Maine-et-Loire. Face à l’augmentation des violences et infractions, un plan départemental de restauration de la sécurité est déployé

Voulu par le ministre de l'Intérieur dans tous les départements de France, la préfecture de Maine-et-Loire va déployer avec tous les acteurs locaux de la sécurité un plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien. Une réponse à l'augmentation des violences et des infractions, notamment en Saumurois.

Le Département de Maine-et-Loire a mis en place un plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien. Ce programme a été voulu par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Parce que l’on ne protège bien que ce que l’on connaît bien, j’ai voulu que dans chaque département, au plus près des réalités locales, des actions ciblées soient pensées et menées pour lutter plus efficacement contre cette délinquance qui empoisonne la vie des Français. C’est le sens de ces plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, conçus par les préfets, avec nos forces de l’ordre et de nombreux acteurs concernés par la protection de nos compatriotes Ces plans reposent donc sur une philosophie d’action à laquelle je crois : la subsidiarité. Dans notre État encore trop jacobin, elle est essentielle. Car Paris ne sait pas tout ! Ce n’est pas au ministre que je suis de dire quelle patrouille placer à tel carrefour: la sécurité du quotidien est d’abord une affaire de terrain. J’ai choisi de faire confiance aux acteurs de terrain », a déclaré le ministre.

Quelle situation en 2024 ?

Ce plan a tout d’abord été l’occasion de dresser le bilan en Anjou en matière de sécurité. En 2024, le département a enregistré 35 497 faits constatés, soit une hausse de 4 % par rapport à 2023. « La délinquance augmente fortement à Cholet et Saumur, tandis qu’elle diminue à Angers et se stabilise dans l’arrondissement de Segré », note la préfecture. A noter que l’année passée a été marquée par la mobilisation des forces de sécurité pour des événements nationaux (flamme olympique, Jeux olympiques et paralympiques, manifestations agricoles).
En zone police, on dénombre 17 461 faits constatés* (+4,42 % par rapport à 2023), atteignant ainsi le niveau de 2019. Pour ce qui est des stupéfiants, la préfecture relève notamment un point de deal à Saumur. « Malgré une baisse des interpellations pour trafic (-40 %), les mises en cause pour usage de stupéfiants explosent (+54,8 %) », poursuit-elle. Les atteintes aux biens ont bondi de +33,25 % à Saumur avec une hausse marquée des cambriolages, +41 %. C’est l’augmentation la plus importante sur le département. Par ailleurs, les violences sont, elles aussi, en forte augmentation sur le territoire avec notamment plus de vols avec violences (+35,3 % avec arme, +37,5 % sans arme). En revanche en Maine-et-Loire la délinquance des mineurs est en baisse (17,3 %) sauf pour les vols violents. Enfin, la délinquance des étrangers en hausse (23,34 %), notamment à Angers (26,87 %), mais en recul pour les cambriolages et vols violents.
En zone gendarmerie, la préfecture recense 18 069 faits constatés (+3,6 %), soit +25 % par rapport à 2019**. Pour le Saumurois, on note une augmentation de 12.1% des cambriolages. Ainsi qu’une problématique récurrente, celle des rassemblements musicaux interdits avec impact fort sur les riverains, notamment celle de Parnay (10 000 participants, mai 2024). En Anjou, le bilan fait état d’une augmentation de 5,5 %  des atteintes volontaires à l’intégrité physique, une forte hausse des violences sexuelles (+12,5 %) et des menaces/chantages (+8,1 %), des escroqueries et infractions économiques en hausse de 8 %, avec 41.6 % des faits en ligne (+14,9 %). Pour ce qui est des stupéfiants : « Aucune zone n’est épargnée. Les trafics touchent désormais toutes les communes (cocaïne, héroïne). 16 trafics ont été démantelés en 2024 », souligne la préfecture.

Que prévoit le plan d’action départemental ?

Le Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien repose sur une démarche concertée entre l’ensemble des acteurs du continuum de sécurité, les institutions judiciaires et les acteurs de terrain. Il vise à apporter des réponses concrètes aux attentes des citoyens en matière de sécurité, en articulant prévention, intervention et répression pour lutter contre la délinquance au niveau local. Il s’appuie pour ce faire sur les acteurs locaux. « Les parquets d’Angers et de Saumur jouent un rôle central dans la réponse judiciaire aux infractions en accélérant le traitement des affaires, en favorisant des mesures alternatives et en renforçant la lutte contre les violences intrafamiliales et sexuelles. Les forces de sécurité intensifient leur présence sur le terrain, ciblent les trafics et la délinquance violente, et optimisent leur coordination selon les spécificités territoriales. Les polices municipales contribuent à la prévention et assurent une présence de proximité, facilitant le repérage des situations à risque. Les services de l’État poursuivent leurs actions de prévention et de répression », souligne la préfecture. Afin de répondre aux enjeux de sécurité identifiés sur le territoire, une stratégie d’action articulée autour de quatre axes prioritaires est mise en œuvre. Elle vise à renforcer la lutte contre la délinquance, à protéger la population et à assurer une tranquillité publique durable. L’accent sera mis sur la répression des trafics, la prévention des atteintes aux biens, la protection des victimes de violences et la lutte contre l’insécurité routière.

*Répartition : 49,35 % atteintes aux biens (AAB) ; 22,74 % atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) ; 12,05 % escroqueries et infractions économiques et financières (EIEF) ; 9,60 % infractions relevées par l’action des services (IRAS) (dont 6,07 % stupéfiants).

**Répartition : 48 % AAB 20 % AVIP 14,5 % EIEF 5,8 % IRAS (dont 4 % stupéfiants)

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