

Un agent de l’Office National des Forêts a été affecté dans le Maine-et-Loire au printemps 2023 spécifiquement pour travailler à la défense des forêts contre les incendies. Il est chargé du contrôle de la réglementation, de réaliser des appuis à la préparation de crise, de sensibiliser la population autour de réunions publiques, ou encore, d’assurer des missions sentinelles et de surveillance des massifs lors des périodes à risque. La mission d’intérêt général de l’Office national des forêts (ONF) en matière de défense des forêts contre l’incendie a été renforcée sur l’ensemble des massifs domaniaux et privés afin de développer : Des patrouilles et missions sentinelles lors des périodes critiques ; La sensibilisation du grand public ; La formation et l’accompagnement des élus locaux et agent municipaux ; Le contrôle de la réglementation ; Le conseil auprès des sapeurs-pompiers lors des missions de lutte.

9 feux sur 10 d’origine humaine

La prévention du risque de feux de forêt et de végétation passe avant tout par des comportements responsables. Bien que les acteurs de tous nos territoires soient très impliqués et mènent des actions de prévention récurrentes, certains conseils et bons réflexes méritent d’être mieux connus et rappelés. Par des gestes simples, il est possible de réduire considérablement le risque de départ d’incendie en espace naturel. Voici les recommandations sur SDIS49 :
– Limiter le stockage de matériaux combustibles le long ou proche de votre habitation (ex : bois de chauffage, cannisses, abris de jardin, haies, objets divers…) ;
– Débroussailler régulièrement votre propriété dans un rayon de 50 m au minimum (hors période à risque) ;
– Vérifier l’état des fermetures, portes, fenêtres et volets de votre habitation. Les ouvertures, qui constituent souvent le point d’entrée du feu dans l’habitation doivent être en bon état. Pour la construction dans des zones exposées au risque, il est recommandé de privilégier des huisseries en bois plein ou en aluminium, le PVC étant plus vulnérable.
– Nettoyer régulièrement les toitures, afin d’éviter que ne s’accumulent des feuilles et des aiguilles, y compris dans les gouttières et les angles. Le PVC doit être impérativement évité pour les gouttières au risque de propager rapidement l’incendie.
– Aménager des points d’eau proches de l’habitation ou de l’endroit aménagé pour le barbecue
– Bricoler en plein air, loin des espaces sensibles afin de les protéger des étincelles et prévoir un extincteur pour éteindre le feu immédiatement.
– Éloigner les réserves de gaz et de fioul des murs de votre habitation, et les enterrer quand cela est possible ou les mettre dans un abri.
– Déposer vos déchets verts à la déchetterie si vous coupez de la végétation dans votre jardin.

Lors des promenades :
– Ne pas faire de feu (barbecue, feu de camps…) ;
– Ne pas circuler avec un engin à moteur dans les bois (4X4, motos quads…) et hors des routes ;
– Ne pas fumer et ne pas jeter de mégots par la vitre de sa voiture ;
– Ne pas stationner hors des zones de stationnement prévues à cet effet ;
– Ne pas stationner votre véhicule devant les barrières d’accès des services de secours (facilité d’accès des secours).

L’usage du feu est interdit toute l’année sauf exception dans les bois et forêts et jusqu’à une distance de 200m autour, au centre d’un espace sans aucun arbre ou arbuste 50m autour, sans végétation 10m autour. Cela s’applique aux barbecues, méchouis, braseros, feux de camps et toutes autres formes de feux (réchaud à gaz, cigarette, lanterne volante…). Les bois et forêts sont définis par “les terrains occupant une superficie d’au moins 50 ares, comportant des arbres capables d’atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité, et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres. Les terrains momentanément déboisés (après coupe) ou en régénération sont considérés comme des bois et forêts”. 750€, c’est le montant maximum de l’amende en cas de non respect des consignes édictées par les autorités publiques.

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