Depuis la mi-septembre, le territoire national et tout particulièrement les Pays de la Loire et Deux-Sèvres sont le théâtre d’une importante épidémie de grippe aviaire de type influenza aviaire. Depuis cette date, la propagation du virus chez les oiseaux sauvages et d’élevage ne cesse de s’accentuer et préoccupe les autorités et les professionnels du secteur. « La forte circulation dans l’avifaune sauvage et la baisse des températures qui permet au virus de perdurer dans le milieu extérieur sont des facteurs qui accroissent le risque épidémiologique », indique Éric David, directeur de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Alors que jusqu’en octobre on ne dénombrait que 7 foyers sur le département de Maine-et-Loire, ce qui était déjà important, nous en sommes à ce jour à 26 foyers ou suspicions qui se transformeront très probablement en foyers après les analyses effectuées. Ce sont donc 19 foyers qui sont venus s’ajouter en quelques semaines, principalement dans l’ouest du territoire pour le moment et principalement sur des élevages de canards. « Sur les 26 foyers, 21 sont des élevages de canards, dont 11 d’oiseaux reproducteurs », poursuit Éric David. Si jusqu’à maintenant les contaminations se faisaient en majeur partie par les oiseaux sauvages, la DDPP observe de plus en plus des contaminations dans les élevages par la proximité. Cela provoquant un effet tâche d’huile qui inquiète tout particulièrement les autorités.
Des équarrissages et abattoirs surchargés
Depuis le début de cette épidémie en septembre dernier, ce sont plus de 430 000 volailles qui ont été concernées soit 1 100 tonnes de cadavres d’oiseaux morts ou euthanasiés. Le dépeuplement préventif est en effet réalisé dans les secteurs où des foyers se sont déclarés et lorsqu’il y a des suspicions. Problème, « on commence à être juste sur la capacité d’euthanasie et d’équarrissage des animaux. Nous en sommes actuellement à 2/3 jours de délai pour enclencher le chantier d’euthanasie », poursuit le directeur de la DDPP. Il faut dire que sur le territoire national, on ne compte que 8 équarrissages, dont aucun en Maine-et-Loire. « Celui de Vendée arrive aujourd’hui à saturation et nous pouvons compter pour le moment sur la mise en réseau des équarrissages en faisant appel à d’autres dans le Cantal, le Lot-et-Garonne ou encore en Bretagne. Si à l’échelle nationale nous ne sommes pas encore à saturation, la situation est tout de même tendue. » Par ailleurs, en cette période de fêtes de fin d’année, les abattoirs sont eux aussi bien remplis et ne manquent pas d’activité. À noter qu’en Maine-et-Loire, il n’y a pas non plus d’abattoir spécialisé dans les volailles et canards. C’est également un impact considérable pour les éleveurs qui sont toutefois indemnisés. À ce jour, la DDPP 49 a versé 24 millions d’euros au titre des indemnités sanitaires. Pour la suite le directeur de la DDPP ne voit pas les choses d’un très bon œil : « Les prévisions ne sont pas bonnes au vu de la situation en Vendée et dans les Deux-Sèvres. »
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